Envahissant et toxique, le Séneçon de Jacob est au cœur d’un bras de fer entre paysans et CFF
Que ce soit la Renouée du Japon, la Vergerette, l’Impatiente glanduleuse ou encore le Séneçon de Jacob (Jacobaea vulgaris), ces quatre espèces sont toutes des plantes invasives. Selon le paysagiste à Coeuve (JU) Jean-Pierre Ribeaud, qui se dit très sensible à cette problématique, il faudrait toutes les arracher car elles mettent en danger la biodiversité.
"A chaque fois qu’on en voit, même chez les privés, on signale le problème. On essaie d’éradiquer ces plantes et on essaie de motiver les clients à ne plus en planter, au même titre, par exemple, que le Laurier du Portugal. A partir du 1er septembre, il sera d'ailleurs interdit d'en planter chez les privés", a-t-il expliqué vendredi dans le 19h30 de la RTS.
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Des moyens "limités", disent les CFF
Dans le Jura bernois, c’est le Séneçon de Jacob qui est au centre d’un bras de fer entre les milieux agricoles et les CFF. Ces derniers ne les enlèvent plus au bord des voies pour des questions de coût. Problème: le Séneçon prolifère à grande vitesse, et il peut être mortel pour le bétail bovin.
Actuellement, nos moyens sont limités. Nous nous concentrons vraiment sur la lutte contre les espèces qui sont nuisibles à la santé ou bien à l’exercice ferroviaire
Interrogé par la RTS, Sabrina Schellenberg, porte-parole des CFF, dit comprendre le mécontentement des associations agricoles. "Actuellement, nos moyens sont limités. Nous nous concentrons vraiment sur la lutte contre les espèces qui sont nuisibles à la santé ou bien à l’exercice ferroviaire", explique-t-elle dans le 19h30. Or, pour les paysans, même si la sécurité des trains et des voyageurs est légitime, il s'agit d'un argument insuffisant.
"Depuis qu'ils ne peuvent plus utiliser de produits phytosanitaire comme ils le faisaient avant, les CFF ne font plus rien. Si les paysans deviennent trop envahis par ce type de plantes, il risque d'y avoir des coupes au niveau des paiements directs", pointe Martin Kohli, président de la Chambre d’agriculture du Jura bernois.
Un travail conséquent
Chaque année, le canton du Jura procède à l'arrachage du Séneçon le long de ses routes cantonales. Une tâche considérable, explique Dominique Brahier, chef de la section entretien des routes cantonales, au micro de la RTS: "C'est une plaie! Nous y consacrons environ entre 600 et 800 heures par an pour en contenir la prolifération."
À l'échelle mondiale, on dénombre actuellement 3500 espèces exotiques, comme la renouée du Japon, qui menacent la biodiversité locale.
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