L'Europe appelée à faire plus pour éviter des situations climatiques catastrophiques
"La chaleur extrême, la sécheresse, les incendies de forêt et les inondations que nous avons connus ces dernières années en Europe vont s'aggraver, y compris dans les scénarios optimistes du réchauffement climatique, et affecteront les conditions de vie sur tout le continent", écrit l'agence dans un communiqué présentant son premier rapport sur l'évaluation des risques climatiques en Europe.
"Ces événements représentent la nouvelle norme", a insisté la directrice de l'AEE, Leena Ylä-Mononen lors d'un point presse. "Ils doivent être aussi un coup de semonce". Le Vieux continent est celui qui s'est réchauffé le plus rapidement ces quarante dernières années, a souligné l'agence.
Trente-six risques majeurs
L'étude répertorie trente-six risques climatiques majeurs pour l'Europe. Vingt-et-un d'entre eux nécessitent plus d'action immédiate et huit une réponse en urgence. Au premier rang d'entre eux, les risques liés aux écosystèmes, principalement marins et côtiers.
Par exemple, les effets combinés des vagues de chaleur marine, de l'acidification et de l'appauvrissement en oxygène des mers et d'autres facteurs anthropiques, comme la pollution et la pêche, menacent le fonctionnement des écosystèmes marins, selon le rapport. "Il peut en résulter une perte substantielle de la biodiversité, y compris des événements de mortalité massive", ajoute-t-il.
Un autre risque majeur sont les vagues de chaleur. Elles "abîment, menacent notre santé. Elles peuvent faire des ravages sur les écosystèmes. En Europe, elles sont souvent associées à des sécheresses et c'est une combinaison dangereuse pour les infrastructures, l'approvisionnement en eau", a relevé un expert des risques climatiques de l'agence, Hans-Martin Füssel.
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"Faire plus, plus vite"
Pour l'AEE, la priorité est que les gouvernements et les populations européens reconnaissent unanimement les risques et acceptent de faire plus, plus vite. "Nous devons faire plus, avoir des politiques plus fortes", a insisté Leena Ylä-Mononen.
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L'agence a toutefois reconnu les "progrès considérables" réalisés "dans la compréhension des risques climatiques et dans la préparation à ces risques".
Si "la plupart des risques ont déjà fait l'objet d'une certaine attention de la part des décideurs", la "mise en œuvre d'actions efficaces peut avoir été entravée par des éléments tels que des priorités concurrentes, une responsabilité floue des risques ou des fonds d'investissement insuffisants", a déploré Hans-Martin Füssel.
Aucune région épargnée
Les zones les plus exposées sont dans le sud de l'Europe, menacées par des incendies, des pénuries d'eau et leurs effets sur la production agricole, l'impact de la chaleur sur le travail en extérieur et la santé, selon l'AEE.
"Les régions côtières de faible altitude sont particulièrement exposées aux inondations, aux tempêtes et aux risques d'inondation", a également expliqué Hans-Martin Füssel. L'Europe du Nord n'est toutefois pas épargnée, a souligné l'institution, en témoignent les récentes inondations en Allemagne ou les feux de forêts en Suède.
Mardi, la Commission européenne doit publier son premier rapport sur les risques climatiques dans l'UE. "Le calendrier n'est pas une coïncidence. Nous avons travaillé sous une pression considérable pour que notre travail soit achevé afin de contribuer à leur communication", a dit Hans-Martin Füssel.
afp/seb