Selon le rapport sur les gaz à effet de serre dévoilé lundi à Genève, la concentration moyenne de CO₂ à la surface a atteint 420 parties par million (ppm), 2,3 ppm de plus par rapport à l'année précédente. En cause, les incendies qui ont diminué la capacité d'absorption de ce gaz par les forêts et l'augmentation du recours aux énergies non renouvelables (lire encadré).
Les concentrations de méthane se sont établies à 1934 parties par milliard et celles d'oxyde nitreux plus de 335 parties par milliard. Ces trois chiffres ont augmenté de plus de 150%, de plus de 260% et de 125% par rapport à la période préindustrielle, affirme l'OMM.
"Une nouvelle année, un nouveau record", a déploré la secrétaire générale. L'augmentation des concentrations de CO₂ a été plus importante que celle de l'année précédente contrairement à celle du méthane et l'oxyde nitreux, selon l'agence onusienne. Ce gaz est responsable de plus de 60% du réchauffement climatique, contre 16% pour le méthane, ajoute l'OMM.
"Les émissions augmentent toujours"
"Chaque ppm est importante", notamment dans le recul des glaciers, l'augmentation des températures des océans ou le nombre de personnes exposées aux chaleurs extrêmes, a dit à la presse la secrétaire générale adjointe Ko Barrett. "La contribution des êtres humains augmente toujours" et "les émissions de gaz à effet de serre augmentent toujours", a-t-elle insisté, appelant les pays à s'appuyer sur la science à la COP en Azerbaïdjan. Et tout laisse penser à des extensions supplémentaires cette année.
Un peu moins de la moitié des émissions de CO₂ restent dans l'atmosphère. Un peu plus d'un quart sont absorbés par les océans et un peu moins de 30% par les écosystèmes terrestres. Mais cette situation change en fonction des courants chaud El Niño, où les gaz à effet de serre sont plus importants, et froid La Niña.
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"Dans un avenir proche, le changement climatique lui-même pourrait aboutir à ce que les écosystèmes deviennent de plus grands responsables de gaz à effet de serre", avertit Ko Barrett. Les incendies vont se multiplier et les océans absorberont moins de CO₂.
Tant que les émissions se poursuivent, les gaz à effet de serre vont continuer à s'accumuler dans l'atmosphère et donner lieu à des augmentations de température. Même si elles sont diminuées rapidement, celle-ci restera élevée pendant plusieurs décennies, ajoute l'organisation.
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ats/afp/sjaq
Juste avant la COP29, l'ONU alerte sur la trajectoire climatique de la planète
A deux semaines de la COP29, l'ONU sonne une nouvelle fois l'alarme: les engagements climatiques actuels des pays ne sont pas du tout sur la bonne voie pour contenir le réchauffement à 1,5°C et ainsi éviter les conséquences les plus catastrophiques.
Ces engagements mènent à seulement 2,6% de baisse des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 2019, au lieu des 43% préconisés pour espérer limiter le réchauffement climatique à la limite la plus ambitieuse de l'accord de Paris, a alerté lundi l'ONU Climat dans un rapport mis à jour chaque année.
Les plans d'action climatique nationaux n'ont que peu progressé en un an et "sont loin de répondre aux besoins pour empêcher le réchauffement planétaire de paralyser toutes les économies et de détruire des milliards de vies et de moyens de subsistance", a souligné Simon Stiell, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Ce rapport est la synthèse annuelle des derniers engagements de réduction des émissions – appelés "contribution déterminée au niveau national" (NDC) – pris par les 195 signataires de l'accord de Paris de 2015, qui représentaient 95% des émissions globales en 2019.
Il est rendu public à quelques jours de l'ouverture de la COP29, le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan, qui sera essentiellement consacrée à la question de la finance en direction de l'action climatique.