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Envahissant et toxique, le Séneçon de Jacob est au cœur d’un bras de fer entre paysans et CFF

Une plante invasive et mortelle pour le bétail est l’objet d’un bras de fer entre les CFF et les paysans jurassiens
Une plante invasive et mortelle pour le bétail est l’objet d’un bras de fer entre les CFF et les paysans jurassiens / 19h30 / 2 min. / hier à 19:30
Le séneçon de Jacob, une espèce considérée comme invasive, sème la discorde dans le Jura bernois. Les agriculteurs reprochent aux CFF de laisser cette plante nocive pulluler aux abords des voies, ce qui met en danger la santé de leur bétail.

Que ce soit la Renouée du Japon, la Vergerette, l’Impatiente glanduleuse ou encore le Séneçon de Jacob (Jacobaea vulgaris), ces quatre espèces sont toutes des plantes invasives. Selon le paysagiste à Coeuve (JU) Jean-Pierre Ribeaud, qui se dit très sensible à cette problématique, il faudrait toutes les arracher car elles mettent en danger la biodiversité.

"A chaque fois qu’on en voit, même chez les privés, on signale le problème. On essaie d’éradiquer ces plantes et on essaie de motiver les clients à ne plus en planter, au même titre, par exemple, que le Laurier du Portugal. A partir du 1er septembre, il sera d'ailleurs interdit d'en planter chez les privés", a-t-il expliqué vendredi dans le 19h30 de la RTS.

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Des moyens "limités", disent les CFF

Dans le Jura bernois, c’est le Séneçon de Jacob qui est au centre d’un bras de fer entre les milieux agricoles et les CFF. Ces derniers ne les enlèvent plus au bord des voies pour des questions de coût. Problème: le Séneçon prolifère à grande vitesse, et il peut être mortel pour le bétail bovin.

Actuellement, nos moyens sont limités. Nous nous concentrons vraiment sur la lutte contre les espèces qui sont nuisibles à la santé ou bien à l’exercice ferroviaire

Sabrina Schellenberg, porte-parole des CFF

Interrogé par la RTS, Sabrina Schellenberg, porte-parole des CFF, dit comprendre le mécontentement des associations agricoles. "Actuellement, nos moyens sont limités. Nous nous concentrons vraiment sur la lutte contre les espèces qui sont nuisibles à la santé ou bien à l’exercice ferroviaire", explique-t-elle dans le 19h30. Or, pour les paysans, même si la sécurité des trains et des voyageurs est légitime, il s'agit d'un argument insuffisant.

Le séneçon jacobée avec fleurs jaunes est très toxique. [Yves-Alain Cornu]
Le Séneçon de Jacob avec fleurs jaunes est très toxique. [Yves-Alain Cornu]

"Depuis qu'ils ne peuvent plus utiliser de produits phytosanitaire comme ils le faisaient avant, les CFF ne font plus rien. Si les paysans deviennent trop envahis par ce type de plantes, il risque d'y avoir des coupes au niveau des paiements directs", pointe Martin Kohli, président de la Chambre d’agriculture du Jura bernois.

Un travail conséquent

Chaque année, le canton du Jura procède à l'arrachage du Séneçon le long de ses routes cantonales. Une tâche considérable, explique Dominique Brahier, chef de la section entretien des routes cantonales, au micro de la RTS: "C'est une plaie! Nous y consacrons environ entre 600 et 800 heures par an pour en contenir la prolifération."

À l'échelle mondiale, on dénombre actuellement 3500 espèces exotiques, comme la renouée du Japon, qui menacent la biodiversité locale.

vj/hkr

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