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Comment le changement climatique alimente ouragans et typhons

epaselect epa11640934 A mobile home and car along the Swannanoa River in the aftermath of catastrophic flooding caused by Tropical Storm Helene in Swannanoa, North Carolina, USA, 03 October 2024. The mountainous areas of North Carolina, South Carolina and Tennessee were hit particularly hard. More than 150 people are reported dead due to Hurricane Helene in the Southeastern US. EPA/ERIK S. LESSER [Keystone - Erik S. Lesser]
Selon les experts, le changement climatique a préparé le terrain pour l'ouragan Hélène (ici à Swannanoa, en Caroline du Nord, Etats-Unis). - [Keystone - Erik S. Lesser]
De l'ouragan Hélène aux Etats-Unis au typhon Yagi en Asie, de puissantes tempêtes s'abattent sur le globe. Le changement climatique amplifie leur force destructrice à des niveaux sans précédent, avertissent des scientifiques.

Voici les principes de base: les océans plus chauds libèrent davantage de vapeur d'eau, ce qui fournit de l'énergie supplémentaire aux tempêtes, dont les vents s'intensifient. Le réchauffement de l'atmosphère leur permet également de retenir davantage d'eau, ce qui favorise les fortes précipitations.

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"En moyenne, le potentiel destructeur des ouragans a augmenté d'environ 40% en raison du réchauffement de 1°C qui a déjà eu lieu", selon Michael Mann, climatologue à l'université de Pennsylvanie. Il plaide pour qu'une nouvelle catégorie soit ajoutée à l'échelle de Saffir-Simpson, la catégorie 6, pour ces "tempêtes monstrueuses" avec des vents à plus de 308 km/h.

Chaleur de l'océan à un niveau record

Selon les experts, le changement climatique a préparé le terrain pour Hélène, qui a culminé en ouragan de catégorie 4. La chaleur de l'océan "était à un niveau record, ce qui a fourni beaucoup de carburant et de potentiel pour qu'une tempête comme celle-ci gagne en force", explique David Zierden, climatologue pour l'Etat de Floride.

L'"intensification rapide", soit l'accélération des vents d'au moins 30 noeuds en l'espace de 24 heures, est de plus en plus fréquente. "Si l'intensification se produit très près de la côte avant l'arrivée de l'ouragan, elle peut avoir un effet considérable, comme pour Hélène", décrit Karthik Balaguru, climatologue au Pacific Northwest National Laboratory, qui dépend du ministère de l'Energie.

>> Revoir le sujet du 19h30 lundi :

Le bilan du passage de l'ouragan Hélène s'alourdit aux États-Unis
Le bilan du passage de l'ouragan Hélène s'alourdit aux États-Unis / 19h30 / 1 min. / le 30 septembre 2024

Vent et humidité

Karthik Balaguru est le co-auteur d'une récente étude ayant utilisé des décennies de données satellites pour montrer "une forte augmentation du taux d'intensification des tempêtes à proximité des côtes, et ce dans le monde entier".

Deux phénomènes l'expliquent. Le réchauffement climatique réduit le cisaillement du vent, c'est-à-dire les changements de vitesse et de direction du vent en fonction de la hauteur, le long de la côte atlantique de l'Amérique du Nord et de la côte pacifique de l'Asie. Or lorsque les cisaillements sont forts, cela a tendance à "briser le coeur de la tempête", explique Karthik Balaguru.

Le changement climatique entraîne également une augmentation de l'humidité le long des côtes par rapport à la haute mer. Cela pourrait être dû au fait que les terres se réchauffent plus vite que l'eau, causant des changements de pression et de circulation des vents, qui poussent l'humidité vers l'altitude à laquelle les tempêtes y accèdent. Mais des recherches supplémentaires doivent confirmer cette hypothèse.

Les conséquences du changement climatique sur la fréquence des cyclones est encore un domaine de recherche actif. Des études suggèrent qu'il peut soit augmenter, soit diminuer leur fréquence, selon la région.

afp/lia

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