Les décès liés à la chaleur pourraient tripler d'ici à la fin du siècle en Europe
Pour aboutir à ce résultat, les données de quelque 850 villes ont été modélisées. Et sans surprise, ce sont les populations de l'Espagne, de l'Italie, de la Grèce et du sud de la France qui devraient souffrir le plus de ces augmentations. Avec à terme une augmentation moyenne de 3 à 4 degrés.
Les scientifiques encouragent donc les gouvernements de ces régions à se préparer dès maintenant, en investissant dans les hôpitaux et les politiques de prévention, mais aussi en misant sur la végétalisation des villes et l'isolation des bâtiments.
Au Nord – où selon les statistiques, les vagues de froid tuent actuellement plus que les périodes de chaleur –, la tendance pourrait s'inverser à terme. Car en moyenne sur le continent, les morts dues aux températures extrêmement chaudes dépasseraient petit à petit les décès provoqués par le froid.
L'étude menée par les scientifiques de l'École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres (London School of Hygiene & Tropical Medicine) vient donc ébranler un argument des climatosceptiques qui tablaient jusqu'ici sur un rééquilibrage des décès sur le continent européen "grâce" au réchauffement climatique.
L'étude permettra de s'adapter
Pour Pierre Masselot, coauteur de l'étude et chercheur à l'École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres, cette étude va permettre de comprendre comment s'adapter concrètement, "parce que le réchauffement climatique, on y est déjà."
"L'adaptation, ça peut être tout un tas de choses, ça peut être faire en sorte que les populations aient accès à des lieux climatisés, ou à des espaces verts qui permettent d'avoir accès à de l'ombre, et de réduire localement la température pour faire en sorte que les populations soient moins vulnérables à ces températures qui augmentent."
Sophie Iselin