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Il y a toujours plus de cuivre et de zinc sous les pâturages de Suisse

Les concentrations de cuivre et de zinc ont continué d'augmenter dans les sols suisses. [RTS]
Il y a toujours plus de cuivre et de zinc sous les pâturages de Suisse / Le Journal horaire / 35 sec. / le 1 novembre 2024
Les concentrations de cuivre et de zinc ont continué d'augmenter sur les sites d'herbages intensifs en Suisse entre 2015 et 2019, en raison de l'épandage de grandes quantités d'engrais de ferme comme le lisier et le fumier. Certaines cultures sont particulièrement concernées.

Dans un rapport publié vendredi, l'Observatoire national des sols (NABO) indique que les concentrations restent généralement largement en deçà des valeurs indicatives de l'ordonnance sur la protection des sols.

Il recommande toutefois "d'apporter une quantité d'engrais de ferme proportionnelle aux besoins effectifs en nutriments des plantes cultivées au niveau de la parcelle, en particulier aux sites où la densité d'animaux de rente est importante", afin d'éviter que les concentrations ne continuent d'augmenter.

Moins de plomb et de mercure

Concernant les sites de cultures spéciales, dans la viticulture en particulier, certains sites connaissent des concentrations de cuivre qui dépassent de cinq à six fois les valeurs indicatives. Ces fortes concentrations sont dues à l'application régulière de produits phytosanitaires à base de cuivre, employés notamment pour lutter contre le mildiou, y compris dans l'agriculture bio.

Des dépassements de la valeur indicative ou des augmentations des concentrations ont également été constatés pour le cadmium, un autre métal lourd présent dans les sols en particulier lorsque des engrais minéraux phosphorés sont utilisés. Seuls certains sites spécifiques en contenaient, selon le NABO.

L'observatoire fédéral salue en revanche la faible évolution des concentrations de plomb et de mercure, alors que par le passé, d'importants dépôts atmosphériques de ces métaux se formaient et s'accumulaient dans le sol. Cette situation est due à la mise en œuvre de prescriptions plus strictes en matière de protection de l'air au cours des années 1990.

Plus de 100 sites d'observation

Le NABO surveille depuis 1985 l'impact des métaux lourds, mais aussi des produits phytosanitaires, des PFAS et des microplastiques sur les sols suisses. Il s'intéresse aussi aux mesures biologiques des sols.

Pour cela, il s'appuie sur un réseau de mesure de 103 sites d’observation à long terme. Ceux-ci reflètent, selon le NABO, des combinaisons de paramètres caractéristiques pour la Suisse, comme l'utilisation du territoire, le type de sol, la géologie ou l'altitude.

Deux tiers des sites sont des sols agricoles et environ un tiers se situent en forêt, et quelques sites se trouvent dans des aires protégées ou des parcs urbains.

ats/jop

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Du carbone organique du sol

Le NABO s'est aussi penché sur le carbone organique du sol, qui peut être libéré dans l'atmosphère sous forme de dioxyde de carbone à la suite de processus naturels ou anthropogènes, comme les changements climatiques. Si sa concentration est la plus faible dans les sites de grandes cultures, elle est plus de deux fois plus élevée dans les sites d'herbages et de forêts. Mais, dans l'ensemble, les variations temporelles sont faibles.

Enfin, quant à la diversité des bactéries et des champignons, elle varie en fonction de l'utilisation des sols. Cette diversité est plus forte dans les sites forestiers que dans les sites de grandes cultures et d'herbages. En outre, les quantités de précipitations annuelles et l'altitude sont des paramètres déterminants.