Le suivi de la COP29 à Bakou. [Keystone]
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Les négociations à la COP29 entrent dans le dur avec en vue un accord d'ici vendredi

- Après le G20 qui s'est tenu lundi à Rio et qui s'est soldé sans grand avancement, les participants de la conférence sur le climat de l'ONU (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, entrent dans le dur des négociations mardi et espèrent trouver un accord d'ici la fin du sommet vendredi.

- Samedi, les négociateurs présents à la 29e conférence climatique de l'ONU à Bakou, peinaient encore à s'entendre, au bout d'une semaine de pénibles tractations.

- Une nouvelle ébauche d'accord sur la "finance climatique" a été publiée mercredi, multipliant les options sur fond de désaccord entre les pays riches et les pays du Sud en matière de responsabilité. Une première proposition avait été retoquée dès lundi. La plupart des pays en développement réclament dans ce document "au moins 1300 milliards de dollars par an" d'aide des pays riches.

- Un groupe de pays parmi les plus petits au monde, qui affirment absorber plus de carbone qu'ils n'en émettent, a demandé "la reconnaissance" de la communauté internationale lors des négociations de la COP29 des Nations unies.

- Les pays du monde entier ont adopté lundi, premier jour de la COP29, des règles nouvelles de l'ONU pour le marché controversé des crédits carbone, une étape clé pour aider les pays à remplir leurs obligations climatiques.

- Organisée dans un contexte géopolitique troublé, cette édition de la COP suscite moins d'engouement que les précédentes, à Dubaï (2023) et Glasgow (2021): environ 51'000 participants sont accrédités, dont moins de cents chefs d'Etats et de gouvernements. La conférence, qui doit durer jusqu'au 22 novembre, s'est ouverte par un appel à la "coopération mondiale" du patron de l'ONU Climat Simon Stiell.

RTSinfo

14h00

L'Europe est au centre du jeu à la COP29

L'Union européenne est désormais au centre du jeu à la COP29 de Bakou, perçue comme un pont à la fois avec la Chine et avec les pays en développement pour forger un compromis financier d'ici vendredi.

Dans le stade de la capitale azerbaïdjanaise, elle négocie discrètement avec la Chine et s'affiche dans une alliance de "haute ambition" avec des pays du Sud, comme le Kenya ou la République des Palaos.

Les pays de l'UE sont déjà les premiers contributeurs à la finance climatique mondiale, avec 28,6 milliards d'euros l'an dernier provenant de sources publiques et plus 7,2 milliards d'euros mobilisés par le privé, selon la Commission. Soit environ un tiers de l'aide mobilisée par les pays développés pour lutter contre le réchauffement du climat et s'y adapter.

Le bloc, qui promet la neutralité carbone pour 2050, a un PIB comparable à celui de la Chine et désormais autant de cumul historique d'émissions de gaz à effet de serre (12%).

Mais l'UE - où la rigueur budgétaire est à l'ordre du jour - se garde jusqu'à présent de dire combien elle est prête à payer à partir de l'an prochain et souhaite abattre ses cartes le plus tard possible.

11h25

Les négociations entrent dans le dur avec en vue un accord d'ici vendredi

Les participants à la conférence sur le climat de l'ONU (COP29) notent mardi les avancées générales sur la finance climatique pour les pays en développement contenues dans la déclaration du G20 à Rio. Mais ils préviennent que le plus dur reste à accomplir à Bakou.

D'autant que le communiqué de Rio s'accompagne d'un silence des 20 puissances sur la sortie des énergies fossiles, une formulation arrachée à la COP28 de Dubaï, mais qui n'a pas été reprise, ce qui sème la consternation parmi les ONG.

Les dirigeants du G20 n'ont pas annoncé de percée mais semblé signaler leur volonté d'un accord à Bakou d'ici la fin de la COP29, vendredi, tout en se gardant d'entrer dans les détails des négociations.

"Les délégations du G20 ont désormais leur ordre de marche ici à Bakou, où nous avons urgemment besoin que tous les pays cessent les postures et convergent rapidement vers un terrain d'entente", a réagi le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.

Les négociateurs présents à Bakou pour la Cop29 tentent de trouver un accord d'ici vendredi. [REUTERS - Maxim Shemetov]
Les négociateurs présents à Bakou pour la Cop29 tentent de trouver un accord d'ici vendredi. [REUTERS - Maxim Shemetov]

Dans leurs déclarations, les dirigeants appellent à "augmenter les financements et les investissements publics et privés en faveur du climat dans les pays en développement", et plusieurs paragraphes évoquent le besoin de doper les financements privés et multilatéraux vers le monde en développement.

La déclaration esquisse aussi l'idée d'une taxe sur les super-riches. Une idée saluée par de nombreuses ONG, qui y voient la signature du président brésilien Lula.

MARDI 19 NOVEMBRE

Pas d'avancée majeure sur le climat au sommet du G20 à Rio

Les dirigeants des plus grandes économies mondiales n'ont pas engrangé d'avancée majeure pour débloquer les négociations climat, lundi lors d'un sommet du G20 à Rio de Janeiro qui a été percuté par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient.

Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva préside le forum cette année, alors que le multilatéralisme, déjà mal en point, menace de s'abîmer davantage avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison blanche.

Alors que la conférence sur le climat COP29 de Bakou n'a pas permis, en plus d'une semaine, de dessiner un accord entre pays riches et pays émergents sur qui doit financer l'adaptation au changement climatique, une grande attente était placée dans les dirigeants du G20.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, les avait exhortés dimanche à assumer leur "leadership" et à faire "des compromis" pour débloquer les négociations.

Retour sur les engagements de Dubaï

Aucune fumée blanche n'est cependant sortie du Musée d'art moderne, au bord de la sublime baie de Rio, où se tenait le sommet.

>> Les précisions sur cette déception dans le 12h30 de mardi :

Des militants climatiques à la COP29 de Bakou. [EPA / KEYSTONE - Anatoly Maltsev]EPA / KEYSTONE - Anatoly Maltsev
COP29: la déception des ONG face à l'enlisement des négociations / Le 12h30 / 1 min. / aujourd'hui à 12:38

"Les dirigeants renvoient la balle à Bakou, mais le problème c'est que les personnes qui prennent les décisions sont en fait à Rio", a réagi Mick Sheldrick, cofondateur de l'ONG Global Citizen.

"Ils ne se sont pas montrés à la hauteur de l'enjeu", a-t-il ajouté, regrettant qu'il n'y ait pas "même une référence à ce qui a été obtenu à la COP28" l'an dernier à Dubaï.

Les leaders du G20 n'ont en effet pas repris dans leur déclaration l'engagement à "opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques", qui avait été arraché à Dubai.

14h40

La Suisse tient-elle ses engagements climatiques?

Pour atteindre ses objectifs climatiques, la Suisse compte en grande partie sur l’achat de crédits carbone, un système qui permet de compenser les émissions de CO2 en Suisse en achetant un droit de polluer en investissant dans des projets climatiques à l’étranger.

>> Les explications du 12h45 :

La Suisse tient-elle ses engagements climatiques ? Décryptage avec Pascal Jeannerat, chef de notre rubrique environnement
La Suisse tient-elle ses engagements climatiques ? Décryptage avec Pascal Jeannerat, chef de notre rubrique environnement / 12h45 / 7 min. / hier à 12:45

12h35

Bakou et son atmosphère peu propice à des discussions sur le climat

La COP29 se déroule à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, une métropole souvent surnommée la "Dubaï du Caucase". On y sent tout à la fois l'influence de l'Orient, le passé soviétique et un développement extrêmement rapide, avec des gratte-ciel très modernes, dans un style presque démesuré.

La croissance de la ville est alimentée par les amples ressources fossiles dont dispose le pays. A certains endroits, on peut voir des bulles de pétrole ou des flammes de gaz s'échapper du sol.

Les débats ont lieu dans le stade olympique de Bakou, au sein duquel une véritable petite ville a été créée. Tout a été recouvert de plafonds pour former un labyrinthe de couloirs, de salles de travail et de conférence, de coins canapé, de cafés, le tout en préfabriqué. Dans ce dédale sans fenêtres ni lumière du jour, les dirigeants du monde côtoient les ONG, les lobbys et les médias.

>> Ecouter le sujet du 12h30 :

Dans sa deuxième semaine, les négociations piétinent à la COP29 de Bakou. [Keystone/EPA - Anatoly Maltsev]Keystone/EPA - Anatoly Maltsev
À la deuxième semaine de la COP29 en Azerbaïdjan, la Conférence sur le climat de l’ONU piétine / Le 12h30 / 2 min. / hier à 12:39

12h15

Albert Rösti à Bakou

Le conseiller fédéral Albert Rösti se rendra à Bakou de mercredi à vendredi pour participer à la COP29. Il plaidera pour un élargissement de la base des contributeurs au financement climatique, en y incluant notamment les gros émetteurs de CO2, a annoncé lundi le Département fédéral de l'environnement et de l'énergie (DETEC). Tous les pays doivent participer dans la mesure de leurs possibilités, estime le DETEC.

Albert Rösti présidera l'Environmental Integrity Group (Liechtenstein, Mexique, Monaco, Corée du Sud, Suisse) lors de sa visite. Plusieurs entretiens bilatéraux sont également prévus.

LUNDI

La COP29 encore au stade "du brouillon du brouillon"

Alors que la 29e Conférence sur le climat entre dans sa deuxième semaine à Bakou, à cinq jours de la clôture des discussions, les négociations s'enlisent. Les débats tournent toujours en rond au stade olympique de la capitale, transformé en gigantesque salle de conférence et où grouillent délégations officielles et médias dans des dédales de structures en préfabriqué.

Ce lundi, les discussions techniques auraient dû aboutir à une sorte de brouillon de l'accord final, appelé dans le jargon onusien "nouvel objectif collectif quantifié". Il devait dessiner l'enveloppe destinée à lutter contre la crise climatique. Les grandes lignes auraient dû être remises aux ministres des 200 Etats participants, et ceux-ci n'auraient eu qu'à peaufiner les détails.

Options souvent incompatibles

Mais les choses ne se passent pas comme prévu, et les participants en sont plutôt au stade de brouillon du brouillon: 25 pages, avec une multitude d'options, souvent incompatibles.

Les discussions achoppent avant tout sur des histoires d'argent. Les pays riches sont censés signer un important chèque pour permettre aux Etats pauvres d'affronter les conséquences du dérèglement climatique, tout en réduisant leurs émissions carbone.

Vers un échec?

C'est le montant de ce chèque qui crispe les délégations. Aujourd'hui, le club des pays industrialisés met à disposition 100 milliards de dollars par année, essentiellement sous forme de prêt. Or, les pays pauvres exigent 10 à 20 fois plus.

Le Nord parle de sommes irréalistes et milite pour puiser ailleurs, auprès de nouveaux contributeurs comme la Chine ou le secteur privé par exemple.

Les grandes questions politiques ne sont donc pas réglées et le sommet semble se diriger vers un échec, même si certaines voix murmurent que, dans le secret des négociations, le tableau pourrait être moins sombre qu'il n'y paraît.

>> Ecouter le compte-rendu de La Matinale à mi-COP29 :

La COP29 s'ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan. Le financement de la sortie des énergies fossiles est au coeur des enjeux
Les négociations s'enlisent à la COP29 à Bakou / La Matinale / 1 min. / hier à 06:29

DIMANCHE

La vive déception d'une climatologue kényane

Participer à la COP, où la politique prend souvent le pas sur la science, peut être décourageant, estime Joyce Kimutai, experte du réchauffement climatique au Kenya, un pays sujet aux catastrophes. "Si le monde écoutait les scientifiques, peut-être que nous ne ferions pas ces COP", souffle cette climatologue.

Alors que la conférence s'apprête à entrer dans sa seconde semaine, les pays réunis ne semblent pas plus près de consentir à augmenter l'aide financière indispensable aux pays vulnérables. Sans cet argent, les pays en développement affirment qu'il leur sera difficile de passer aux énergies renouvelables et s'adapter à des chocs climatiques plus fréquents.

"Notre action est très lente. Nous avons peur de prendre des mesures audacieuses. Et je ne comprends pas pourquoi", confie-t-elle, qualifiant cette évolution de "frustrante".

"J'essaie de rester optimiste, mais honnêtement, il y a des jours où je me réveille en étant très pessimiste, devant la souffrance de ces communautés vulnérables", poursuit Joyce Kimutai, une des autrices principales du Giec, le groupe d'experts de l'ONU sur le climat.

Joyce Kimutai comprend le coût de l'inaction climatique mieux que personne: elle est spécialiste de l'attribution des événements météo extrêmes au réchauffement causé par les humains, et collabore avec un réseau mondial de scientifiques reconnus dans cette discipline en pleine croissance.

"Je préfère travailler sur le continent africain, car c'est là que je sens que mon expertise est requise", assure la climatologue, qui vit à Nairobi. Et elle n'échappe pas aux phénomènes qu'elle étudie. Cette année, après avoir subi sa pire sécheresse depuis des décennies, le Kenya a enduré averses et inondations qui ont tué des centaines de personnes et détruit routes et maisons.

21h10

Des ONG dénoncent la présence de lobbyistes des énergies fossiles

Alors que les négociations ne progressent pas, de nombreuses ONG dénoncent la présence à Bakou de centaines de lobbyistes issus des énergies fossiles, plus de 1700 au total, qui empêcheraient selon eux tout accord ambitieux. Les manifestations se succèdent devant les salles de réunion pour dénoncer cette mainmise.

Pour l'ancien vice-président américain Al Gore, leur présence freine considérablement les chances d’un accord: "Pourquoi les représentants des plus grands pollueurs du monde devraient-ils avoir plus de délégués que la plus grande délégation nationale, plus de délégués que les dix pays les plus touchés au monde? Je pense que c'est absurde et je pense que tout le processus doit être réformé."

>> Les précisions du 19h30 :

Les négociations de la COP29 s'annoncent compliquées, en raison de la présence de centaines de lobbyistes des énergies fossiles
Les négociations de la COP29 s'annoncent compliquées, en raison de la présence de centaines de lobbyistes des énergies fossiles / 19h30 / 2 min. / samedi à 19:30

>> Pour en savoir plus sur les lobbys présents, écouter le sujet du 12h30 de mardi :

Le pavillon de l'entreprise pétrolière Socar à la COP29 de Bakou. [EPA - IGOR KOVALENKO]EPA - IGOR KOVALENKO
COP29: le lobby des énergies fossiles est fortement présent à Bakou / Le 12h30 / 1 min. / aujourd'hui à 12:39

17h25

A Bakou, les proches de Trump évitent d'évoquer l'Accord de Paris

Tout le monde s'y prépare mais, à la COP29, les alliés républicains de Donald Trump restent prudents en attendant son investiture aux fonctions de président: les Etats-Unis ressortiront-ils de l'accord phare sur le climat conclu à Paris en 2015?

A neuf fuseaux horaires de Washington, une poignée de membres républicains de la Chambre des représentants ont passé la journée de samedi dans la capitale azerbaïdjanaise, évitant autant qu'ils le pouvaient d'appeler clairement à sortir de l'accord de Paris.

"Nous ne voulons pas devancer le président", a ainsi déclaré Morgan Griffith. Son message à Bakou est de promouvoir le gaz, le nucléaire, le stockage de carbone... Lui représente comme ses collègues une région riche en hydrocarbures, en l'occurrence en gaz et en charbon.

La priorité des républicains est toutefois avant tout de ralentir l'inflation dans leur pays. "Si un accord nous empêche de le faire, il faut le remettre en question, mais ce sera au président de le faire", botte en touche un autre républicain, le Texan August Pfluger.

Les Etats-Unis sont très représentés à Bakou: tous les jours depuis lundi, de hauts responsables du gouvernement sortant animent sur le site du pavillon américain des événements sur la décarbonation ou avec le patron du Giec, annoncent des amendes concernant les fuites de méthane aux Etats-Unis ou signent des engagements sur les crédits carbone ou l'hydrogène.

Pendant que Donald Trump forme son futur gouvernement, est arrivé de son côté en Azerbaïdjan Sheldon Whitehouse, le démocrate le plus engagé sur le climat au Sénat américain. Il reconnaît d'emblée que les démocrates ne pourront guère bloquer les nominations de M. Trump aux postes clés sur l'environnement et l'énergie, faute de majorité.

15h55

La COP29 "piétine" sur la finance, s'alarme une source française

"On est bloqués" dans les négociations sur la finance pour le climat et il reste "beaucoup de travail à faire", a-t-on regretté samedi de source diplomatique française. "On veut absolument un accord à Bakou parce que c'est dans l'intérêt collectif" mais "clairement on est bloqués et on n'est pas là où on devrait être pour avoir un accord", a jugé cette source.

Cette année, la COP29 doit se conclure par un "Nouvel objectif collectif quantifié", un objectif de financements pour aider le monde en développement à limiter ses émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter au changement climatique.

"Il y a beaucoup de travail à faire et renvoyer à la deuxième semaine des négociations, ça me paraît être très dangereux", a jugé cette source diplomatique.

L'ébauche de texte d'accord, dont une nouvelle version a encore été publiée samedi après-midi, comporte encore de très nombreuses options ouvertes. Le document est beaucoup plus long et touffu que celui qui avait été préparé avant la conférence.

"C'est retour vers le passé, c'est ça le problème", a estimé cette source française, qui souligne que l'objectif financier comporte de nombreux paramètres - structure, qualité, temporalité - et que le chiffrage n'arrivera qu'une fois ces points réglés.

13h10

"Nous brûlerons tous ou nous survivrons tous": les dirigeants africains veulent se faire entendre

L'absence de nombreux représentants du G20 à la COP29 en Azerbaïdjan a laissé la place aux dirigeants africains, qui entendent parler d'une seule et même voix. La conférence sur le climat aura été l'occasion pour eux de mettre en lumière l'intensification des catastrophes climatiques sur le continent africain. Rien que ces derniers mois, des inondations dévastatrices ont touché une quinzaine de pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre.

Jean-Baptiste Havugimana, de la Communauté d'Afrique de l'Est, en appelle à plus de solidarité internationale. "Le manque d'adaptation climatique en Afrique est plus ou moins une question d'infrastructures. Si vous installez, par exemple, au Nigeria les mêmes systèmes de contrôle des zones inondables que ceux disponibles aux Pays-Bas, alors beaucoup d'inondations n'auraient pas lieu. Mais les infrastructures nécessitent des financements", appuie-t-il dans le 12h30 de la RTS.

>> Le sujet du 12h30 :

Le président du Togo Faure Gnassingbe prononce un discours à la COP29, à Bakou. [AP Photo / Keystone - Peter Dejong]AP Photo / Keystone - Peter Dejong
COP29: Les pays africains font entendre leurs voix / Le 12h30 / 1 min. / samedi à 12:34

S'accorder sur le montant du fonds de financement climatique à destination des pays du Sud, plus de 1000 milliards de dollars pour compenser notamment les pertes et dommages liés au changement climatique, serait bénéfique à tous, estime pour sa part le conseiller de la République démocratique du Congo Joseph Malassi.

"Il y a des pays qui se comportent comme si, quand ça brûlera, ils seront dans un frigo en train de se rafraîchir. Nous brûlerons tous ou nous survivrons tous. Chaque dollar investi pour guérir la planète est fait pour des raisons qui nous sont toutes profitables", souligne-t-il.

Les effets du changement climatique font perdre chaque année entre 7 et 15 milliards de dollars aux pays africains. Le continent n'est pourtant responsable que de 3% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1850.

SAMEDI

Des négociations toujours tendues avant le G20 et l'arrivée des ministres

Les négociateurs peinent toujours à s'entendre au bout d'une semaine de pénibles tractations à la COP29, mais ils comptent sur le sommet du G20 à Rio et l'arrivée prochaine des ministres pour débloquer la situation.

"Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais tout le monde est très conscient des enjeux, à mi-parcours de la COP", a déclaré le chef de l'ONU Climat Simon Stiell.

Une nouvelle proposition de texte de compromis sur le financement de la lutte contre le changement climatique a circulé vendredi, mais avec encore de multiples options ouvertes sur 25 pages. "Il n'y a toujours pas de signe clair sur la direction parce que le texte n'a pas encore été suffisamment raccourci, avec encore de très nombreuses options sur la table", déplore un observateur.

Les négociations restent tendues samedi à la COP29 avant le somment du G20 et l'arrivée des ministres. [Anadolu via AFP - RESUL REHIMOV]
Cette année, la COP29, accueillie par l'Azerbaïdjan, doit se conclure par un "Nouvel objectif collectif quantifié", qui prévoit une aide financière des États les plus riches pour les pays du Sud afin qu'ils se développent sans charbon ni pétrole et puissent affronter plus de canicules et d'inondations. [Anadolu via AFP - RESUL REHIMOV]

Cette année, la COP29 doit se conclure par un "Nouvel objectif collectif quantifié". Mais de nombreuses questions restent débattues dans les couloirs du stade olympique de la capitale azerbaïdjanaise: qui doit payer, quels types de financements compter dans le total, sur quelle échelle de temps et surtout combien?

Un observateur a fait état d'un climat "tendu" dans la salle où se tenaient des discussions informelles. Une difficulté relativisée par un négociateur, pour qui les réunions parallèles entre grandes puissances sont constructives.

19h50

Greta Thunberg appelle à rendre visite aux "prisonniers politiques" et "otages arméniens"

La militante écologiste suédoise Greta Thunberg a appelé vendredi responsables politiques et journalistes présents à la COP29 sur le climat à Bakou à "rendre visite aux otages arméniens" et demander la libération immédiate de "tous les prisonniers politiques".

"Nous appelons les médias internationaux et ceux qui sont au pouvoir qui sont à Bakou à aller rendre visite aux otages arméniens et exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, prisonniers de guerre et otages", a déclaré Greta Thunberg lors d'une manifestation devant la représentation de l'ONU à Erevan, en Arménie.

"Nous ne tomberons pas dans les mensonges de l'Azerbaïdjan quand ils essaient de +greenwasher+ leur nettoyage ethnique et leurs crimes", a-t-elle accusé, selon des vidéos de la manifestation, qui a rassemblé une vingtaine de personnes.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan, d'anciennes républiques soviétiques du Caucase, se sont livrées deux guerres, au début des années 1990 et en 2020. Les deux parties ont intenté l'une contre l'autre des actions en justice, s'accusant mutuellement de "nettoyage ethnique".

En septembre 2023, les forces azerbaïdjanaises ont repris le contrôle total du Haut-Karabakh, à l'issue d'une offensive éclair qui a mis fin à trois décennies de séparatisme de cette enclave montagneuse en majorité peuplée d'Arméniens.

L'opération azerbaïdjanaise a conduit sur le chemin de l'exode vers l'Arménie la majeure partie de la population arménienne du Haut-Karabakh, soit plus de 100'000 personnes.

VENDREDI

Près de 1800 lobbyistes liés aux énergies fossiles à la COP à Bakou

Au moins 1773 personnes liées à des intérêts dans les énergies fossiles ont obtenu, selon une coalition d'ONG, une accréditation pour la conférence de l'ONU sur le climat. Au total, 53'000 personnes sont accréditées à la COP29, sans compter le personnel technique et des organisateurs, selon l'ONU.

Comme l'an dernier, les lobbyistes des énergies fossiles dépassent en nombre "la délégation de presque chaque pays", hormis celles de l'Azerbaïdjan (2229), du Brésil (1914), pays hôte de la COP30, et de la Turquie (1862), a indiqué vendredi la coalition Kick Big Polluters Out ("virons les gros pollueurs"/KBPO), qui fédère 450 ONG.

17h00

"Très humiliant de devoir demander de l'argent pour réparer le problème que d'autres ont causé", tempête le dirigeant du Bangladesh

Le leader intérimaire du Bangladesh Muhammad Yunus a jugé mercredi que devoir batailler pour de l'argent à la COP29 était "très humiliant" pour les pays les plus vulnérables aux conséquences d'un changement climatique dont ils ne sont pas responsables.

"C'est très humiliant pour les nations de venir demander de l'argent pour réparer (...) le problème que d'autres ont causé pour elles", a déclaré à l'AFP ce lauréat du prix Nobel de la paix. "Pourquoi sommes nous obligés de venir jusqu'ici pour négocier ? On sait très bien quel est le problème", s'est-il insurgé.

Selon lui, les nations riches devraient mettre un chiffre sur la table. "C'est à vous de déterminer le montant nécessaire, pas à moi", a-t-il martelé. "Il ne s'agit pas de marchander. Il ne s'agit pas de négocier. Il s'agit de trouver une solution!"

Le Bangladesh est l'un des pays les plus exposés au changement climatique, avec des inondations et des cyclones qui frappent fréquemment ce pays d'environ 170 millions d'habitants. En août, des inondations ont tué au moins 40 personnes et forcé près de 300'000 habitants à chercher refuge dans des abris d'urgence.

16h30

Le gouvernement français ne sera pas représenté à Bakou

La ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annoncé mercredi qu'elle ne se rendrait pas à la COP29 à Bakou, en raison, selon elle, des attaques "inacceptables" du président azerbaïdjanais Ilham Aliev "contre la France et l'Europe".

"Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables", a dénoncé la ministre devant le Sénat lors de la séance de questions au gouvernement, accusant l'Azerbaïdjan d'instrumentaliser "la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne".

15h00

Les dirigeants du Nord sourds aux alertes des pays du Sud

Alors que le monde doit atteindre la neutralité carbone beaucoup plus vite que prévu, selon de nouvelles estimations scientifiques publiées mercredi, des dirigeants conservateurs de pays riches rechignent à accélérer les efforts sur le climat. Et les Occidentaux sont globalement peu enclins à débourser davantage en période d'austérité, au moment où les pays d'Afrique, des Caraïbes ou du Pacifique demandent plus d'argent pour payer et anticiper les dégâts climatiques appelés à se multiplier.

En seulement quatre minutes à la tribune, le Premier ministre albanais Edi Rama a réveillé la COP en résumant l'ambiance générale: "La vie continue avec ses vieilles habitudes et nos discours pleins de bonnes intentions sur la lutte contre le changement climatique ne changent rien", a regretté le dirigeant de ce petit pays habituellement discret en matière de climat. "Que diable faisons-nous dans cette assemblée, si encore et encore, il n'y a pas de volonté politique commune de s'unir et de passer des paroles aux actes?" a-t-il lancé.

Mais à Bakou, des dirigeants de pays occidentaux confrontés à l'inflation, les déficits publics et les mouvements sociaux disent ouvertement vouloir appuyer sur le frein plutôt que sur l'accélérateur. La dirigeante italienne Giorgia Meloni a estimé mercredi qu'il n'existait "aucune alternative unique" aux énergies fossiles, qu'il fallait avoir une vision "réaliste" et se méfier de toute "approche trop idéologique". "On ne peut pas se précipiter dans les oubliettes industrielles au nom de la neutralité carbone", a estimé le Premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis.

Pour les convaincre, le patron de l'ONU Climat et les pays vulnérables arguent qu'un climat trop extrême provoquera inflation et dommages économiques partout, pas seulement dans le Sud. "Nous nous rapprochons dangereusement d'une ligne au-delà de laquelle il n'y aura pas de retour en arrière", a expliqué Philip Davis, le Premier ministre des Bahamas. "Nous devons saisir ce qui est peut-être notre dernière occasion d'agir", a aussi pressé Russell Dlamini, le chef du gouvernement de l'Eswatini.

11h55

Le président azerbaïdjanais fustige l'histoire coloniale de la France et le "régime" d'Emmanuel Macron

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a réitéré mercredi ses attaques contre la France, dénonçant l'histoire coloniale du pays et ses politiques actuelles dans ses territoires d'Outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie.

"Les leçons des crimes de la France dans ces prétendus territoires d'Outre-mer ne seraient pas complètes sans mentionner les récentes violations des droits humains par le régime", a déclaré Ilham Aliev, qui s'exprimait devant des représentants d'Etats insulaires à la COP29. "Le régime du président Macron a tué 13 personnes et blessé 169 autres (...) pendant les légitimes protestations du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie", a-t-il dit.

"Après tout ça, la France n'a pas été dénoncée, ni par la Commission européenne, ni par le Parlement européen", a-t-il ajouté dans un discours très applaudi par une partie des représentants insulaires présents.

Les relations entre l'Azerbaïdjan et la France sont très tendues depuis 2023 en raison du soutien français à son ennemi historique arménien, et le président Ilham Aliev affiche ainsi un soutien aux luttes décoloniales dans certains territoires français. Bakou a notamment été accusé par Paris d'ingérence pendant les récentes émeutes indépendantistes en Nouvelle-Calédonie.

Depuis le début de la COP29, le dirigeant azerbaïdjanais fustige plus généralement ce qu'il considère comme l'hypocrisie des pays occidentaux en matière de climat et de politique internationale. Mercredi, il a encore accusé le chef de la diplomatie européenne Josep Borell d'avoir comparé, dans des propos tenus en 2022, l'Europe à un jardin et le reste du monde à des jungles. "Si nous sommes des jungles, alors écartez-vous et ne vous mêlez pas de nos affaires", a-t-il conclu.

11h25

Une nouvelle base de négociations sur la "finance climatique" publiée mercredi

Une nouvelle ébauche d'accord sur la "finance climatique" publiée mercredi a encore multiplié les options et reflète, sur 34 pages, les propositions de pays toujours loin de s'entendre sur le sujet. La plupart des pays en développement réclament dans ce document "au moins 1300 milliards de dollars par an" d'aide des pays riches.

Le nouveau document propose toujours trois options principales: une première reflétant l'approche des pays en développement qui veulent voir le nouvel objectif reposer exclusivement sur l'aide des pays riches; la seconde traduisant la position de ces derniers qui veulent partager la responsabilité; et une troisième qui mixe les deux approches. Les négociateurs doivent désormais travailler pour le ramener à quelques décisions-clefs sur lesquelles les ministres devront négocier la semaine prochaine.

Une première version trop favorable aux pays riches

"Le nouveau texte propose davantage d'options concrètes pour parvenir à un accord sur le montant total, ainsi que des objectifs spécifiques pour les pays les moins avancés ou les plus vulnérables", a commenté une représentante de l'ONG Global Citizen. "Malheureusement, (...) les propositions visant à définir clairement ce que constituent les financements climat, et à garantir un suivi rapproché et transparent, demeurent insuffisantes", a-t-elle souligné.

La COP29 doit établir un "Nouvel objectif collectif quantifié" (NCQG) pour aider les pays moins industrialisés à s'adapter au changement climatique. Celui-ci remplacera celui fixé en 2009, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars de financements par an aux pays en développement, chiffre péniblement atteint en 2022.

Une première ébauche d'accord avait déjà été établie avant le sommet par l'Egypte et l'Australie, désignés pour tenter de synthétiser des années de bras fer Nord-Sud. Mais ce texte avait été retoqué dès mardi ici par les pays en développement unanimes, qui le jugeaient trop favorable aux pays riches.

10h00

Des émissions de CO2 record attendues en 2024, selon une étude

Les émissions mondiales de CO2, notamment celles causées par les énergies fossiles, devraient atteindre un niveau record en 2024, ont déclaré mercredi des scientifiques de l'organisation Global carbon budget. Quelque 41,6 milliards de tonnes devraient être émises dans le monde, dont 37,4 milliards liées aux combustibles fossiles, contre 40,6 milliards en 2023. Le reste des émissions sera dû à l'utilisation du sol, notamment à la déforestation et aux feux de forêt.

Sans une baisse immédiate et significative des émissions au niveau mondial, "nous nous dirigeons tout simplement vers
l'objectif de 1,5 degré. Nous allons le franchir et continuer notre route", a dit auteur de l'étude Pierre Friedlingstein, chercheur en modélisation climatique à l'université anglaise d'Exeter.

Les émissions causées par les combustibles fossiles ont augmenté ces dix dernières années, dans la foulée de l'accord de Paris sur le climat. Celles dues à l'utilisation du sol ont quant à elle reculé jusqu'à cette année, où elles ont augmenté de 13,5%, en raison notamment des feux de forêt en Amazonie.

Certains scientifiques estiment que l'objectif fixé par l'accord de Paris ne pourra pas être atteint au vu des faibles progrès enregistrés.

MERCREDI

Les marchés du carbone sous le feu des critiques

Les différents marchés du carbone - que certains qualifient de "droit à polluer" - sont vertement critiqués pour leur complexité, leur opacité et leur inefficacité à réduire effectivement les émissions de gaz à effet de serre au niveau global. Malgré ces écueils, ils constituent toutefois un outil utile pour financer des projets dans les pays du Sud.

Un premier marché carbone ne concerne que les échanges bilatéraux entre les Etats, et c'est un mécanisme que la Suisse apprécie particulièrement dans sa stratégie climatique: "La Suisse est l'un des pays les plus dynamiques, avec d'autres pays comme Singapour, la Suède ou le Japon", confirme Christian De Perthuis, spécialiste des marchés carbone et professeur d'économie à l'Université Paris Dauphine.

Le schéma est assez simple: la Suisse finance des projets de reforestation ou d'énergies renouvelables dans des pays du Sud et, sur cette base, "on va calculer un certain nombre de réductions d'émissions financées grâce à la Suisse, dont une partie pourra être intégrée dans sa contribution à l'objectif de l'Accord de Paris", explique-t-il.

Un second marché concerne le secteur des entreprises privées, qui peuvent y vendre et acheter des quotas lorsqu'elles dépassent leur plafond d’émission de gaz à effet de serre. Ces entreprises s'échangent donc le droit de polluer des tonnes de CO2, et les prix évoluent en fonction de l'offre et de la demande. Un quota, soit l'équivalent d'une tonne de CO2, se négocie ainsi de 1 à une centaine de francs.

Loi de la jungle

Mais en l'absence de régulation, ces crédits et quotas carbone échangés ne correspondent pas réellement à des tonnes de CO2 évitées ou séquestrés. Et certains vendeurs gonflent l'impact écologique positif de leurs projets pour vendre le plus possible de crédit carbone, ce qui correspond à du greenwashing.

Selon de nombreuses études, l'efficacité climatique de certains projets est aussi questionnable, notamment plusieurs projets financés par la Suisse, comme un réseau de bus électriques à Bangkok.

>> Lire aussi à ce sujet : Controverse autour de bus électriques financés par la Suisse en Thaïlande

"Le marché de ces projets ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre, il déplace simplement le lieu où se font ces réductions d'émissions", résume Christian De Perthuis.

Le système actuel est donc inadapté à l'urgence climatique et offre des droits de polluer aux plus gros émetteurs, soit les grandes entreprises et les économies des pays riches. Il ne constitue donc pas une solution à long terme. Mais ce marché du carbone reste une façon de financer un peu la transition climatique dans les pays du Sud global. Reste à trouver la bonne formule avec des crédits carbone efficaces, transparents et irréprochables. C'est ce qui est jeu durant cette COP29.

Lundi soir, un premier cadre international a été accepté pour un marché carbone supervisé par l'ONU. Mais il reste loin d'être parfait aux yeux de nombreuses ONG.

>> Ecouter les explications de Tout un monde :

Une femme qui visite le pavillon des Émirats arabes unis à la COP29 de Bakou en Azerbaïdjan (image d'illustration). [Keystone/AP Photo - Peter Dejong]Keystone/AP Photo - Peter Dejong
Les blocages de la COP29 (ép. 3) : le grand souk des crédits carbones / Tout un monde / 5 min. / mercredi à 08:13

MARDI

Londres s'engage à réduire ses émissions de 81% d'ici 2035

Le Royaume-Uni s'est engagé à réduire "d'au moins 81%" ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2035 par rapport à 1990 dans le cadre de son ambition climatique, a annoncé le Premier ministre Keir Starmer. "Un problème mondial nécessite également un partenariat mondial et une coopération internationale responsable", a déclaré le dirigeant britannique, un des rares dirigeants du G20 présents à ce sommet, appelant "toutes les parties à présenter des objectifs ambitieux".

>> Écouter les explications de Manon Chapelain, envoyée spéciale à Bakou, dans le 12h30 :

Le Premier ministre britannique Keir Starmer à Bakou. [Keystone/AP Photo - Rafiq Maqbool]Keystone/AP Photo - Rafiq Maqbool
Le Royaume-Uni dévoile son quinquennat d’engagements climatiques à la COP29 de Bakou / Le 12h30 / 1 min. / mercredi à 12:39

Les pays neutres en carbone demandent à être reconnus

Quatre petits pays, qui affirment absorber plus de carbone qu'ils n'en émettent, a demandé "la reconnaissance" de la communauté internationale. Perdus parmi les nations riches et les grands émetteurs qui monopolisent l'attention lors de ces COP, le Bhoutan, le Panama, Madagascar et le Suriname ont lancé leur "Forum G-Zero" pour mettre en évidence leur statut inhabituel, et espèrent changer la donne.

"Notre plus grande demande est la reconnaissance", a déclaré le Premier ministre du Bhoutan Tshering Tobgay. "Si vous ne reconnaissez pas une réalité née de décennies de sacrifices, pourquoi un pays pourrait-il sérieusement envisager d'atteindre la neutralité carbone ?", a-t-il demandé. Le Bhoutan, d'une taille équivalente à la Suisse mais qui compte moins de 800'000 habitants, a exploité sa topographie naturelle pour devenir un géant de l'hydroélectricité, qui fournit de l'énergie renouvelable à des voisins comme l'Inde.

Un fonds pour les désastres climatiques lancé mais insuffisant

Le "fonds pour répondre aux pertes et dommages" climatiques des pays les plus vulnérables, créé à la COP28, est désormais quasiment opérationnel et s'apprête à débloquer ses premiers fonds en 2025, a déclaré son directeur exécutif lors d'une signature de protocoles actant son lancement officiel du fonds à Bakou. Selon lui, ce démarrage montre que dans le bras de fer sur la finance climatique entre Nord et Sud, sujet central de cette COP29, avance.

Ce fonds a reçu jusqu'à présent 700 millions de dollars de promesses de dons de la part de pays riches. Mais ce montant "est loin de suffire pour compenser les maux infligés aux plus vulnérables", a déploré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Il correspond "à peu près aux revenus des dix joueurs de football les mieux payés au monde", mais même pas au quart des dommages causés au Vietnam par l'ouragan Yagi en septembre, a-t-il illustré.

LUNDI

Blocages et tensions en marge de l'ouverture, des règles de "marché carbone" adoptées

La COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, a connu un démarrage difficile lundi. Des blocages et des tensions sont apparus juste après son ouverture, alors même que les négociations n'avaient pas encore commencé. Plusieurs pays ont commencé par s'écharper longuement sur l’ordre du jour officiel, avant de finalement l'adopter dans la soirée.

La journée s'est tout de même achevée sur une petite avancée, avec l'adoption surprise des règles de mise en œuvre d’un nouveau marché mondial du carbone, supervisé par une entité des Nations unies. Il permet notamment l'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique.

Des participants à la COP29 à Bakou attendent la cérémonie d'ouverture, lundi 11 novembre 2024. [EPA/Keystone - ANATOLY MALTSEV]EPA/Keystone - ANATOLY MALTSEV
Blocages et tensions en marge de l'ouverture de la COP29 en Azerbaïdjan / La Matinale / 1 min. / le 12 novembre 2024

Fixer le montant de l'aide climatique pour les Etats en développement

L'enjeu principal de cette COP, qui durera jusqu'au 22 novembre, est de fixer le montant de l'aide climatique pour les pays les plus pauvres afin qu'ils se développent sans charbon ni pétrole, et puissent affronter plus de canicules et d'inondations.

Des participants arrivent pour assister à la Conférence des Nations unies sur le changement climatique COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, le 10 novembre 2024. [KEYSTONE - IGOR KOVALENKO]KEYSTONE - IGOR KOVALENKO
La COP29 s'ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan, un pays autoritaire qui vit des énergies fossiles / La Matinale / 1 min. / le 11 novembre 2024

Le montant actuel de 116 milliards de dollars (environ 102 milliards de francs) par an expire l'année prochaine. Ce nouvel engagement doit se chiffrer en milliers de milliards annuels, réclament les pays pauvres. Mais les Occidentaux jugent cet ordre de grandeur irréaliste pour leurs finances publiques.

"Nous y croyons", a toutefois déclaré Laurent Matile, expert en entreprises et développement au sein d'Alliance Sud, au micro de La Matinale lundi. "C'est pour ça que la société civile (...) s'organise pour pousser les gouvernements à être à la hauteur des enjeux".

La 29e conférence de l'ONU sur le climat (COP29) s'ouvre lundi à Bakou en Azerbaïdjan. [NurPhoto via AFP - DOMINIKA ZARZYCKA]NurPhoto via AFP - DOMINIKA ZARZYCKA
Début de la COP29: interview de Laurent Matile, expert en entreprises et développement au sein d'Alliance Sud / La Matinale / 1 min. / le 11 novembre 2024

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