Le plus grand iceberg du monde s'est remis à bouger en Antarctique et dérive vers le nord
Nommé A23a, l'iceberg s'était détaché de la banquise Filchner-Ronne en Antarctique en 1986, mais est resté accroché au fond de la mer pendant des années. Après s'être finalement détaché en 2000, il est ensuite resté prisonnier des courants marins.
Cette gigantesque plaque de glace, d'une surface de plus de 4000 kilomètres carrés — soit plus que l'étendue du canton de Vaud —, se déplace aujourd'hui vers l'Atlantique, selon des images satellites publiées par l'institut de recherche British Antarctic Survey.
Depuis 2000, les vagues et les intempéries ont sculpté d'énormes arches et des creux en forme de caverne dans l'iceberg.
Selon le British Antarctic Survey, A23a se dirige actuellement vers l'île de Géorgie du Sud, un territoire britannique, où il devrait se briser en petits icebergs au contact des eaux plus chaudes et finir par complètement fondre d'ici quelques années.
Etudes sur l'iceberg
Le bloc de glace à la dérive est surveillé de près par les chercheurs et chercheuses de l'institut britannique. "Nous verrons de plus en plus d'icebergs de ce type avec le changement climatique. Si nous comprenons ce qui se passe, nous pourrons mieux prédire ce qui nous attend", souligne Laura Taylor, biochimiste au British Antarctic Survey, mercredi dans le 12h45.
Les scientifiques cherchent notamment à savoir comment la fonte de la banquise peut influencer les océans mondiaux. Ils veulent également comprendre la manière dont l'iceberg A23a affecte la teneur en CO2 des eaux.
"Nous sommes impatients de voir si [A23a] suivra le même chemin que d'autres gros icebergs qui se sont détachés de la banquise de l'Antarctique, et quel sera l'impact sur l'écosystème local", a ajouté Andrew Meijers, océanographe.
De possibles nouveaux écosystèmes
Ces recherches devraient permettre d'acquérir de nouvelles connaissances, selon Laura Taylor.
"Lorsque l'iceberg fond, de nombreux nutriments et autres matériaux sont libérés dans l'eau. Cela aura un impact sur la vie environnante. Un nouveau plancton pourrait se former et celui-ci attirerait à son tour les baleines, les pingouins et d'autres formes de vie", explique la biochimiste.
"Nous ignorons encore beaucoup de choses, c'est pourquoi nous devons continuer à observer attentivement ce qui se passe", insiste la chercheuse, pour qui le temps est désormais compté.
Sujet TV: Julien von Roten
Adaptation web: iar avec l'ats