Ouverture de nouvelles négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique
"Cette conférence est bien plus que la rédaction d'un traité international. C'est l'humanité qui se mobilise face à une menace existentielle. Les décisions que nous prendrons dans les sept prochains jours façonneront l'histoire", a déclaré lundi le diplomate équatorien qui préside les débats, Luis Vayas Valdivieso.
Il a rappelé que les 178 pays qui participent aux négociations ont "63 heures de travail" devant eux pour s'entendre sur des questions épineuses telles que le plafonnement de la production de plastique, l'interdiction éventuelle de substances chimiques toxiques ou le financement des mesures.
La pollution plastique est si répandue qu'elle a même été détectée dans les nuages, dans les plus profondes fosses océaniques et dans pratiquement toutes les parties du corps humain y compris le cerveau et le lait maternel.
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Une production qui augmente
Si tout le monde s'accorde pour reconnaître la gravité du problème, les avis divergent sur la façon de le combattre. "Il existe de réelles divergences sur plusieurs éléments-clés", a reconnu Inger Andersen, cheffe du programme de l'ONU pour l'environnement. "Je suis persuadée que nous pouvons y arriver, mais il faudra que tout le monde y mette un peu du sien."
"Nous devons mettre un terme à la pollution plastique avant que la pollution plastique mette un terme à l'humanité", a renchéri le ministre sud-coréen de l'environnement Kim Wan-sup, dont le pays, hôte de la conférence, est le quatrième producteur mondial de plastiques.
En 2019, le monde a fabriqué environ 460 millions de tonnes de plastique, un chiffre qui a doublé depuis 2000, selon l'OCDE. Et la quantité risque encore de doubler d'ici à 2040.
Plus de 90% du plastique n'est jamais recyclé et plus de 20 millions de tonnes finissent chaque année dans la nature, souvent après seulement quelques minutes d'utilisation. Le plastique représente aussi 3% des émissions mondiales de carbone, principalement en raison de sa production à partir de combustibles fossiles.
Deux camps s'opposent
A Busan, deux camps s'opposent. Il y a d'abord la "coalition des hautes ambitions" qui regroupe de nombreux Etats africains, européens et asiatiques. Ces pays veulent un traité couvrant l'ensemble du "cycle de vie" des plastiques, de la production aux déchets.
Dans le camp adverse, d'autres pays, principalement des gros producteurs de pétrole comme la Russie et l'Arabie saoudite, voudraient que le traité ne concerne que la gestion des déchets.
Les querelles ont commencé dès l'ouverture des débats, l'Inde, la Russie et le groupe des pays arabes exigeant que toute décision soit adoptée par consensus et non à la majorité.
Ces mêmes divisions ont paralysé les quatre précédents cycles de négociations, qui ont abouti à un projet de traité de plus de 70 pages totalement abscon et irréalisable, de l'avis général.
ats/juma