L'indice de performance sur le changement climatique (CCPI) est un classement publié chaque année par l'ONG German Watch, le New Climate Institute et le Climate Action Network. Il exprime la performance des pays dans différents domaines.
Avec son 33e rang, la Confédération évite de peu la note globale "faible" ("low"). Elle atteint un classement "moyen" ("medium") en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre et la consommation d'énergie.
Mais sa note est plombée par les retards dans le développement des énergies renouvelables et, surtout, par l'insuffisance de sa politique climatique. Dans ce dernier domaine, elle se classe 48e et récolte la note "faible".
Pour le WWF et Greenpeace, ce classement médiocre s'explique essentiellement par la réticence des autorités fédérales à mettre en œuvre des mesures plus ambitieuses pour l'atténuation du réchauffement climatique.
Des efforts insuffisants
Depuis l'adoption de l'Accord de Paris en 2015, qui fixe comme objectif de limiter le réchauffement mondial à 1,5 degré, la Suisse ne fait pas assez d'efforts pour réduire les émissions carbone d'ici 2030, note l'ONG. Elle devrait doubler ses efforts de décarbonation sur son territoire.
Plusieurs lois et révisions relatives au climat entreront en vigueur l'an prochain. Le Conseil fédéral aurait eu la possibilité d'améliorer la situation par le biais d'ordonnances. Mais il a refusé d'utiliser cette possibilité. L'idée d'orienter davantage le secteur de la finance vers la protection du climat reste par exemple lettre morte, selon Greenpeace.
"Dans l'élaboration de la loi climat et de la loi sur le CO2, le Conseil fédéral se contente d'effleurer le minimum nécessaire et ne respecte par conséquent ni la volonté populaire, ni ses engagements internationaux", relève Patrick Hofstetter, expert climat pour le WWF, cité dans un communiqué. "La politique climatique actuelle de la Suisse est un désaveu pour l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré", ajoute Georg Klinger de Greenpeace.
Un podium vide
Ce classement, établi depuis 2005, s'intéresse à 63 pays et à l'Union européenne, qui, ensemble, sont responsables de plus de 90% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
Le podium reste pour l'instant vide. En effet, aucun des pays pris en compte ne met en œuvre les efforts nécessaires pour s'aligner sur l'objectif de limiter le réchauffement global à 1,5 degré. Le Danemark, les Pays-Bas et le Royaume-Uni occupent les meilleures places, tandis que les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite et l'Iran sont en queue de peloton.
ats/ther