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Le Groenland a perdu plus de glace qu'estimé jusqu'alors, selon une étude

Les chercheurs ont découvert que la masse de glace perdue en raison du retrait des fronts glaciaires avait été historiquement sous-évaluée de quelque 1'000 gigatonnes. [Reuters - Hannibal Hanschke Pulitzer Prize finalist for Feature Photography]
Le Groenland a perdu plus de glace qu'estimé jusqu'alors, selon une étude / Le Journal horaire / 22 sec. / le 17 janvier 2024
La fonte de la calotte glaciaire du Groenland a été plus importante au cours des quatre dernières décennies que ce qui avait été estimé jusqu'à présent, selon une étude publiée mercredi et basée sur des données satellitaires.

Une équipe de recherche basée en Californie s'est penchée sur l'évolution de la masse de glace – appelée inlandsis – qui recouvre le territoire du Groenland. A l'aide de données provenant de satellites, elle a obtenu près de 240'000 observations des positions des fronts glaciaires – là où les glaciers rencontrent l'océan.

"Ce que nous avons trouvé nous a surpris", racontent les scientifiques dans la revue Nature. "La calotte glaciaire du Groenland a perdu sensiblement plus de glace au cours des récentes décennies que ce que l'on pensait auparavant".

Perte de 20% supérieure

Chercheuses et chercheurs ont découvert que la masse de glace perdue en raison du retrait des fronts glaciaires avait été historiquement sous-évaluée de quelque 1000 gigatonnes (1 gigatonne correspondant à 1 milliard de tonnes). La perte totale serait donc 20% supérieure aux estimations précédentes.

"Quasiment chaque glacier du Groenland s'est aminci ou a reculé au cours de ces dernières décennies", souligne Chad Greene, du California Institute of Technology à Pasadena, auteur principal de l'étude. "Il n'y a pas vraiment d'exception et cela se produit partout en même temps", précise-t-il.

Sensibles au réchauffement

La principale cause de cette fonte est le réchauffement climatique, "que ce soit le réchauffement de l'atmosphère ou dans les océans: les glaciers du Groenland sont sensibles aux deux", rappelle Chad Greene.

Cependant, la perte de masse n'a eu qu'un "effet direct minimal sur la hausse globale du niveau des mers", la glace se trouvant pour l'essentiel déjà dans la mer, indiquent les scientifiques ayant rédigé le papier.

Elle est toutefois suffisante pour avoir un effet possible sur la circulation océanique – avec des implications potentielles pour les régimes climatiques, les écosystèmes ou la sécurité alimentaire – ainsi que sur le bilan énergétique de la Terre.

Autre découverte: les glaciers pour lesquels les cycles saisonniers d'avancée hivernale et de retrait estival sont les plus marqués semblent être les plus susceptibles de réagir au réchauffement. Cela devrait permettre de prédire plus précisément l'évolution future des glaciers ces prochaines années.

afp/doe

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