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Greenpeace épingle Coop et Migros pour leur mauvais bilan carbone

Les magasins Coop et Migros de la place de la Sallaz à Lausanne. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Greenpeace épingle Coop et Migros pour leur mauvais bilan carbone / La Matinale / 2 min. / le 26 juin 2024
Une analyse de Greenpeace révèle que Coop et Migros seraient loin de leurs objectifs climatiques. Les deux enseignes suisses seraient responsables d'environ 30% de l'empreinte carbone totale du pays, surtout en raison de l'incitation à la consommation de viande, dénonce l'ONG. 

Migros et Coop affichent des objectifs climatiques ambitieux, tout en continuant à promouvoir des produits à forte empreinte carbone. Selon Greenpeace, le coupable est tout trouvé: il s'agit des produits d'origine animale. Quelque 47% des émissions de gaz à effet de serre de Coop, et entre 31 et 43% pour le groupe Migros, proviennent des aliments d'origine animale, relève l'ONG de protection de l'environnement.

Si Coop et Migros veulent atteindre zéro émission nette d'ici à 2050, comme ils l'affirment, c'est absolument indispensable qu'ils revoient leurs assortiments

Fanny Eternod, porte-parole consommation de Greenpeace

Leurs publicités, leurs promotions et leurs placements de produits incitent les clients et clientes à consommer de la viande. Les détaillants vendent 46% de leur viande au moyen de rabais, alors qu'il y a beaucoup moins de rabais sur les alternatives véganes, avance Fanny Eternod, porte-parole consommation de Greenpeace, au micro de La Matinale.

"Si Coop et Migros veulent atteindre zéro émission nette d'ici à 2050, comme ils l'affirment, c'est absolument indispensable qu'ils revoient leurs assortiments", poursuit-elle. "Réduire la vente de ces aliments d'origine animale permettrait de baisser efficacement les émissions de gaz à effet de serre."

"Greenshifting"

Selon l'ONG, les deux enseignes suisses font du "greenshifting". Autrement dit, elles renvoient la balle aux consommateurs.

On leur demande d'arrêter de promouvoir les aliments d'origine animale qui sont mauvais pour le climat et la biodiversité et de promouvoir à la place des produits d'origine végétale

Fanny Eternod, porte-parole consommation de Greenpeace

"On voit qu'ils stimulent cette surconsommation avec les millions qu'ils investissent en publicité et aussi avec les rabais qui sont très agressifs partout dans leurs magasins. Et en même temps, ils se justifient en disant que ce n'est pas de leur faute, mais de la faute de la clientèle qui veut de la viande et du poisson. C'est vraiment quelque chose d'hypocrite", déplore la porte-parole.

>> Lire aussi : Greenpeace appelle à arrêter la publicité pour les produits qui affectent le climat

Or, selon diverses études, il serait possible d’éviter jusqu’à 50% des émissions annuelles de gaz à effet de serre issues des denrées alimentaires. "On leur demande d'arrêter de promouvoir les aliments d'origine animale qui sont mauvais pour le climat et la biodiversité et de promouvoir à la place des produits d'origine végétale", insiste-t-elle.

Pour l'ONG, il n'est pas clair comment Migros et Coop atteindront leurs objectifs climatiques sans une transition vers un système alimentaire durable.

Coop et Migros se défendent

Contactée, Coop rejette le reproche de "greenshifting", car elle dit prendre ses responsabilités avec sa stratégie de développement durable. Coop précise qu'elle propose le plus large assortiment de produits végétariens et végétaliens du commerce de détail suisse. Concernant la viande, l'enseigne mise sur une commercialisation de l'animal entier pour éviter le gaspillage alimentaire.

De son côté, Migros affirme que le système alimentaire ne représente qu'une partie des objectifs climatiques. Migros dit ne pas vouloir faire la morale à ses clients, mais les informer. Qu'ils soient amateurs de viande ou végétaliens. "Chacun doit pouvoir faire ses achats à Migros. Qu'il s'agisse de quelqu'un qui aime faire griller une saucisse ou d'une personne végétalienne. C’est pourquoi nous faisons de la publicité pour toutes et tous", précise l’entreprise dans sa réponse. 

Miruna Coca-Cozma/fgn

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