Depuis quelques années, la Suisse fait face à l’arrivée et à la prolifération de nouvelles espèces d’insectes invasifs. Le plus inquiétant actuellement: le scarabée japonais (Popillia japonica).
Originaire de l’Asie de l’Est, cet insecte a d'abord été observé en Europe dans les années 1970 aux Açores, avant de se propager sur le continent européen en 2014. Il est désormais bien installé dans le Tessin, à Zurich et dans le Haut-Valais.
Trois cents plantes diverses grignotées
Pourquoi s'inquiéter de cet insecte? Ce scarabée dévore les cultures et s'attaque à plus de 300 espèces de plantes, des pommiers aux vignes en passant par les roses et les érables. Il constitue une menace particulièrement redoutée pour l’agriculture suisse, en détruisant à la fois les cultures et les écosystèmes locaux.
Les autorités suisses ont mis en place des mesures pour tenter de contenir son expansion. Des pièges à phéromones et des campagnes de sensibilisation invitent les citoyennes et citoyens à être vigilants, notamment après des vacances dans les zones infestées comme le Tessin ou le nord de l’Italie. Il est en effet facile de le transporter accidentellement dans ses bagages ou sa voiture. Et si vous pensez avoir trouvé un spécimen, sachez qu'il est obligatoire de le signaler aux autorités phytosanitaires cantonales.
Dispositifs de lutte biologique à l'étude
Le scarabée japonais se propage rapidement grâce à des conditions favorables en Suisse, telles que le climat et l'absence de prédateurs naturels. Ses larves causent des dégâts considérables aux racines des pelouses et pâturages, tandis que les adultes se nourrissent des feuilles, fleurs et fruits. Des dispositifs de lutte biologique sont à l'étude, notamment des champignons et des nématodes parasites. Ces solutions pourraient à terme permettre de contrôler cette invasion, mais pour l’instant, aucune méthode n'est entièrement efficace.
Le combat contre cet insecte n'est pas seulement local: toute l'Europe observe attentivement les efforts suisses, car si le scarabée traverse les Alpes, il pourrait s’étendre à d’autres pays européens. La bataille contre cet envahisseur est donc loin d’être terminée.
Nico Sekai et Sophie Badoux