Le suivi de la COP29 à Bakou. [Keystone]
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Les pays neutres en carbone demandent à être reconnus à la tribune de la COP29

- Un groupe de pays parmi les plus petits au monde, qui affirment absorber plus de carbone qu'ils n'en émettent, a demandé "la reconnaissance" de la communauté internationale lors des négociations de la COP29 des Nations unies.

- Le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev, qui accueille cette année la COP de l'ONU sur le climat à Bakou, a répété et assumé mardi son expression de "cadeau de Dieu" pour désigner les hydrocarbures, qui ont fait la richesse de son pays.

- Les pays du monde entier ont adopté lundi, premier jour de la COP29, des règles nouvelles de l'ONU pour le marché controversé des crédits carbone, une étape clé pour aider les pays à remplir leurs obligations climatiques.

- La 29e conférence climatique de l'ONU s'est ouverte à Bakou, en Azerbaïdjan, par un appel à la "coopération mondiale" qui est "dans l'intérêt de tous", a souligné le patron de l'ONU Climat Simon Stiell dans son discours. Le président de cette édition Moukhtar Babaïev, lui, a lancé qu'elle "est un moment de vérité pour l'accord de Paris".

- L'enjeu principal de cette COP, qui durera jusqu'au 22 novembre, est de fixer le montant de l'aide climatique des États développés pour les pays en développement afin qu'ils se développent sans charbon ni pétrole, et puissent affronter plus de canicules et d'inondations.

- Organisée dans un contexte géopolitique troublée, cette édition de la conférence n'a pas attiré autant de monde que l'avaient fait les éditions de Dubaï (2023) et Glasgow (2021): environ 51'000 participants sont accrédités, selon l'ONU Climat, et un peu de moins de cents chefs d'Etats et de gouvernements.

RTSinfo

21h25

Les négociateurs américains veulent avancer d'ici à l'arrivée de Trump

Ils seront peut-être au chômage lorsque Donald Trump prendra ses fonctions dans deux mois mais, en attendant, les fonctionnaires américains mettent les bouchées doubles dans les négociations de l'ONU sur le climat.

L'envoyé du président Joe Biden pour le climat, John Podesta, a fait des allers-retours entre les réunions et les événements organisés dans les halls de la COP29 à Bakou.

Les États-Unis sont au coeur de négociations complexes visant à conclure un accord sur l'augmentation considérable des financements pour aider les pays les plus pauvres à s'adapter au changement climatique et à passer à des énergies plus propres.

Mais le retour du climatosceptique Donald Trump, qui a juré de retirer de nouveau les États-Unis de l'accord de Paris, est resté un sujet de conversation brûlant.

"Il ne fait aucun doute que l'absence d'action fédérale en matière de changement climatique est un problème majeur et qu'elle va entraver l'action américaine", a déclaré Rachel Cleetus, une responsable de l'Union of Concerned Scientists (Union des scientifiques préoccupés).

"Mais ici, à la COP29, l'administration Biden est toujours au travail et nous attendons d'elle qu'elle fasse preuve de leadership, qu'elle prenne ses responsabilités et qu'elle fasse pression pour obtenir des résultats ambitieux pendant les négociations au cours des deux prochaines semaines", a-t-elle ajouté.

18h30

Etienne Piguet: "Les déplacements liés à la météo concernent tout le monde"

Le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) a profité de la tenue à Bakou de la COP29 pour rappeler à quel point la hausse des températures et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes pèsent sur la vie des réfugiés et déplacés. A l'image des intempéries qui ont eu lieu à Valence ou l'évacuation du village de Brienz (GR), les pays occidentaux ne sont pas épargnés par les phénomènes météorologiques.

"Dans un premier temps, on a eu un peu l'illusion d'être à l'abri dans les pays riches. On s'aperçoit aujourd'hui que même si les effectifs de déplacement sont incomparablement plus élevés dans les pays pauvres, on a aussi des épisodes extrêmement graves dans les pays du Nord. Donc c'est un problème qui concerne tout le monde et la recherche n'a pas encore tout à fait réussi à pouvoir croiser les risques environnementaux liés au changement climatique et les populations concernées", explique le professeur Etienne Piguet, spécialiste des migrations, dans Forum.

Selon le chercheur à l'Université de Neuchâtel, l'appel du HCR vise essentiellement à sensibiliser à la question du financement. "Il faut non seulement financer après coup les secours aux populations, mais financer aussi les infrastructures avant et avoir des fonds disponibles tout de suite pour intervenir immédiatement. Il ne faut pas devoir à chaque fois faire appel pour récolter des fonds une fois qu'il y a une catastrophe", relate-t-il.

>> Ecouter l'interview d'Etienne Piguet dans Forum :

Appel du HCR à la COP29 sur les réfugiés liés aux événements météorologiques: interview d’Etienne Piguet
Appel du HCR à la COP29 sur les réfugiés liés aux événements météorologiques: interview d’Etienne Piguet / Forum / 4 min. / hier à 18:00

17h30

Les pays neutres en carbone demandent à être reconnus

Un groupe de pays parmi les plus petits au monde, qui affirment absorber plus de carbone qu'ils n'en émettent, a demandé "la reconnaissance" de la communauté internationale lors des négociations de la COP29 des Nations unies.

Le Bhoutan, le Panama, Madagascar et le Suriname font rarement la une des journaux lors de la conférence annuelle sur le climat, perdus parmi les nations riches et les grands émetteurs qui monopolisent l'attention. En se regroupant pour mettre en évidence leur statut inhabituel, ils espèrent changer la donne.

"Notre plus grande demande est la reconnaissance", a déclaré le Premier ministre du Bhoutan Tshering Tobgay, à Bakou, où les pays ont lancé leur "Forum G-Zéro".

Le Panama, ici la capitale Panama City, fait partie du groupe de pays affirmant absorber plus de carbone qu'ils n'en émettent. [AFP - MARTIN BERNETTI]
Le Panama, ici la capitale Panama City, fait partie du groupe de pays affirmant absorber plus de carbone qu'ils n'en émettent. [AFP - MARTIN BERNETTI]

"Si vous ne reconnaissez pas une réalité née de décennies de sacrifices, pourquoi un pays pourrait-il sérieusement envisager d'atteindre la neutralité carbone ?", a-t-il demandé.

Le minuscule Bhoutan, qui compte moins de 800'000 habitants, a exploité sa topographie naturelle pour devenir un géant de l'hydroélectricité, qui fournit de l'énergie renouvelable à des voisins comme l'Inde.

Mais la base de données Climate Watch du World Resources Institute indique que le Bhoutan émet si peu qu'il contribue à hauteur de 0,00% aux émissions mondiales.

16h10

La Barbade renouvelle son appel à taxer les énergies fossiles

La Première ministre de la Barbade Mia Mottley a renouvelé à la tribune de la COP29 ses propositions de taxes pour financer la lutte contre le changement climatique dans le monde en développement.

"Les engagements financiers publics actuels ne suffisent pas, nous devons donc envisager des taxes", a déclaré la dirigeante de cette île des Caraïbes très influente, énumérant le potentiel en centaines de milliards de dollars de taxes sur l'extraction d'énergies fossiles, le transport maritime, l'aviation ou encore les obligations et les actions.

Cette proposition est poussée par la Barbade, la France et le Kenya au sein de ce qu'ils appellent le Groupe de travail sur les contributions de solidarité mondiale, lancé en 2023, et qu'ils promeuvent activement auprès d'autres pays.

Le sujet est brûlant à la conférence de l'ONU sur le climat, à Bakou, où est censé se négocier un nouvel objectif d'aide financière annuelle pour les pays en développement vulnérables au dérèglement du climat.

15h00

Le fonds pour les désastres climatiques quasi opérationnel

Le "fonds pour répondre aux pertes et dommages" climatiques des pays les plus vulnérables, créé à la COP28, est désormais quasi opérationnel et s'apprête à débloquer ses premiers fonds en 2025, a déclaré son directeur exécutif, le Sénégalais Ibrahima Cheikh Diong, lors d'une signature de protocoles actant le lancement officiel du fonds, pendant la COP29 à Bakou.

Ce démarrage montre que dans le grand bras de fer sur la finance climatique entre Nord et Sud, sujet central de la COP29, des choses avancent.

Ce fonds a reçu jusqu'à présent 700 millions de dollars de promesses de dons de la part des pays riches (Allemagne, France, Emirats arabes unis, Danemark, etc.). Mais ce montant "est loin de suffire pour compenser les maux infligés aux plus vulnérables", a déploré le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Sept cents millions de dollars correspondent "à peu près aux revenus des dix joueurs de football les mieux payés au monde", mais même pas au quart des dommages causés au Vietnam par l'ouragan Yagi en septembre, a-t-il ajouté.

14h45

Londres s'engage à réduire ses émissions de 81% d'ici 2035

Le Royaume-Uni s'est engagé à réduire "d'au moins 81%" ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2035 par rapport à 1990 dans le cadre de son ambition climatique, a annoncé le Premier ministre Keir Starmer à la COP29.

"Un problème mondial nécessite également un partenariat mondial et une coopération internationale responsable", a déclaré le chef du gouvernement britannique, un des rares dirigeants du G20 présents à ce sommet climat en Azerbaïdjan, appelant "toutes les parties à présenter des objectifs ambitieux".

14h00

Le changement climatique ajoute encore à la situation "infernale" des réfugiés, selon l'ONU

Le changement climatique force déjà des millions de gens dans le monde à fuir leur foyer et ne fait qu'ajouter aux conditions déjà "infernales" auxquelles doivent faire face ces déplacés, a averti l'ONU.

Le Haut Commissariat aux réfugiés profite de la tenue à Bakou de la COP29 pour rappeler à quel point la hausse des températures et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes pèsent sur la vie des réfugiés et déplacés.

L'agence appelle à des investissements plus importants et plus efficaces pour en atténuer les effets et les risques.

12h45

À Bakou, la population accueille la COP29 avec optimisme

Si l'organisation de cette conférence sur le climat par un pays comme l'Azerbaïdjan soulève des critiques, sur place, la population de Bakou semble plutôt enthousiaste face à cet événement. De nombreuses personnes affluent dans la "Green Zone" qui accueille, en marge de la COP, de nombreuses conférences et expositions ouvertes au public.

"J'ai vu que certaines entreprises comme la Socar, notre compagnie pétrolière nationale, avaient de grands projets pour exploiter le potentiel renouvelable de l'Azerbaïdjan... Je suis si fier de ça", témoigne un étudiant à la sortie de sa visite.

"Bakou est une ville qui a été industrialisée grâce au pétrole", reconnaît un autre visiteur. "Mais le gouvernement et les entreprises prennent un tournant écologique. La ville est remplie de voitures électriques. On a planté des arbres tout autour. Tout le monde soutient ce tournant écologique et veut vivre dans un environnement propre", estime-t-il.

Si l'Azerbaïdjan a annoncé investir plus de deux milliards de dollars dans les énergies renouvelables d'ici 2027, il peine à convaincre les nombreuses ONG qui l'accusent de greenwashing. Et pour cause: le régime compte augmenter sa production de gaz naturel de 35% au cours des dix prochaines années.

>> Le reportage du 12h30 à Bakou :

Des passants devant un signe de la COP29 à Baku, en Azerbaïdjan. [EPA/KEYSTONE - ANATOLY MALTSEV]EPA/KEYSTONE - ANATOLY MALTSEV
COP29: qu’en pense la population locale? / Le 12h30 / 1 min. / hier à 12:36

10h05

Les pays en développement ne peuvent pas repartir de la COP29 "les mains vides", assène le chef de l'ONU

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a sommé mardi les quelque 200 pays participant à la COP29 sur le climat à Bakou de trouver un compromis sur l'aide financière que les pays développés doivent verser aux pays plus pauvres, à l'issue des deux semaines de conférence.

"Un accord est essentiel", a-t-il pressé. "Le monde doit payer, sinon l'humanité en paiera le prix."

10h00

Pétrole et gaz sont un "cadeau de Dieu", répète le président azerbaïdjanais

Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, qui accueille cette année la COP de l'ONU sur le climat à Bakou, a répété et assumé mardi son expression de "cadeau de Dieu" pour désigner les hydrocarbures, qui ont fait la richesse de son pays.

"Citez-moi, quand je dis que c'est un cadeau de Dieu. Je veux le répéter ici aujourd'hui, devant cet auditoire", a déclaré Ilham Aliev à l'ouverture d'un sommet de dirigeants mondiaux à la COP29. "Toute ressource naturelle, pétrole, gaz, vent, solaire, or, argent, cuivre: ce sont des ressources naturelles et on ne doit pas reprocher aux pays d'en avoir et de les fournir aux marchés, car les marchés en ont besoin".

En tant que pays hôte de la COP29, "nous serons également des farouches défenseurs d'une transition verte (...) Mais nous devons dans le même temps être réalistes", a souligné l'autoritaire dirigeant.

Le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev a répété son expression de "cadeau de Dieu" pour désigner les hydrocarbures, qui ont fait la richesse de son pays. [Anadolu via AFP - PRESIDENCY OF AZERBAIJAN / HANDO]
Le président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliev a répété son expression de "cadeau de Dieu" pour désigner les hydrocarbures, qui ont fait la richesse de son pays. [Anadolu via AFP - PRESIDENCY OF AZERBAIJAN / HANDO]

09h20

"Cabanes" d’Abel Quentin: une fiction basée sur le Rapport de Meadows pour alerter sur l'urgence écologique

Invité de La Matinale, Abel Quentin, avocat et romancier, présente son roman "Cabanes", inspiré du rapport Meadows de 1972. Publié par le Club de Rome - qui anticipait déjà à l'époque la crise écologique actuelle mais n'a pas su mobiliser durablement les consciences - ce livre, où la fiction rejoint la réalité, est parfaitement d'actualité alors que s'est ouverte hier la COP29 en Azerbaïdjan.

Il met en scène quatre scientifiques confrontés aux prédictions d'effondrement liées à la surpopulation et la surconsommation des ressources. A travers eux, le roman explore diverses réactions humaines face à la crise climatique annoncée: engagement militant, carrière compromise, résignation amère.

Abel Quentin critique aussi le décalage entre les alertes scientifiques et l'inaction politique. Selon lui, ce pessimisme réaliste - la pierre angulaire de son roman car "l'optimisme sur ces sujets-là aurait été forcé" - n’est pas synonyme de fatalisme mais d’un appel à agir.

>> L'interview complète d'Abel Quentin dans La Matinale :

L'invité de La Matinale - Abel Quentin, écrivain qui sort "Cabane", un livre sur l'effondrement climatique
L'invité de La Matinale - Abel Quentin, écrivain qui sort "Cabane", un livre sur l'effondrement climatique / La Matinale / 12 min. / hier à 07:00

08h35

L'année 2024 pourrait être celle qui marque le début de l'emballement climatique, selon les Nations unies

La conférence de l'ONU sur le climat a débuté lundi en Azerbaïdjan, avec un avertissement fort des Nations unies: les objectifs de l'Accord de Paris de 2015 sont gravement menacés. L'année 2024 est presque certaine de devenir la plus chaude jamais enregistrée, et pourrait marquer un tournant inquiétant vers un emballement climatique.

Dans un rapport préliminaire publié lundi sur l'état du climat en 2024, l’Organisation météorologique mondiale lance "l’alerte maximale face au rythme accéléré du changement climatique". Les signes d'accélération sont partout: vagues de chaleur plus fréquentes, tempêtes et inondations plus intenses, fonte rapide des glaciers et de la banquise, élévation du niveau des océans, sans oublier les millions d'hectares de forêts détruits par les incendies.

La crise climatique touche désormais toutes les régions et s’aggravera d’année en année. Les scientifiques sont d'autant plus inquiets qu’aucun basculement entre les phénomènes El Niño et La Niña n’a eu lieu. Depuis septembre, ils espéraient un refroidissement de l’océan Pacifique équatorial, qui aurait temporairement atténué la température mondiale de quelques degrés. Cependant, les températures océaniques restent élevées, et La Niña semble de moins en moins probable selon plusieurs modèles, laissant craindre un emballement de la crise climatique.

>> Ecouter le sujet compet de La Matinale :

Le chef Climat de l'ONU Simon Stiell a rappelé que l'année 2024 est assurée de devenir la plus chaude jamais enregistrée, et pourrait marquer le tournant historique de l'emballement climatique. [AP/Keystone - Peter Dejong]AP/Keystone - Peter Dejong
L'année 2024 pourrait être celle qui marque le début de l'emballement climatique / La Matinale / 1 min. / hier à 06:22

MARDI 12 NOVEMBRE

Blocages et tensions en marge de l'ouverture de la COP29

La COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, a connu un démarrage difficile lundi. Des blocages et des tensions sont apparus juste après son ouverture, alors même que les négociations n'avaient pas encore commencé.

Plusieurs pays et surtout la Chine ont commencé par s'écharper longuement sur l’ordre du jour officiel, avant de finalement l'adopter dans la soirée.

Mais la journée s'est tout de même achevée sur une petite avancée, avec l'adoption surprise des règles de mise en œuvre d’un nouveau marché mondial du carbone, supervisé par une entité des Nations unies. Il permet notamment l'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique. Un mécanisme que la Suisse apprécie particulièrement dans sa stratégie climatique.

Ce vaste dossier fonctionnait jusqu'ici sans régulation internationale et était sujet à abus, au détriment parfois des populations locales. A noter toutefois que cet accord dans ce dossier majeur est intervenu lundi soir par consensus, c'est-à-dire sans aucun débat entre les Etats, ou examen du public. Cette méthode peu transparente utilisée par la présidence azérie de cette COP29 est critiquée par les ONG.

>> Ecouter le sujet complet de La Matinale :

Des participants à la COP29 à Bakou attendent la cérémonie d'ouverture, lundi 11 novembre 2024. [EPA/Keystone - ANATOLY MALTSEV]EPA/Keystone - ANATOLY MALTSEV
Blocages et tensions en marge de l'ouverture de la COP29 en Azerbaïdjan / La Matinale / 1 min. / hier à 06:18

20h50

L'Afghanistan des talibans mise sur l'aide en pourparlers à la COP29

Le premier officiel afghan à participer aux négociations climatiques de l'ONU depuis le retour des talibans a dit espérer que son pays puisse bénéficier de l'accord financier global en pourparlers à Bakou à la COP29.

A la tête d'une équipe de trois personnes, le directeur général de l'agence afghane pour le climat (NEPA) Mawlawi Matioul Haq Khalis ne passe pas inaperçu dans les salles animées de la conférence parmi les délégués de près de 200 pays réunis dans la capitale azerbaïdjanaise.

Le gouvernement des talibans, non reconnu internationalement, avait échoué à participer aux deux précédentes COP en Egypte puis aux Emirats arabes unis.

Cette fois, précise Mawlawi Matioul Haq Khalis, sa délégation a été invitée par le ministre azerbaïdjanais de l'Ecologie et le président azerbaïdjanais de la COP29 Mukhtar Babaïev. La délégation afghane est à Bakou comme "invité" du pays hôte, mais pas partie aux négociations.

20h35

Quels pays devront payer pour la finance climatique?

Au cœur des tractations de la COP29, une question persiste: combien les pays industrialisés seront-ils prêts à investir chaque année pour aider les pays en développement à s’adapter et à abandonner les énergies fossiles? Actuellement, 116 milliards sont alloués chaque année, mais les pays en développement réclament 1000 milliards, un montant jugé irréaliste par les pays occidentaux en raison de leurs finances.

Pour faire face aux défis climatiques, les pays en développement ont identifié des besoins financiers de 2400 milliards de dollars. Toutefois, ils ne demandent que 1000 milliards. L’aide à ces pays oscillera donc entre les 100 milliards actuels et les 1000 milliards souhaités. 

>> Les précisions du 19h30 :

Le principal enjeu de la COP29, qui s'ouvre aujourd'hui, réside dans la répartition financière pour sortir des énergies fossiles
Le principal enjeu de la COP29, qui s'ouvre aujourd'hui, réside dans la répartition financière pour sortir des énergies fossiles / 19h30 / 2 min. / lundi à 19:30

Cette aide ne sera pas uniquement constituée de fonds publics, même si ceux-ci seront nécessaires et pourraient d'ailleurs affecter les futurs budgets de la Confédération. Il y aura également des prêts, des garanties et des mécanismes pour orienter les investissements privés vers les technologies vertes, mobilisant ainsi des milliers de milliards de dollars.

Les pays riches devront principalement assumer ces coûts, car pendant un siècle et demi, ils ont bâti leur prospérité en brûlant des énergies fossiles, tandis que les pays du Sud ont peu contribué à la saturation de l’atmosphère en CO2. Il existe donc une sorte de dette climatique entre les pays riches et les pays pauvres.

Cependant, déterminer qui est encore pauvre reste complexe. Par exemple, la Chine se considère toujours comme un pays en développement, ce que contestent les pays du Nord. C’est peut-être là le principal nœud à dénouer: qui doit payer et contribuer à la finance climatique?

>> L'analyse de Pascal Jeannerat dans le 19h30 :

L'analyse de Pascal Jeannerat, sur les enjeux financiers de la COP29 qui doit fixer le cadre de la sortie des énergies fossiles
L'analyse de Pascal Jeannerat, sur les enjeux financiers de la COP29 qui doit fixer le cadre de la sortie des énergies fossiles / 19h30 / 1 min. / lundi à 19:30

19h15

Les pays adoptent des règles de l'ONU pour le marché des crédits carbone

Les pays du monde entier ont adopté au premier jour de la COP29 des règles nouvelles de l'ONU pour le marché controversé des crédits carbone, une étape clé pour aider les pays à remplir leurs obligations climatiques.

Cette décision est considérée comme une avancée importante vers un marché du carbone plus établi, avec des crédits de qualité et des normes soutenues par les Nations unies. Cependant, plusieurs ONG critiquent la méthode peu transparente utilisée pour adopter ces textes. Oil Change International a dénoncé une décision prise sans débat public.

D'autres textes officiels devront encore être forgés pour pleinement établir un marché fiable, mais la décision de lundi va mettre en branle un mécanisme attendu depuis l'accord de Paris de 2015 et son article 6.

Il n'est pas pour autant "possible de crier victoire", a relativisé un négociateur européen, regrettant que le texte approuvé lundi laisse en suspens d'autres aspects de longue date du mécanisme.

Les crédits carbone sont générés par des activités qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement de la planète, comme la plantation d'arbres, la protection des habitats ou le remplacement du charbon polluant par du solaire ou des éoliennes.

Un crédit équivaut à une tonne de dioxyde de carbone empêchée de pénétrer dans l'atmosphère ou éliminée de celle-ci. Les critères adoptés à Bakou régissent la méthodologie pour calculer le nombre de crédits qu'un projet donné peut générer, et ce qui se passe si le carbone stocké est perdu, par exemple si la forêt concernée brûle.

18h45

L’Azerbaïdjan sous les projecteurs et les critiques

Cette rencontre climatique met en lumière l’Azerbaïdjan, critiqué par des activistes des droits humains. Avant cet événement, le pays avait déjà attiré l’attention internationale pour ses offensives militaires dans le Haut-Karabakh, une région majoritairement arménienne. Après avoir pris le contrôle de cette zone en 2020, l’Azerbaïdjan a consolidé sa domination en septembre 2023. En quelques heures seulement, les séparatistes arméniens avaient capitulé.

La prise du Haut-Karabakh a été présentée comme une réussite par le président Ilham Aliev. A la tête du pays depuis plus de 20 ans, il a utilisé cet argument pour se faire réélire en début d’année, obtenant 90% des suffrages. Cependant, ce score s’explique par l’absence d’opposition et par les "graves irrégularités" rapportées par les observateurs internationaux.

Au-delà de cette élection, c’est l’ensemble du régime qui est critiqué. Les arrestations d’activistes, le muselage de l’opposition et le refus d’enregistrer des ONG sont fréquents. Un rapport de Human Rights Watch, publié le 8 octobre, dénonce des "méthodes abusives qui restreignent la liberté d’expression et la liberté d’association" dans le pays.

>> Ecouter les explications de Forum :

Pourquoi l'Azerbaïdjan, pays hôte de la COP29, est-il souvent pointé du doigt? (vidéo)
Pourquoi l'Azerbaïdjan, pays hôte de la COP29, est-il souvent pointé du doigt? (vidéo) / Forum / 2 min. / lundi à 18:00

18h00

Un objectif de 1000 milliards de dollars pour les pays en développement

L’enjeu principal de cette 29e conférence sur le climat est de parvenir à un accord sur un nouveau montant d’aide financière pour les pays en développement. Cette aide vise à soutenir leurs transitions énergétiques et leur adaptation aux effets du changement climatique.

Les discussions s’annoncent difficiles, car il est question de multiplier par dix l’enveloppe actuelle pour atteindre 1 000 milliards de dollars, un montant jugé irréaliste par de nombreux pays occidentaux.

>> Le compte-rendu de Forum :

Ouverture de la COP29 à Bakou, en l'absence de nombreux chefs d'Etats (vidéo)
Ouverture de la COP29 à Bakou, en l'absence de nombreux chefs d'Etats (vidéo) / Forum / 2 min. / lundi à 18:00

Le sommet des chefs d’Etat, prévu pour mardi et mercredi, est l’événement phare de cette semaine. Cependant, l’absence de nombreux dirigeants du G20, responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, suscite la frustration des militants et des ONG. Parmi les absents notables figurent Emmanuel Macron, Vladimir Poutine, Joe Biden et le président brésilien Lula, hôte de la COP30 l’année prochaine.
 

15h05

L'action climatique "continuera aux Etats-Unis" malgré Donald Trump

L'émissaire américain du président démocrate sortant Joe Biden à la COP29 à Bakou a cherché à assurer au monde que les Etats-Unis n'abandonneraient pas la lutte contre le changement climatique, malgré l'arrivée prochaine de Donald Trump.

"Même si le gouvernement fédéral américain sous Donald Trump met en pause l'action climatique, le travail pour contenir le changement climatique se poursuivra aux Etats-Unis avec engagement, passion et foi", a déclaré John Podesta lors d'une conférence de presse.

"Nous sommes ici à la COP29 pour continuer à travailler ensemble avec nos partenaires mondiaux et d'autres parties", a dit John Podesta. Il a ensuite mis en avant les actions pouvant être prises par les différents Etats américains, ainsi que les "villes, nos entrepreneurs, nos entreprises et nos citoyens".

Une partie importante de l'action climatique peut être décidée au niveau des Etats, par exemple avec des normes sur les véhicules, comme l'a fait la Californie. Mais le risque demeure grand qu'au niveau fédéral, le prochain gouvernement défasse de nombreuses normes sur les émissions de gaz à effet de serre, notamment pour les centrales au charbon.

12h40

Les participants "au travail", mais avec "quelques tensions"

Observatrice de la COP29 pour l'Université de Genève, Kari De Pryck assure que "les participants se mettent au travail" et que "quelques tensions" ont déjà commencé notamment sur l'agenda, bien que "les négociations n'ont officiellement pas encore commencé", rappelle-t-elle au micro du 12h30.

>> Ecouter l'interview complète de Kari De Pryck dans le 12h30 :

Des jeunes manifestants pour la justice climatique et un cessez-le-feu à Gaza, en Cisjordanie et au Liban lors d'une action à l'ouverture de la COP29 en Azerbaïdjan. [Keystone/AP Photo - Peter Dejong]Keystone/AP Photo - Peter Dejong
La COP29 s’est ouverte pour deux semaines de discussions en Azerbaïdjan: interview de Kari De Pryck / Le 12h30 / 3 min. / lundi à 12:34

Le programme a en effet déjà pris plusieurs heures de retard sur l'adoption de l'ordre du jour officiel, indispensable au démarrage des dizaines de négociations spécifiques prévues dans les tentes installées sur la pelouse du stade Bakou. Plusieurs pays, dont la Chine et l'Inde, ne veulent discuter de l'application de l'accord de la COP28 que sous l'angle du développement de la finance climatique. Alors que la COP de Dubaï, l'an dernier, a aussi fixé des objectifs pour lancer la sortie des énergies fossiles.

Autre point de dispute: la Chine exige, au nom du Brésil, de l'Inde et de l'Afrique du Sud, d'ajouter le sujet des barrières commerciales unilatérales liées au climat, visant principalement l'Union européenne.

Pour Kari De Pryck, aussi maîtresse assistante à l'Institut des sciences de l'environnement à l'Université de Genève, une COP réussie sera "un compromis". Il s'agira, détaille-t-elle, de trouver un compromis qui sera accepté par "les pays en développement" d'un côté, sans être rejeté par les pays développés qui le jugent "trop ambitieux".

>> Voir aussi les précisions dans le 12h45 :

La COP29 s'ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan. Le financement de la sortie des énergies fossiles est au coeur des enjeux
La COP29 s'ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan. Le financement de la sortie des énergies fossiles est au coeur des enjeux / 12h45 / 2 min. / lundi à 12:45

10h05

Les objectifs climatiques de l'accord de Paris "en grand danger", alerte l'ONU

"Les ambitions de l'accord de Paris sont en grand danger", a alerté l'ONU lundi, avec l'année 2024 quasiment assurée de devenir l'année la plus chaude jamais enregistrée.

Les années 2015-2024 formeront aussi la décennie la plus chaude jamais mesurée, selon ce rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence de l'ONU, qui consolide six grandes bases de données internationales.

"Les précipitations et les inondations record, l'intensification rapide des cyclones tropicaux, la chaleur mortelle, la sécheresse implacable et les incendies catastrophiques que nous avons observés dans différentes régions du monde cette année sont malheureusement notre nouvelle réalité et un avant-goût du futur", souligne la secrétaire générale de l'OMM, Celeste Saulo, dans un communiqué.

Sur la période janvier-septembre, selon les données consolidées par l'OMM, la température moyenne de l'air à la surface du globe a été supérieure de 1,54°C à la période de référence, 1850-1900.

Pour autant, l'OMM ne considère pas que l'objectif de contenir le réchauffement mondial à 2°C — et de poursuivre les efforts pour le contenir à 1,5°C — inscrit dans l'accord de Paris de 2015 est manqué car pour que le réchauffement soit considéré comme stabilisé à ce niveau, il ne faut pas regarder des années séparément, mais faire une moyenne sur 20 ans (avec cette règle, nous en sommes à 1,3°C).

"Il est important de souligner que cela ne signifie PAS que nous n'avons pas réussi à atteindre l'objectif de l'accord de Paris", fait valoir Celeste Saulo.

08h20

La COP29 s'ouvre par un appel à la "coopération mondiale"

La conférence de la COP29 a été ouverte lundi vers 11h20 locales (8h20 en Suisse) à Bakou par Sultan Al Jaber, président de la COP précédente, qui a passé la main officiellement à Moukhtar MBabaïev, président de cette nouvelle édition.

La COP29 s'est ouverte lundi matin à Bakou après la passation du président du précédent volet, Sultan Al Jaber, au nouveau président, Mukhtar Babayev. [REUTERS - Maxim Shemetov]
La COP29 s'est ouverte lundi matin à Bakou après la passation du président du précédent volet, Sultan Al Jaber, au nouveau président, Mukhtar Babayev. [REUTERS - Maxim Shemetov]

"La COP29 est un moment de vérité pour l'accord de Paris", a lancé le ministre azerbaïdjanais de l'écologie et ancien cadre la compagnie pétrolière nationale Socar.

"Nous sommes sur le chemin de la ruine. Et il ne s'agit pas de problèmes futurs. Le changement climatique est déjà là", a souligné Moukhtar Babaïev. "Nous devons maintenant démontrer que nous sommes prêts à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Ce n'est pas chose aisée".

Le financement de l'aide climatique par les pays riches n'est pas une "œuvre de charité" et est "dans l'intérêt de tous", a renchéri le patron de l'ONU Climat, Simon Stiell, dans son discours.

"Un nouvel objectif ambitieux en matière de financement de l'action climatique est dans l'intérêt de chaque nation, y compris les plus grandes et les plus riches", a-t-il déclaré en appelant les pays à "montrer que la coopération mondiale n'est pas au point mort".

>> L'analyse de Pascal Jeannerat dans le 12h45 :

Le décryptage de Pascal Jeannerat sur le contexte géopolitique dans lequel s'ouvre la COP29
Le décryptage de Pascal Jeannerat sur le contexte géopolitique dans lequel s'ouvre la COP29 / 12h45 / 1 min. / lundi à 12:45

08h10

Fixer le montant de l'aide climatique pour les Etats en développement

L'enjeu principal de cette COP, qui durera jusqu'au 22 novembre, est de fixer le montant de l'aide climatique des États développés pour les pays en développement afin qu'ils se développent sans charbon ni pétrole, et puissent affronter plus de canicules et d'inondations. Le montant actuel (à date de 2022) de 116 milliards de dollars (environ 102 milliards de francs) par an expire l'année prochaine.

>> Pour en savoir plus sur les enjeux, écouter le sujet dans La Matinale de lundi :

Des participants arrivent pour assister à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le 10 novembre 2024. [KEYSTONE - IGOR KOVALENKO]KEYSTONE - IGOR KOVALENKO
La COP29 s'ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan, un pays autoritaire qui vit des énergies fossiles / La Matinale / 1 min. / lundi à 06:21

Ce nouvel engagement doit se chiffrer en milliers de milliards annuels, réclament les pays pauvres. Mais les Occidentaux jugent cet ordre de grandeur irréaliste pour leurs finances publiques.

>> Ecouter les précisions dans le 12h30 :

Un participant de la COP29 de Bakou en Azerbaïdjan. [Keystone/EPA - Anatoly Maltsev]Keystone/EPA - Anatoly Maltsev
La COP29 s’ouvre à Bakou pour discuter du financement de la transition énergétique des pays pauvres / Le 12h30 / 2 min. / lundi à 12:33

"Nous y croyons", a toutefois déclaré Laurent Matile, expert en entreprises et développement au sein d'Alliance Sud, au micro de La Matinale lundi. "C'est pour ça que la société civile (...) s'organise pour pousser les gouvernements à être à la hauteur des enjeux"

La 29e conférence de l'ONU sur le climat (COP29) s'ouvre lundi à Bakou en Azerbaïdjan. [NurPhoto via AFP - DOMINIKA ZARZYCKA]NurPhoto via AFP - DOMINIKA ZARZYCKA
Début de la COP29: interview de Laurent Matile, expert en entreprises et développement au sein d'Alliance Sud / La Matinale / 1 min. / lundi à 06:20

Lundi, le président de la COP29 Moukhtar Babaïev a évoqué des "centaines de milliards" dans son discours d'ouverture, mais aucun négociateur n'a dévoilé ses cartes.

La Suisse, représentée à Bakou, par le ministre de l'Environnement Albert Rösti dès la deuxième semaine de la conférence, va s'engager en matière d'investissements en pesant dans les négociations pour cet accord financier.

>> Ecouter les précisions dans La Matinale de lundi :

Le président de la COP29, Mukhtar Babayev, lors de son discours d'ouverture de l'événement à Bakou. [AP Photo/Keystone - Peter Dejong]AP Photo/Keystone - Peter Dejong
A la COP29, la Suisse va s'engager en matière d'investissements pour la protection du climat / La Matinale / 1 min. / lundi à 06:27

08h00

Une COP bouleversée par la réélection de Trump, les catastrophes naturelles et les guerres

Le contexte géopolitique international pèse sur la COP29, ce qui rend "la situation alarmante", prévient lundi Pascal Vollenweider, directeur de campagnes pour l'ONG Avaaz, dans La Matinale de la RTS. "C'est une crise mondiale et on a besoin de solutions mondiales", soutient-il.

>> Ecouter l'interview complète de Pascal Vollenweider au micro de La Matinale :

La 29e conférence de l'ONU sur le climat (COP29) s'ouvre lundi à Bakou en Azerbaïdjan.
Une COP29 sur le climat peu fréquentée s'ouvre à Bakou en Azerbaïdjan: interview de Pascal Vollenweider / La Matinale / 6 min. / lundi à 07:18

Avec l’entrée en fonction de l’administration Trump en janvier, les Etats-Unis ne pourront pas prendre d’engagement décisif lors de cette édition. D'autant que, comme lors de son précédent mandat pendant lequel il avait déjà fait sortir son pays de l'accord de Paris de 2015, le républicain a déjà annoncé vouloir faire sortir son pays de tout accord international sur le changement climatique.

Il ne lui faudra en effet qu'une signature après son entrée à la Maison Blanche le 20 janvier 2025 pour rejoindre l'Iran, le Yémen et la Libye hors de l'accord adopté à Paris en 2015 par les pays du monde entier. Ils devraient donc abandonner leur objectif de réduction de moitié des émissions de CO2 d‘ici 2030. Ce qui représenterait quatre ans au minimum de paralysie aux conséquences planétaires puisque les Etats-Unis constituent l’un des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre.

>> Les précisions dans La Matinale sur le contexte géopolitique :

Donald Trump est accusé d'avoir agressé une mannequin rencontrée par l'intermédiaire de Jeffrey Epstein. [AFP - Anna Moneymaker / Getty Images]AFP - Anna Moneymaker / Getty Images
L'ombre de Donald Trump planera au-dessus de la COP29 / La Matinale / 1 min. / lundi à 06:22

Les conflits au Proche-Orient et en Ukraine, les guerres commerciales entre l'Occident et la Chine, et l'austérité budgétaire dans de nombreux pays développés vont également marquer cette COP.

>> Pour en savoir plus sur le contexte géopolitique, et les enjeux de la COP29, lire : L'aide aux pays en développement au cœur de la conférence de l'ONU sur le climat en Azerbaïdjan

07h50

Moins de grands dirigeants qu'aux éditions de Dubaï et Glasgow

Un peu moins de cent chefs d'Etats et de gouvernements sont attendus à Bakou pour le sommet de la COP29, la conférence de l'ONU sur le changement climatique. Moins de grands dirigeants feront le déplacement par rapport aux COP de Dubaï (2023) ou Glasgow (2021).

Le nombre d'accréditations total devrait lui aussi être en-dessous de celui pour l'édition de Dubaï: environ 51'000 participants sont accrédités, selon l'ONU Climat. Nombre d'ONG critiquent la tenue de la conférence dans un pays qui célèbre le pétrole comme un "cadeau de Dieu", et où les autorités ont arrêté et poursuivent plusieurs militants environnementaux.

Seuls quelques dirigeants du G20 ont confirmé leur présence à ce stade, selon les bureaux de l'AFP et une liste provisoire de l'ONU: Keir Starmer (Royaume-Uni), Giorgia Meloni (Italie), Recep Tayyip Erdogan (Turquie), Mohammed ben Salmane (Arabie Saoudite). Vladimir Poutine n'est pas prévu, mais le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine est au programme. Les pays du G20 émettent 77% des gaz à effet de serre, selon l'ONU Environnement.

L'Espagne (Pedro Sanchez) et la Pologne (Andrzej Duda) seront les plus grands pays de l'UE représentés par un dirigeant. Parmi les autres pays de l'UE, la Belgique, la Bulgarie, Chypre, la Croatie, le Danemark, la Finlande, la Grèce, Malte et la République tchèque devraient être présents, selon une liste provisoire de l'ONU qui peut encore évoluer. Le président du Conseil européen Charles Michel est également sur la liste des discours prévus mardi. Mais la Commission européenne a confirmé que sa présidente, Ursula von der Leyen, ne viendrait pas.

Des dizaines de dirigeants de pays pauvres et vulnérables au changement climatique, en particulier d'Afrique et d'Asie-Pacifique, viennent en personne à la COP, notamment William Ruto (Kenya) et le dirigeant par intérim du Bangladesh, Muhammad Yunus. L'Amérique latine ne sera presque pas représentée au niveau des dirigeants. Le président brésilien Lula, le Colombien Gustavo Petro ou la nouvelle présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, ancienne membre du groupe d'experts de l'ONU sur le climat, seront absents.