"Les 11-12 millimètres de pluie [tombés en avril], ainsi que les nuages bas qui ont été très intenses dans la région et qui mouillent ces surfaces chaque nuit, ont contribué à activer ces plantes", explique César Pizarro, responsable de la conservation de la biodiversité à l'office national des forêts du Chili.
Plusieurs centaines de km2 recouvertes
Le phénomène de "désert fleuri" se produit tous les cinq ans environ au printemps de l'hémisphère sud, lorsque la température et la quantité d'eau de pluie coïncident pour réveiller les graines présentent dans le sol. Il s'étale sur quelque 15'000 km2 et fait fleurir plus de 200 espèces lorsqu'il est à son apogée.
Les fleurs apparues en juillet 2024 ne couvrent que 300 à 400 km2 et seule une espèce est principalement présente: la "patte de guanaco". César Pizarro estime donc que la floraison ne peut pas être officiellement considérée comme "désert fleuri". Mais les pluies attendues devraient permettre aux graines encore endormies de fleurir à leur tour et recouvrir une plus grande surface, a-t-il ajouté, ce qui pourrait faire durer la floraison jusqu'à novembre.
Une étude de l'école catholique pontificale du Chili indique que ces paysages ont été aperçus une quinzaine de fois en quarante ans.
Réchauffement climatique, El Niño ou La Niña?
Les scientifiques n'ont pas encore déterminé si "ce qui s'est passé au cours des hivers 2015 (la dernière fois qu'un tel événement s'était produit, ndlr) et 2024 est directement lié au changement climatique ou non, ou aux phénomènes El Niño ou La Niña", indique César Pizarro.
Généralement, ce phénomène suit un épisode El Niño qui déclenche des précipitations dans l'Atacama environ tous les cinq ans. Mais cette année a plutôt été marquée par un épisode La Niña, qui correspond à la phase froide du cycle.
juma avec afp