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Résidus de chlorothalonil limités dans l'eau: des communes dans l’embarras

De l'eau du robinet. [Depositphotos - Jurisam]
Normes sur la présence de chlorothalonil dans lʹeau: de nombreuses communes dans l'embarras / On en parle / 11 min. / le 24 mai 2024
Les résidus de chlorothalonil sont de nouveau officiellement limités dans l'eau du robinet en Suisse. Une mesure qui pourrait mettre en difficulté des communes et des distributeurs dont l'eau ne serait, du jour au lendemain, plus conforme à la loi. C'est le cas de Payerne. Son syndic, Eric Küng, fait le point dans l'émission On en parle.

Le 14 mai 2024, les émissions On en parle et A bon entendeur révélaient la présence de résidus du pesticide de chlorothalonil dans l'eau minérale Henniez et dans l'eau du robinet de la commune. Il y avait alors un flou autour de la limite légale de la présence de ces résidus dans l'eau.

Mais depuis le 22 mai, la Confédération, via son office de la Sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), est à nouveau en mesure de communiquer des recommandations sur le chlorothalonil et son caractère potentiellement dangereux pour la santé. Le recours de Syngenta, le groupe agrochimique bâlois, a en effet été majoritairement rejeté par le Tribunal administratif fédéral. Des limites pour l'eau du robinet ont été fixées dans une nouvelle directive.

>> Lire aussi : Syngenta débouté par le TAF dans son différend avec la Confédération sur le chlorothalonil

La teneur en résidus de pesticides ne doit pas dépasser 0.1 microgramme par substance, ou métabolite, et 0.5 microgramme pour la somme de toutes les substances. Ces normes doivent être appliquées d'ici deux ans par toutes les communes. La situation est désormais délicate pour l'eau du robinet de nombreuses communes du Plateau suisse.

Des communes dans l'embarras

En 2020, les émissions On en parle et ABE avaient réalisé un pointage de l'au du robinet dans 15 communes à travers la Suisse romande. Dans quatre d'entre elles, la limite de chlorothalonil était dépassée: Estavayer (FR), Domdidier (FR), Chavornay (VD) et Payerne (VD), où les résidus de chlorothalonil dépassaient de plus de dix fois la limite légale.

>> A consulter également: : L'eau de plusieurs communes romandes n'est pas conforme à la norme sur le chlorothalonil

Eric Küng, syndic de Payerne, fait le point dans l'émission On en parle du 24 mai 2024: "Concernant l'eau du robinet, la situation ne s'est pas améliorée, les résidus de chlorothalonil dans l'eau s’élèvent à 7 fois la norme. Nous avons donc fait des tests concernant le type de charbon actif que nous devions utiliser pour traiter l'eau et diminuer la quantité de pesticides. Avec les distributeurs d'eau, nous allons la filtrer."

Un traitement qui a un coût

Le système devra être étendu à tout le réseau de distribution d'eau de Payerne et des communes voisines. Une station de filtrage devra être également construite. Un chantier qui coûtera plusieurs millions.

Pour les consommateurs à Payerne, l'eau risque de devenir plus chère. "Une association distribue de l'eau dans la région. Pour l'instant, le mètre cube coûte 1,70 franc. Avec les futurs travaux prévus, on va largement dépasser les 2 francs", précise le syndic.

Et le principe du pollueur-payeur? "Je souhaiterais que nous puissions assainir cette eau et rassurer la population, tout en limitant les coûts pour la collectivité", répond Eric Küng. L'entreprise Syngenta devrait-elle donc payer? "Oui. Pour moi, la pollution débute avec l'entreprise. En attendant, nous devons trouver une solution. Je pense que les communes et les distributeurs vont attendre de la Confédération et des cantons des financements possibles afin de pouvoir construire ces stations de filtrage."

Sujet radio: Mathieu Truffer et Bastien von Wyss

Adaptation web: Myriam Semaani

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Recherche participative sur la qualité de l'eau du robinet par l'émission On en parle

Contexte

L'eau du robinet peut contenir différentes substances. La population a le droit de connaître de manière exhaustive les résultats d'analyse de l'eau de son réseau (Art. 5 de l'Ordonnance sur l’eau potable). Vous trouverez ci-dessous un modèle pour envoyer une demande à votre fournisseur d'eau pour connaître ces résultats.

L'émission On en parle de RTS La Première s'intéresse depuis longtemps à ce sujet et cherche à obtenir une vue d'ensemble de ces résultats. Vous pouvez donc volontiers envoyer les réponses de votre distributeur à l'adresse onenparle@rts.ch, nous les traiterons de manière anonyme. Nous restons à disposition à cette adresse pour tout renseignement.

Comment faire?

1.      Chercher les informations reçues récemment ou publiées par votre distributeur d'eau. 

2.     Si elles ne sont pas détaillées sur la teneur en micropolluants et PFAS, demander des détails, par exemple en s'inspirant du modèle ci-dessous. 

3.     Si vous le souhaitez, vous pouvez ensuite envoyer les informations trouvées et/ou reçues à onenparle@rts.ch

Exemple de courriel

A : adresse email de votre distributeur d'eau. 

Sujet : Résultats Analyse d'eau

Message :

Madame, Monsieur, 

Je cherche à connaître les résultats détaillés des dernières analyses de qualité de l'eau qui m'est fournie (adresse détaillée avec rue, numéro, localité). 

J'ai bien cherché les informations publiées mais j'aurais besoin de plus de détails. Je me pose les questions suivantes : 

·      Avez-vous réalisé des analyses de micropolluants (pesticides, résidus de Chlorothalonil,…)? Si oui, avec quels résultats détaillés (substances trouvées et quantités)?

·      Avez-vous réalisé des analyses de PFAS? Si oui, avec quels résultats détaillés? 

Je vous remercie d'avance pour votre retour et je vous transmets mes meilleures salutations.

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