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COP29
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Un accord financier de 300 milliards de dollars en faveur des pays pauvres a été accepté à Bakou
- A l'issue de deux semaines de négociations houleuses, les pays du monde entier réunis à Bakou ont approuvé dimanche un accord prévoyant au moins 300 milliards de dollars de financements annuels pour les pays en développement, qui en exigeaient beaucoup plus pour combattre le changement climatique.
- "Il vaut mieux ne pas avoir d'accord à Bakou qu'un mauvais accord", avaient plaidé plus de 300 ONG dans la nuit de vendredi à samedi, appelant les pays en développement et la Chine à quitter la conférence si les pays riches n'augmentent pas leur engagement financier.
- Arrivé jeudi à la COP29 de Bakou, le ministre de l’Environnement Albert Rösti a affirmé que la Suisse fournira sa part pour atteindre l'objectif d'un réchauffement climatique limité à 1,5 degré grâce à un plan d'action national "pour la période 2030-2035" qui sera présenté le 10 février.
- Vingt-cinq pays, dont le Royaume-Uni, le Canada, la France, l'Allemagne et l'Australie, se sont engagés à ne plus ouvrir de centrale au charbon, dans l'espoir d'emmener d'autres pays vers la fin du charbon. Mais d'autres comme la Chine, l'Inde et les Etats-Unis n'en font pas partie.
- Organisée dans un contexte géopolitique troublé, cette édition de la COP suscite moins d'engouement que les précédentes, à Dubaï (2023) et Glasgow (2021): environ 51'000 participants sont accrédités, dont moins de cents chefs d'Etats et de gouvernements.
RTSinfo
00h45
L'accord n'est "pas ambitieux", dénonce le représentant des pays les plus pauvres du monde
L'accord sur la finance climatique à la COP29 de Bakou n'est "pas assez ambitieux", a déploré dimanche Evans Njewa, du Malawi, au nom du groupe des pays les moins avancés (PMA), qui regroupe les nations les plus pauvres du monde.
"Cet objectif n'est pas ce que nous espérions avoir après des années de discussion", a-t-il déploré en séance plénière. Les pays riches se sont engagés à relever à "au moins" 300 milliards annuels d'ici 2035 leurs financements aux pays en développement.
00h30
L'UE salue "le début d'une nouvelle ère" pour la finance climatique
Le commissaire européen Wopke Hoekstra a salué dimanche "le début d'une nouvelle ère" pour la finance climatique après l'accord conclu entre les pays développés à Bakou pour fournir 300 milliards de dollars de financement climatique aux pays en développement d'ici 2035.
"Nous avons travaillé dur avec vous tous pour faire en sorte qu'il y ait beaucoup plus d'argent sur la table. Nous triplons l'objectif de 100 milliards, et nous pensons que c'est ambitieux. C'est nécessaire, c'est réaliste et c'est réalisable", a déclaré le commissaire chargé des négociations sur le climat.
00h15
L'Inde dénonce l'accord de financement climatique
L'Inde a dénoncé dimanche l'accord conclu entre les pays riches pour fournir 300 milliards de dollars par an de financement climatique aux pays en développement, affirmant que l'Azerbaïdjan, pays hôte, n'avait pas tenu compte de ses préoccupations.
"Le montant qu'il est proposé de mobiliser est terriblement faible. C'est une somme dérisoire", a déclaré Leela Nandan, fonctionnaire indienne, lors de la conférence COP29 à Bakou. "L'Inde s'oppose à l'adoption de ce document", a-t-elle indiqué, accusant le fait que la présidence azerbaïdjanaise lui a refusé la parole avant l'approbation finale du texte.
DIMANCHE 24 NOVEMBRE
"Pas l'heure de faire des tours d'honneur", pour le chef de l'ONU Climat
Le nouvel objectif financier adopté dans la douleur à la COP29 de Bakou "est une police d'assurance pour l'humanité" face aux impacts du changement climatique, mais "il n'est pas l'heure de faire des tours d'honneur", a réagi dimanche le chef de l'ONU Climat.
"Aucun pays n'a obtenu tout ce qu'il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir. Ce n'est donc pas l'heure de faire des tours d'honneur", a déclaré Simon Stiell dans une déclaration.
De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé des sentiments mitigés à propos de cet accord. "J'avais espéré un résultat plus ambitieux - tant sur le plan financier que sur celui de l'atténuation - pour relever le grand défi auquel nous sommes confrontés", a-t-il déclaré dans un communiqué, appelant "les gouvernements à considérer cet accord comme une fondation - pour continuer à construire".
23h50
Le monde approuve 300 milliards de dollars de financements climatiques annuels pour les pays en développement
A l'issue de deux semaines de négociations houleuses, les pays du monde entier réunis à Bakou ont approuvé dimanche un accord prévoyant au moins 300 milliards de dollars de financements annuels pour les pays en développement, qui en exigeaient beaucoup plus pour combattre le changement climatique.
Après deux nuits de prolongations à la COP29, les pays pauvres et vulnérables se sont résignés à accepter cet engagement financier des pays développés à l'horizon 2035, qui relève leur engagement actuel de 100 milliards de dollars par an.
22h00
La séance de clôture de la COP29 commence en vue de l'adoption d'un accord financier
Les négociations climatiques houleuses de Bakou sont entrées dimanche dans leur phase décisive, près de 200 pays devant désormais approuver ou refuser un accord à 300 milliards de dollars par an pour les pays les plus pauvres, qui exigeaient beaucoup plus.
Dans un projet d'accord âprement négocié mais pas encore publié officiellement, les pays développés (Europe, Etats-Unis, Canada, Australie, Japon, Nouvelle-Zélande) s'engageraient à augmenter de 100 à 300 milliards de dollars par an, d'ici 2035, leur engagement de financements pour les pays en développement. Ceux-ci exigeaient au moins le double.
"Cet accord est un affront", a déclaré par avance l'émissaire des Îles Marshall, Tina Stege.
Mais les choses avancent après une journée riche en rebondissements, et la séance de clôture a commencé vers 00H30 heure locale dimanche (20H30 GMT samedi). Ce sera sans doute "à prendre ou à laisser", a dit à l'AFP Jennifer Morgan, l'émissaire allemande.
19h40
Les pays approuvent des règles pour les transactions carbone entre pays
Les pays riches pourront désormais remplir leurs objectifs climatiques en payant des pays d'Afrique ou d'Asie au lieu de réduire leurs propres émissions de gaz à effet de serre, grâce à l'adoption à la COP29 samedi de nouvelles règles déjà suspectées de "greenwashing".
Cette décision, prise samedi soir par les pays réunis à la conférence sur le climat de l'ONU à Bakou et accueillie par des applaudissements, intervient après des années d'un débat épineux sur le commerce de crédits de réduction des émissions de carbone.
Jusqu'ici, les crédits carbone étaient surtout utilisés par les entreprises désireuses d'annuler leurs émissions pour se revendiquer neutres en carbone, un marché qui a échappé à toutes règles internationales et fut marqué par de nombreux scandales.
Désormais, pour atteindre leurs objectifs climatiques découlant de l'accord de Paris, des pays - principalement les riches pollueurs - pourront acheter des crédits carbone, ou signer des transactions directement avec d'autres pays "bons élèves" qui surpasseraient leurs propres objectifs.
Vers un "greenwashing" à grande échelle?
Cette faculté était prévue par l'article 6.2 de l'accord de Paris de 2015, le socle de l'action climatique mondiale; la décision de samedi la rend effective.
Des experts craignent que ces mécanismes permettent aux Etats de se déclarer plus vertueux qu'ils ne le sont vraiment, créant un "greenwashing" à grande échelle.
Mais les pays en développement, principalement en Afrique et en Asie, comptent grandement sur ces transactions pour obtenir des financements internationaux.
18h05
La présidence de la COP29 accusée de soutenir des pays pétroliers
La ministre des Affaires étrangères allemande, venue à Bakou pour le sprint final de la COP29, a accusé samedi la présidence azerbaïdjanaise du sommet des Nations unies sur le climat d'être sous l'influence de certaines puissances pétrolières, visant implicitement l'Arabie saoudite, sans la nommer.
"Nous sommes au coeur d'un jeu de pouvoir géopolitique de quelques États producteurs d'énergie fossiles", a déclaré la ministre allemande Annalena Baerbock devant des journalistes à la COP29, entrée depuis la veille dans une prolongation pour tenter d'arracher un accord sur la finance climatique et l'accélération des efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Opposition au contrôle annuel des efforts
"Nous ne laisserons pas les plus vulnérables, en particulier les petits États insulaires, se faire escroquer par les quelques nouveaux pays riches des énergies fossiles qui ont malheureusement le soutien à ce stade de la présidence" azerbaïdjanaise, a-t-elle déclaré.
Depuis le début du sommet, plusieurs négociateurs et observateurs ont accusé l'Arabie saoudite et ses alliés de bloquer toutes les initiatives pour mettre en oeuvre la sortie progressive des énergies fossiles, adoptée à la COP28 de Dubaï l'an dernier.
Le groupe arabe s'oppose notamment à ce que la COP29 mette en place une revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre, au lieu de tous les cinq ans. "Nous, l'Union européenne, n'accepterons pas un accord au détriment de ceux qui souffrent le plus des effets de la crise climatique", a ajouté Annalena Baerbock.
17h40
Le président de la COP29 invite les pays à "surmonter leurs divisions"
Le président azerbaïdjanais de la conférence annuelle des Nations unies sur le climat a invité samedi les pays "à surmonter" leurs "divisions", en ouvrant la séance plénière finale de la COP29 avec plus d'un jour de retard.
"Aucun d'entre nous ne veut quitter Bakou sans avoir obtenu un bon résultat (...) Je vous demande donc d'intensifier votre implication mutuelle afin de surmonter les divisions qui nous séparent encore", a déclaré Moukhtar Babaïev, alors que les projets d'accord les plus débattus n'ont pas encore été publiés.
16h05
Les pays pauvres s'estiment floués et protestent à Bakou
Les pays les plus vulnérables au changement climatique ont quitté samedi des consultations avec la présidence azerbaïdjanaise de la conférence de l'ONU à Bakou. Ils protestent contre un projet d'accord bien en-dessous de leur demande d'aide financière.
L'origine de la colère est un projet de texte final, non publié officiellement par les organisateurs de la COP29 mais présenté à huis clos aux pays samedi et consulté par l'AFP.
Dans ce projet, les pays occidentaux (Europe, Etats-Unis, Canada, Australie, Japon, Nouvelle Zélande) s'engageraient à augmenter de 100 à 300 milliards de dollars par an, d'ici 2035, leur engagement de financements pour les pays en développement. Mais moins que les demandes des pays en développement qui exigent au moins le double.
Seconde nuit de prolongations
Toute la fin de journée est bouleversée après que des représentants de pays en développement ont claqué la porte d'une réunion avec la présidence. Une séance de clôture était prévue en début de soirée, 24 heures après la fin théorique de la COP. Mais les délégués se préparent déjà à une seconde nuit de prolongation en faisant des provisions de nourriture.
"Nous sommes sortis (...). Nous estimons que nous n'avons pas été entendus", a déclaré le Samoan Cedric Schuster au nom du groupe des Etats insulaires (Aosis), en compagnie du représentant des 45 pays les plus pauvres de la planète.
"J'espère que c'est la tempête avant le calme", a rapidement commenté l'émissaire américain, John Podesta.
12h45
Les pays se préparent à une déception générale à Bakou
Les pays occidentaux ont relevé samedi leur engagement financier envers les pays en développement pour la lutte contre le changement climatique, mais nombre de pays semblent résignés à repartir mécontents de la conférence de l'ONU à Bakou.
La présidence azerbaïdjanaise de la COP29 prévoit de publier dans l'après-midi son ultime proposition de compromis, avant de le soumettre à l'approbation des près de 200 pays convoqués à une séance plénière à 19h00 (15H00 GMT), plus de 24 heures après la fin théorique de la conférence.
Une première proposition vendredi des pays riches d'augmenter leur promesse de soutien financier de 100 milliards de dollars par an, aujourd'hui, à 250 milliards d'ici 2035 a été rejetée par les pays en développement.
Les Occidentaux (UE, Etats-Unis, Japon...) soutiennent désormais un relèvement à 300 milliards annuels, ont confirmé plusieurs sources au sein de délégations à l'AFP. Mais les pays en développement réclament davantage. Le Brésil veut 390 milliards, suivant la recommandation d'économistes mandatés par l'ONU.
Par ailleurs, les Européens conditionnent le relèvement à 300 milliards de dollars annuels à d'autres avancées dans le compromis final. L'UE s'oppose à l'Arabie saoudite et ses alliés qui refusent toute revue annuelle des efforts de réduction des gaz à effet de serre.
Les pays en développement accepteront-ils ce qu'ils considèreront être un mauvais accord ou bloqueront-ils tout texte final? Aux COP, toute décision doit être prise par consensus des 198 membres.
12h30
A Bakou, les négociations se déroulent désormais au plus niveau
Alors que la COP29 joue les prolongations à Bakou, en Azerbaïdjan, l'effervescence est retombée. La plupart des stands de nourriture ont fermé, les navettes entre le stade de la ville ont cessé.
Beaucoup de personnes de la société civile ont quitté les lieux, tout comme le gros des délégations. Toutes les petites mains qui règlent les questions techniques ne sont plus là, témoigne notre envoyée spéciale Cléa Favre.
Maintenant, tout se passe en coulisses puisque le sommet est passé à l'étape ultime des négociations: le très haut niveau politique.
08h30
L'UE prête à relever l'aide des pays riches aux pays du Sud
L'Union européenne soutient le relèvement à 300 milliards par an d'ici 2035 de l'engagement financier des pays développés envers les pays plus pauvres, ont indiqué samedi à l'AFP deux sources au sein de délégations de négociation à la COP29.
Cette offre, sous conditions d'obtenir des avancées ailleurs dans le texte, révise celle de la veille à 250 milliards par an, qui avait été rejetée par les pays du Sud. Mais elle reste en deçà des demandes du monde en développement, alors que la conférence de l'ONU joue les prolongations samedi à Bakou, sans conclusion en vue.
08h00
Mieux vaut pas d'accord qu'un mauvais accord, plaident 300 ONG
Plus de 300 ONG ont appelé dans la nuit de vendredi à samedi les pays en développement et la Chine à quitter la conférence de l'ONU sur le climat à Bakou si les pays riches n'augmentent pas leur engagement financier. "Nous insistons: il vaut mieux ne pas avoir d'accord à Bakou qu'un mauvais accord, et il s'agit d'un très, très mauvais accord en raison de l'intransigeance des pays développés", souligne la lettre.
"Si rien de suffisamment fort n'est proposé à cette COP, nous vous invitons à quitter la table (des négociations) pour vous battre un autre jour, et nous mènerons le même combat", écrivent 335 organisations dans une lettre adressée à une alliance de 134 pays regroupant les pays en développement et la Chine, un groupe appelé G77+Chine.
La COP29 est entrée en prolongations samedi, après 12 jours de négociations infructueuses. Les négociations de la COP29 se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi pour revoir le projet d'accord publié vendredi, qui incluait une première offre des Etats riches. Ceux-ci se sont engagés à porter leur effort de 100 milliards par an aujourd'hui à 250 milliards de dollars d'ici 2035.
VENDREDI 22 NOVEMBRE
Les discussions se poursuivent
Alors que la présidence azerbaïdjanaise de la COP29 a publié vendredi un projet d'accord proposant un financement annuel de 250 milliards de dollars aux pays en développement d'ici 2035 pour lutter contre le changement climatique, les délégations se concertent et multiplient les échanges avec les autres pays.
Les 250 milliards de dollars par année, plus du double qu'aujourd'hui, sont toutefois bien loin des 1000 milliards demandés par les pays du Sud, qui doivent affronter les conséquences du dérèglement climatique, alors qu'ils émettent peu de carbone.
Les pays en développement et les ONG jugent le montant ridicule comparé aux besoins. De plus, le texte n'apporte aucune garantie sur la nature de cet argent.
Les discussions vont donc se poursuivre cette nuit et probablement encore demain.
14h10
Le projet d'accord est "totalement inacceptable", selon le groupe africain
Le nouveau projet d'accord sur le financement de l'action climatique dans les pays en développement est "totalement inacceptable", a réagi le président du groupe africain à la COP29.
"La proposition" faite par les pays développés "de fournir 250 milliards de dollars par an d'ici 2035 est totalement inacceptable et inadaptée pour mettre en oeuvre l'accord de Paris", a déclaré le négociateur kényan Ali Mohamed, au nom du groupe.
13h35
Nestlé, seul acteur privé aux côtés de la Suisse à la COP29
À la COP29, Nestlé est le seul acteur privé présent au sein de la délégation suisse. Une participation notable, mais pas inédite: pour la deuxième année consécutive, la multinationale a été désignée par Economiesuisse, dans un contexte où peu d’entreprises se mobilisent pour cet événement.
Pour Owen Bethell, responsable de l'engagement de Nestlé sur le changement climatique, la présence de sa société s’inscrit dans un alignement avec le mandat fixé par le Conseil fédéral. Malgré les interrogations sur d’éventuels conflits d’intérêts entre Nestlé et les priorités suisses, il assure que les objectifs sont alignés.
Côté financement, la Confédération prend en charge l’hébergement, tandis que Nestlé couvre les autres frais de déplacement.
12h20
Une proposition d'aide de 250 milliards des pays développés aux nations plus pauvres
La COP 29 va-t-elle aboutir in extremis à un accord financier mondial pour le climat? A Bakou, en Azerbaïdjan, après une nuit blanche, les ministres et négociateurs poursuivent leurs discussions et une nouvelle proposition d'aide est sur la table.
La présidence de la COP29 propose une enveloppe de 250 milliards de dollars d'aide par an de la part des pays développés. Une somme qui va aider les pays du sud global a affronter les conséquences du réchauffement climatique. Ce montant est désormais au centre des débats: sera-t-il maintenu, revu à la hausse ou jugé insuffisant? Les discussions s’articulent également autour des modalités de cet effort financier: quels pays contribueront, à quelle hauteur et sous quelle forme?
Cependant, cette proposition est loin de satisfaire le groupe des pays du sud, qui réclame une aide d’au moins 1000 milliards de dollars par an pour faire face à l'urgence climatique. La question est donc de savoir si un compromis peut être trouvé avant la réunion plénière de clôture, envisagée si les discussions évoluent positivement dans les prochaines heures. Ces dernières heures s'annoncent donc cruciales pour déterminer si un accord final pourra être atteint.
VENDREDI 22 NOVEMBRE
Dernier jour de la COP29 avec un bras de fer Nord-Sud qui continue
La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.
"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées", a-t-elle ajouté, après une journée de jeudi qui a donné lieu à de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet.
La question centrale des dernières heures de la COP29, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.
"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama. "Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.
Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées. La présidence azerbaïdjanaise du sommet s'est engagée à produire un nouveau texte vendredi avec, cette fois, des chiffres.
Mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars (443,1 millions de francs) par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.
Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manoeuvre. Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".
21h25
A Bakou, cette dernière nuit de négociation s'annonce intense
Des dizaines de ministres du monde entier ont convergé vers Bakou jeudi pour prendre parti à cette dernière nuit de négociations au sommet mondial du climat. Les pays en développement demandent 1000 milliards de dollars par an de soutien financier, mais aucun chiffre ne figure dans le dernier projet de texte.
17h40
Albert Rösti annonce que la Suisse fera sa part grâce à un plan d'action national
La Suisse fournira sa part pour atteindre l'objectif d'un réchauffement climatique limité à 1,5 degré, a affirmé le ministre de l'Environnement Albert Rösti à Bakou. Un plan d'action national sera présenté le 10 février.
"Ce plan pour la période 2030-2035 sera conforme à l'objectif planétaire de 1,5 degré", a précisé le conseiller fédéral.
La Confédération, elle aussi très touchée par le réchauffement, attend des principales économies de la planète des mesures décisives dans la lutte contre le changement climatique, a ajouté Albert Rösti sur les ondes de la radio SRF. "Et la Suisse est prête à prendre ses responsabilités."
La communauté internationale avait fixé l'objectif d'un réchauffement limité à 1,5 degré lors des Accords de Paris en 2015. La Suisse les avait ratifiés deux ans plus tard.
Dans le plan d'action national pour la période 2025-2030, la Confédération s'est engagée à réduire de moitié ses émissions de CO2 par rapport à 1990.
Mais cette annonce du ministre ne convainc pas Delphine Klopfenstein Broggini (Vert-e-s) qui aurait souhaité "de l'honnêteté", dit-elle dans Forum, d'autant plus que la Suisse a chuté au classement climatique.
La conseillère nationale genevoise assure que les mesures concrètes proposées par la loi climatique "sont sur la sellette par ce que des coupes sont prévues". "On assiste à une politique de démantèlement des questions climatiques", accuse-t-elle encore.
A l'opposé, Pierre-André Page (UDC) ne "croit pas du tout" qu'Albert Rösti a menti sur l'action de la Suisse. "Il a été clair" en annonçant le plan climat, martèle-t-il. Selon lui, il faut d'abord "attendre que ce plan sorte".
17h00
L'Arabie saoudite et le Groupe arabe refuseront tout texte ciblant "les énergies fossiles"
Le négociateur de l'Arabie saoudite a fait savoir, lors d'un échange de vues en séance plénière de la COP29 à Bakou, le refus de son pays et du groupe arabe de tout texte qui ciblerait les énergies fossiles.
"Le Groupe arabe n'acceptera aucun texte qui cible des secteurs spécifiques, y compris les combustibles fossiles", a déclaré Albara Tawfiq, responsable saoudien, en réponse aux attentes des Européens qui demandent plus d'ambition sur le sujet.
L'attitude de l'Arabie saoudite a été pointée du doigt par plusieurs observateurs depuis le début de la COP29, l'Etat pétrolier ayant été accusé de ralentir les discussions et de vouloir revenir sur les décisions prises l'an dernier à la COP28. Le bilan mondial adopté à Dubaï invitait notamment à mener une transition hors des énergies fossiles et à tripler d'ici 2030 la part des énergies renouvelables.
15h00
La Chine juge à son tour "non acceptable" le projet d'accord
La Chine a à son tour rejeté le projet d'accord présenté par la présidence azerbaïdjanaise de la COP29, à la veille de la clôture de la conférence de l'ONU à Bakou.
"Le texte actuel contient beaucoup d'éléments qui ne sont pas satisfaisants ni acceptables par la Chine", a déclaré le représentant chinois, Xia Yingxian, lors d'une séance en salle plénière, selon des propos traduits par une interprète.
Il a répété son refus de tout texte qui obligerait la Chine à contribuer à l'aide financière internationale pour les pays en développement, alors que l'Europe et d'autres pays riches voudraient inclure officiellement l'argent déjà fourni par la Chine dans la cagnotte totale.
Xia Yingxian a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin", illustrant la volonté de Pékin d'être une puissance d'équilibre entre pays développés et en développement.
14h25
Une baleine pour dénoncer le changement climatique
Un faux cachalot de 17 mètres de long a été déposé sur les bords de la mer Caspienne à Bakou par un collectif belge connu sous le nom de Captain Boomer.
Son but? Dénoncer par une métaphore gigantesque la perturbation de la biodiversité et du climat. ll s'agit de s'appuyer sur l’art pour faire passer des messages autrement, éveiller les émotions, et provoquer la discussion.
Cette sculpture est passée par plusieurs grandes villes, dont Zurich en août dernier. C’est la première fois qu’elle est exposé dans une COP climat
12h15
Les Etats-Unis "profondément inquiets" du dernier projet d'accord
L'émissaire américain à la conférence sur le changement climatique de l'ONU à Bakou a rejoint jeudi l'Union européenne pour rejeter le projet d'accord publié plus tôt par la présidence azerbaïdjanaise du sommet et qui n'a satisfait personne.
"Nous sommes, franchement, profondément inquiets du déséquilibre flagrant du texte à ce stade", a déclaré John Podesta, qui représente l'administration de Joe Biden à la COP29.
11h35
Le cri de détresse des petites îles face à la montée des eaux
La Papouasie-Nouvelle-Guinée a décidé de boycotter la COP29 cette année. "Cela ne sert à rien d’y aller si nous nous endormons à cause du décalage horaire, parce que nous ne ferons rien", a déclaré son ministre des Affaires étrangères. Cette décision souligne la frustration des petites îles et des régions les plus menacées par le dérèglement climatique face à l'inaction des pays industrialisés concernant le financement climatique.
Parmi ces îles, Tuvalu voit son existence même menacée par la montée du niveau de la mer. Ces nations insulaires ont besoin de fonds considérables pour ralentir ce processus et préserver leurs habitats. Cependant, la première ébauche d'accord n'aborde pas la question cruciale du montant que les Etats industrialisés sont prêts à mettre à disposition. Malgré cela, les petites îles continuent d'espérer un soutien financier pour faire face aux défis climatiques.
11h00
Les pays en développement demandent 500 milliards de dollars par an aux pays développés
Les pays en développement réclament aux pays riches "au moins" 500 milliards de dollars de financements par an pour le climat d'ici 2030, a déclaré jeudi le représentant de l'énorme groupe de pays du sud G77+Chine.
"Nous ne devons pas quitter Bakou sans un chiffre clair", a déclaré l'Ougandais Adonia Ayebare, prenant la parole dans la grande salle plénière de la COP29 de Bakou.
10h15
Albert Rösti négocie à Bakou avec une toute petite délégation suisse
Le conseiller fédéral Albert Rösti arrive jeudi en Azerbaïdjan, pour participer aux négociations de la COP 29 et ainsi rejoindre les négociateurs suisses présents depuis dix jours.
La délégation suisse se compose de dix personnes activement impliquées dans les différents volets des négociations. A ce groupe s'ajoutent cinq autres individus, issus de la science, des ONG et de l'économie, qui participent en appui aux discussions. Au total, la délégation compte quinze personnes, un nombre insuffisant pour couvrir tous les sujets abordés.
Avec seulement 36 personnes accréditées, la Suisse possède l'une des plus petites délégations, se classant 143e sur 195 pays. Ce chiffre est bien loin des contingents de près de 2000 personnes du Brésil ou de la Turquie.
JEUDI 21 NOVEMBRE
Les négociations s'intensifient mais le projet de texte est controversé
La COP29 à Bakou, Azerbaïdjan, approche de sa conclusion prévue pour vendredi. Les négociations sur le financement climatique ont progressé jeudi avec la publication d'un projet de texte de 10 pages par la présidence, qui tente de résumer les positions sur le nouvel objectif d'aide financière que la conférence est censée fixer.
Et force est de constater qu'elles sont encore très éloignées, du moins sur le papier. Le texte n'indique que des "X" à la place des montants, même si ceux-ci s'expriment en "milliers de milliards".
Un accord final reste donc très incertain, chaque pays ajustant le texte selon ses intérêts. Ce brouillon a ainsi été critiqué pour ses divisions et son manque de satisfaction générale. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a jugé le texte "inacceptable", demandant plus d'engagements pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
"Le texte caricature les positions des pays développés et en développement", estime Joe Thwaites, de l'ONG NRDC. "La présidence doit proposer une troisième option pour les concilier." L'absence de chiffrage pour les pays riches "est une insulte aux millions de gens sur le front du changement climatique", a réagi Jasper Inventor, chef de la délégation de Greenpeace International à Bakou.
15h40
Les pays du sud demandent à ceux du nord de mettre un chiffre sur la table
A deux jours de la fin de la conférence sur le climat de l'ONU, les délégués de pays africains et en développement demandent aux États riches de mettre un chiffre sur la table pour leur aide financière, mais les Européens ne sont pas prêts à abattre leurs cartes.
Un projet d'accord est censé être publié à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi (jeudi 20H00 GMT) pour faire avancer les négociations entre près de 200 pays.
Mais ce sera peut-être "au petit matin", prévient Jennifer Morgan, la négociatrice allemande.
Les pays en développement s'impatientent, par la voix du président du groupe G77+Chine, regroupant plus de 130 pays.
"C'est le silence radio de la part des pays développés, il n'y a aucun plan détaillé ni engagement", a dénoncé Adonia Ayebare, le président du groupe. "On a besoin d'un chiffre".
13h55
A la COP29, les bébés accrédités sont des "observateurs" du réchauffement climatique
A la COP29 se côtoient des personnes de tous les âges et même des très très jeunes. Les dirigeants y côtoient en effet la société civile composée d'ONG, de représentants des peuples autochtones, d’entreprises, des journalistes et même des mamans avec leurs enfants.
La seule condition pour eux d'entrer à la COP est d'être accrédité avec un badge présentant une photo, le nom, le prénom et la fonction.
Pour les bébés, la fonction renseignée est "observateurs", au même titre que les adultes qui ont pour mission de veiller au bon déroulé des processus de négociations. Ces bébés sont la future génération qui subira de plein fouet les conséquences du changement climatique.
13h50
La Suisse ne fait pas "suffisamment" dans les négociations
La Suisse chute lourdement dans le classement climatique par pays et perd 12 places. Elle est désormais au 33e rang de ce classement des efforts climatique établi par l'ONG allemande Germanwatch.
Les auteurs du classement expliquent ce recul par l’immobilisme de la politique climatique suisse d’ici à 2030.
Tandis qu'à Bakou, le Suisse ne fait pas beaucoup d'efforts dans les négociations financières, estime dans le 12h30 David Knecht, co-responsable du programme Énergie et justice climatique pour l'ONG Action de Carême. "Ils ont une vue très claire sur la politique nationale", mais "ce n'est malheureusement pas suffisant", constate-t-il en évoquant les besoins financiers des pays pauvres.
"La Suisse pourrait créer (...) la confiance pour un processus multilatéral", ajoute-t-il.
13h40
"La pente est raide" à deux jours de la fin
"C'est maintenant que la partie la plus dure commence", a admis mercredi le coordinateur azerbaïdjanais des négociations, Ialtchine Rafiev. Les points de blocages restent très nombreux avant la fin de la conférence de l'ONU, vendredi soir à Bakou.
"La pente est raide", a concédé le négociateur de l'Union européenne, Wopke Hoesktra, aux traits tirés. "Mais on ne ménage pas nos efforts".
Un nouveau projet d'accord sur la finance climat, plus ramassé, doit être publié à "minuit" heure locale (21h00 en Suisse), a promis Laltchine Rafiev, mais les heures butoirs à la COP n'engagent que ceux qui les croient.
Ce ne sera en tous les cas pas encore le texte "final", a prévenu la présidence du sommet, laissant augurer des négociations nocturnes serrées.
10h55
Des pays riches s'engagent à ne plus jamais ouvrir de centrale au charbon
Vingt-cinq pays, riches pour la plupart, se sont engagés mercredi à la COP29 à ne plus ouvrir de centrale au charbon, dans l'espoir d'emmener d'autres pays vers la fin du charbon.
Le Royaume-Uni, qui vient de fermer sa dernière centrale au charbon, le Canada, la France, l'Allemagne et l'Australie, très gros producteur de charbon, ont signé cet appel volontaire pendant la conférence sur le climat de l'ONU en Azerbaïdjan. La Chine, l'Inde et les Etats-Unis n'y sont pas.
Ils s'engagent à ce que leurs prochains plans climatiques ne comprenne aucune nouvelle centrale au charbon sans captage de CO2.
L'engagement ne les oblige pas à renoncer à l'extraction ni à l'exportation de charbon.
L'Angola, l'Ouganda et l'Éthiopie figurent parmi les autres signataires de cet engagement développé avec l'alliance "Powering Past Coal".
10h35
Une aide de 440 à 900 milliards réclamée aux pays riches, toujours silencieux
A deux jours de la fin de la COP29 à Bakou, les pays riches se voient réclamer entre 440 et 900 milliards de dollars par an d'aide climatique pour le monde en développement, ont rapporté mercredi les ministres chargés de débloquer les négociations.
Les pays développés sont pour leur part toujours silencieux sur le montant qu'ils sont prêts à contribuer, au-delà de leur promesse précédente de 100 milliards annuels, pour le "Nouvel objectif collectif quantifié" (NCQG selon son sigle anglais) de finance climatique que doit établir la conférence de l'ONU.
"Nous avons entendu différentes propositions pour le chiffrage" de l'aide publique des pays riches, "de 900 milliards, 600 milliards et 440 milliards", a déclaré en séance plénière le ministre australien Chris Bowen.
Aucun de ces chiffrages ne vient des pays développés, selon plusieurs délégués joints par l'AFP.
"Tous les pays en développement sont d'accord pour dire qu'il faut au minimum 600 milliards par an de fonds publics" de la part des pays riches, décrypte à Bakou Iskander Erzini Vernoit, de l'institut marocain IMAL.
Les pays riches, eux, réclament de savoir comment leur argent public sera associé à d'autres sources de financement (fonds privés, taxes mondiales nouvelles, par exemple sur l'avion et le commerce maritime, etc.) avant d'avancer leur propre chiffre.
09h20
Une voix du monde rural des Philippines témoigne du nouveau climat à la COP29
Le changement climatique, "nous le ressentons au quotidien": en quatre semaines, la Philippine Esther Penunia a vu son pays dévasté par six typhons. Venue en Azerbaïdjan à la COP29, cette voix des petits agriculteurs asiatiques incarne l'enjeu ultime de l'aide climatique en négociation.
"Imaginez les gens, les agriculteurs, ils se remettent à peine d'un typhon, et un autre typhon frappe à nouveau", explique Esther Penunia à la conférence de l'ONU à Bakou lors d'une journée thématique consacrée à l'alimentation.
Avec son mari, elle gère une parcelle (fruits, légumes, poulets) de deux hectares à Antipolo City, 670'000 habitants, en partenariat avec des agriculteurs et est ici en sa qualité de militante du développement rural et secrétaire générale de Asian Farmers Association (16 pays asiatiques).
Chaque année, une vingtaine de puissantes tempêtes et de typhons mortels frappent les Philippines ou ses eaux environnantes, mais il est rare que plusieurs se produisent dans un laps de temps si restreint et aussi tard dans l'année.
"C'est vraiment très anormal, c'est la première fois que nous avons eu six typhons en un mois", souligne Esther Penunia.
MERCREDI 20 NOVEMBRE
Un brouillon d'accord demandé pour 14heures afin de faire avancer cette COP qui a changé
Face au manque d'avancées à trois jours de la fin de la COP29, la présidence azerbaïdjanaise a posé un ultimatum aux négociateurs pour qu'ils rendent un brouillon de l'accord final au plus tard à 14 heures mercredi. Ce manque d'avancée marque une rupture entre cette édition et celles d'avant, estiment les négociateurs présents à Bakou.
Les membres des délégations et observateurs qui participent depuis 10 ans, parfois 20 ans, à ces rendez-vous, sont catégoriques: l'esprit a changé. Aujourd'hui, les Etats brandissent leur véto dès qu'une virgule ne répond pas à leurs intérêts, alors qu'auparavant, se montrer trop tatillon et trop bruyant dans les négociations était mal vu. Les délégations n'allaient donc pas trop loin dans leur opposition.
Autre élément de changement, le fait que la COP était un monde à part. L'Europe pouvait par exemple y être amie avec la Chine, bien qu'en dehors de cette bulle, elle s'écharpait avec Pékin sur les droits de douane.
Cette rupture s'explique par le multilatéralisme qui n'est pas en grande forme, disent les négociateurs sur place. Mais elle s'explique surtout par le sujet principal de cette édition: mettre de l'argent sur la table pour financer la transition des pays pauvres.
15h25
Luiz Inacio Lula da Silva appelle le G20 à "ne pas repousser" à 2025 la tâche de la COP29
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a appelé mardi les membres du G20 à "ne pas repousser" à 2025 la "tâche" des négociations climat en cours à la COP29 à Bakou.
Luiz Inacio Lula da Silva, dont le pays accueillera la COP30 l'an prochain à Belem en Amazonie, a par ailleurs affirmé que "dans la lutte pour la survie, il n'y a pas de place pour le négationnisme et la désinformation", en ouverture d'une séance plénière sur les questions climatiques au deuxième jour du sommet du G20 à Rio de Janeiro.
"Nous ne pouvons pas repousser à Belem la tâche de Bakou. La COP30 sera notre dernière chance d'éviter une rupture irréversible du système climatique", a également déclaré le président brésilien.
14h00
L'Europe est au centre du jeu à la COP29
L'Union européenne est désormais au centre du jeu à la COP29 de Bakou, perçue comme un pont à la fois avec la Chine et avec les pays en développement pour forger un compromis financier d'ici vendredi.
Dans le stade de la capitale azerbaïdjanaise, elle négocie discrètement avec la Chine et s'affiche dans une alliance de "haute ambition" avec des pays du Sud, comme le Kenya ou la République des Palaos.
Les pays de l'UE sont déjà les premiers contributeurs à la finance climatique mondiale, avec 28,6 milliards d'euros l'an dernier provenant de sources publiques et plus 7,2 milliards d'euros mobilisés par le privé, selon la Commission. Soit environ un tiers de l'aide mobilisée par les pays développés pour lutter contre le réchauffement du climat et s'y adapter.
Le bloc, qui promet la neutralité carbone pour 2050, a un PIB comparable à celui de la Chine et désormais autant de cumul historique d'émissions de gaz à effet de serre (12%).
Mais l'UE - où la rigueur budgétaire est à l'ordre du jour - se garde jusqu'à présent de dire combien elle est prête à payer à partir de l'an prochain et souhaite abattre ses cartes le plus tard possible.
11h25
Les négociations entrent dans le dur avec en vue un accord d'ici vendredi
Les participants à la conférence sur le climat de l'ONU (COP29) notent mardi les avancées générales sur la finance climatique pour les pays en développement contenues dans la déclaration du G20 à Rio. Mais ils préviennent que le plus dur reste à accomplir à Bakou.
D'autant que le communiqué de Rio s'accompagne d'un silence des 20 puissances sur la sortie des énergies fossiles, une formulation arrachée à la COP28 de Dubaï, mais qui n'a pas été reprise, ce qui sème la consternation parmi les ONG.
Les dirigeants du G20 n'ont pas annoncé de percée mais semblé signaler leur volonté d'un accord à Bakou d'ici la fin de la COP29, vendredi, tout en se gardant d'entrer dans les détails des négociations.
"Les délégations du G20 ont désormais leur ordre de marche ici à Bakou, où nous avons urgemment besoin que tous les pays cessent les postures et convergent rapidement vers un terrain d'entente", a réagi le chef de l'ONU Climat, Simon Stiell.
Dans leurs déclarations, les dirigeants appellent à "augmenter les financements et les investissements publics et privés en faveur du climat dans les pays en développement", et plusieurs paragraphes évoquent le besoin de doper les financements privés et multilatéraux vers le monde en développement.
La déclaration esquisse aussi l'idée d'une taxe sur les super-riches. Une idée saluée par de nombreuses ONG, qui y voient la signature du président brésilien Lula.
MARDI 19 NOVEMBRE
Pas d'avancée majeure sur le climat au sommet du G20 à Rio
Les dirigeants des plus grandes économies mondiales n'ont pas engrangé d'avancée majeure pour débloquer les négociations climat, lundi lors d'un sommet du G20 à Rio de Janeiro qui a été percuté par les guerres en Ukraine et au Proche-Orient.
Le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva préside le forum cette année, alors que le multilatéralisme, déjà mal en point, menace de s'abîmer davantage avec le retour prochain de Donald Trump à la Maison blanche.
Alors que la conférence sur le climat COP29 de Bakou n'a pas permis, en plus d'une semaine, de dessiner un accord entre pays riches et pays émergents sur qui doit financer l'adaptation au changement climatique, une grande attente était placée dans les dirigeants du G20.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, les avait exhortés dimanche à assumer leur "leadership" et à faire "des compromis" pour débloquer les négociations.
Retour sur les engagements de Dubaï
Aucune fumée blanche n'est cependant sortie du Musée d'art moderne, au bord de la sublime baie de Rio, où se tenait le sommet.
"Les dirigeants renvoient la balle à Bakou, mais le problème c'est que les personnes qui prennent les décisions sont en fait à Rio", a réagi Mick Sheldrick, cofondateur de l'ONG Global Citizen.
"Ils ne se sont pas montrés à la hauteur de l'enjeu", a-t-il ajouté, regrettant qu'il n'y ait pas "même une référence à ce qui a été obtenu à la COP28" l'an dernier à Dubaï.
Les leaders du G20 n'ont en effet pas repris dans leur déclaration l'engagement à "opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques", qui avait été arraché à Dubai.
14h40
La Suisse tient-elle ses engagements climatiques?
Pour atteindre ses objectifs climatiques, la Suisse compte en grande partie sur l’achat de crédits carbone, un système qui permet de compenser les émissions de CO2 en Suisse en achetant un droit de polluer en investissant dans des projets climatiques à l’étranger.
12h35
Bakou et son atmosphère peu propice à des discussions sur le climat
La COP29 se déroule à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan, une métropole souvent surnommée la "Dubaï du Caucase". On y sent tout à la fois l'influence de l'Orient, le passé soviétique et un développement extrêmement rapide, avec des gratte-ciel très modernes, dans un style presque démesuré.
La croissance de la ville est alimentée par les amples ressources fossiles dont dispose le pays. A certains endroits, on peut voir des bulles de pétrole ou des flammes de gaz s'échapper du sol.
Les débats ont lieu dans le stade olympique de Bakou, au sein duquel une véritable petite ville a été créée. Tout a été recouvert de plafonds pour former un labyrinthe de couloirs, de salles de travail et de conférence, de coins canapé, de cafés, le tout en préfabriqué. Dans ce dédale sans fenêtres ni lumière du jour, les dirigeants du monde côtoient les ONG, les lobbys et les médias.
12h15
Albert Rösti à Bakou
Le conseiller fédéral Albert Rösti se rendra à Bakou de mercredi à vendredi pour participer à la COP29. Il plaidera pour un élargissement de la base des contributeurs au financement climatique, en y incluant notamment les gros émetteurs de CO2, a annoncé lundi le Département fédéral de l'environnement et de l'énergie (DETEC). Tous les pays doivent participer dans la mesure de leurs possibilités, estime le DETEC.
Albert Rösti présidera l'Environmental Integrity Group (Liechtenstein, Mexique, Monaco, Corée du Sud, Suisse) lors de sa visite. Plusieurs entretiens bilatéraux sont également prévus.
LUNDI
La COP29 encore au stade "du brouillon du brouillon"
Alors que la 29e Conférence sur le climat entre dans sa deuxième semaine à Bakou, à cinq jours de la clôture des discussions, les négociations s'enlisent. Les débats tournent toujours en rond au stade olympique de la capitale, transformé en gigantesque salle de conférence et où grouillent délégations officielles et médias dans des dédales de structures en préfabriqué.
Ce lundi, les discussions techniques auraient dû aboutir à une sorte de brouillon de l'accord final, appelé dans le jargon onusien "nouvel objectif collectif quantifié". Il devait dessiner l'enveloppe destinée à lutter contre la crise climatique. Les grandes lignes auraient dû être remises aux ministres des 200 Etats participants, et ceux-ci n'auraient eu qu'à peaufiner les détails.
Options souvent incompatibles
Mais les choses ne se passent pas comme prévu, et les participants en sont plutôt au stade de brouillon du brouillon: 25 pages, avec une multitude d'options, souvent incompatibles.
Les discussions achoppent avant tout sur des histoires d'argent. Les pays riches sont censés signer un important chèque pour permettre aux Etats pauvres d'affronter les conséquences du dérèglement climatique, tout en réduisant leurs émissions carbone.
Vers un échec?
C'est le montant de ce chèque qui crispe les délégations. Aujourd'hui, le club des pays industrialisés met à disposition 100 milliards de dollars par année, essentiellement sous forme de prêt. Or, les pays pauvres exigent 10 à 20 fois plus.
Le Nord parle de sommes irréalistes et milite pour puiser ailleurs, auprès de nouveaux contributeurs comme la Chine ou le secteur privé par exemple.
Les grandes questions politiques ne sont donc pas réglées et le sommet semble se diriger vers un échec, même si certaines voix murmurent que, dans le secret des négociations, le tableau pourrait être moins sombre qu'il n'y paraît.
DIMANCHE
La vive déception d'une climatologue kényane
Participer à la COP, où la politique prend souvent le pas sur la science, peut être décourageant, estime Joyce Kimutai, experte du réchauffement climatique au Kenya, un pays sujet aux catastrophes. "Si le monde écoutait les scientifiques, peut-être que nous ne ferions pas ces COP", souffle cette climatologue.
Alors que la conférence s'apprête à entrer dans sa seconde semaine, les pays réunis ne semblent pas plus près de consentir à augmenter l'aide financière indispensable aux pays vulnérables. Sans cet argent, les pays en développement affirment qu'il leur sera difficile de passer aux énergies renouvelables et s'adapter à des chocs climatiques plus fréquents.
"Notre action est très lente. Nous avons peur de prendre des mesures audacieuses. Et je ne comprends pas pourquoi", confie-t-elle, qualifiant cette évolution de "frustrante".
"J'essaie de rester optimiste, mais honnêtement, il y a des jours où je me réveille en étant très pessimiste, devant la souffrance de ces communautés vulnérables", poursuit Joyce Kimutai, une des autrices principales du Giec, le groupe d'experts de l'ONU sur le climat.
Joyce Kimutai comprend le coût de l'inaction climatique mieux que personne: elle est spécialiste de l'attribution des événements météo extrêmes au réchauffement causé par les humains, et collabore avec un réseau mondial de scientifiques reconnus dans cette discipline en pleine croissance.
"Je préfère travailler sur le continent africain, car c'est là que je sens que mon expertise est requise", assure la climatologue, qui vit à Nairobi. Et elle n'échappe pas aux phénomènes qu'elle étudie. Cette année, après avoir subi sa pire sécheresse depuis des décennies, le Kenya a enduré averses et inondations qui ont tué des centaines de personnes et détruit routes et maisons.
21h10
Des ONG dénoncent la présence de lobbyistes des énergies fossiles
Alors que les négociations ne progressent pas, de nombreuses ONG dénoncent la présence à Bakou de centaines de lobbyistes issus des énergies fossiles, plus de 1700 au total, qui empêcheraient selon eux tout accord ambitieux. Les manifestations se succèdent devant les salles de réunion pour dénoncer cette mainmise.
Pour l'ancien vice-président américain Al Gore, leur présence freine considérablement les chances d’un accord: "Pourquoi les représentants des plus grands pollueurs du monde devraient-ils avoir plus de délégués que la plus grande délégation nationale, plus de délégués que les dix pays les plus touchés au monde? Je pense que c'est absurde et je pense que tout le processus doit être réformé."
17h25
A Bakou, les proches de Trump évitent d'évoquer l'Accord de Paris
Tout le monde s'y prépare mais, à la COP29, les alliés républicains de Donald Trump restent prudents en attendant son investiture aux fonctions de président: les Etats-Unis ressortiront-ils de l'accord phare sur le climat conclu à Paris en 2015?
A neuf fuseaux horaires de Washington, une poignée de membres républicains de la Chambre des représentants ont passé la journée de samedi dans la capitale azerbaïdjanaise, évitant autant qu'ils le pouvaient d'appeler clairement à sortir de l'accord de Paris.
"Nous ne voulons pas devancer le président", a ainsi déclaré Morgan Griffith. Son message à Bakou est de promouvoir le gaz, le nucléaire, le stockage de carbone... Lui représente comme ses collègues une région riche en hydrocarbures, en l'occurrence en gaz et en charbon.
La priorité des républicains est toutefois avant tout de ralentir l'inflation dans leur pays. "Si un accord nous empêche de le faire, il faut le remettre en question, mais ce sera au président de le faire", botte en touche un autre républicain, le Texan August Pfluger.
Les Etats-Unis sont très représentés à Bakou: tous les jours depuis lundi, de hauts responsables du gouvernement sortant animent sur le site du pavillon américain des événements sur la décarbonation ou avec le patron du Giec, annoncent des amendes concernant les fuites de méthane aux Etats-Unis ou signent des engagements sur les crédits carbone ou l'hydrogène.
Pendant que Donald Trump forme son futur gouvernement, est arrivé de son côté en Azerbaïdjan Sheldon Whitehouse, le démocrate le plus engagé sur le climat au Sénat américain. Il reconnaît d'emblée que les démocrates ne pourront guère bloquer les nominations de M. Trump aux postes clés sur l'environnement et l'énergie, faute de majorité.
15h55
La COP29 "piétine" sur la finance, s'alarme une source française
"On est bloqués" dans les négociations sur la finance pour le climat et il reste "beaucoup de travail à faire", a-t-on regretté samedi de source diplomatique française. "On veut absolument un accord à Bakou parce que c'est dans l'intérêt collectif" mais "clairement on est bloqués et on n'est pas là où on devrait être pour avoir un accord", a jugé cette source.
Cette année, la COP29 doit se conclure par un "Nouvel objectif collectif quantifié", un objectif de financements pour aider le monde en développement à limiter ses émissions de gaz à effet de serre et à s'adapter au changement climatique.
"Il y a beaucoup de travail à faire et renvoyer à la deuxième semaine des négociations, ça me paraît être très dangereux", a jugé cette source diplomatique.
L'ébauche de texte d'accord, dont une nouvelle version a encore été publiée samedi après-midi, comporte encore de très nombreuses options ouvertes. Le document est beaucoup plus long et touffu que celui qui avait été préparé avant la conférence.
"C'est retour vers le passé, c'est ça le problème", a estimé cette source française, qui souligne que l'objectif financier comporte de nombreux paramètres - structure, qualité, temporalité - et que le chiffrage n'arrivera qu'une fois ces points réglés.
13h10
"Nous brûlerons tous ou nous survivrons tous": les dirigeants africains veulent se faire entendre
L'absence de nombreux représentants du G20 à la COP29 en Azerbaïdjan a laissé la place aux dirigeants africains, qui entendent parler d'une seule et même voix. La conférence sur le climat aura été l'occasion pour eux de mettre en lumière l'intensification des catastrophes climatiques sur le continent africain. Rien que ces derniers mois, des inondations dévastatrices ont touché une quinzaine de pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre.
Jean-Baptiste Havugimana, de la Communauté d'Afrique de l'Est, en appelle à plus de solidarité internationale. "Le manque d'adaptation climatique en Afrique est plus ou moins une question d'infrastructures. Si vous installez, par exemple, au Nigeria les mêmes systèmes de contrôle des zones inondables que ceux disponibles aux Pays-Bas, alors beaucoup d'inondations n'auraient pas lieu. Mais les infrastructures nécessitent des financements", appuie-t-il dans le 12h30 de la RTS.
S'accorder sur le montant du fonds de financement climatique à destination des pays du Sud, plus de 1000 milliards de dollars pour compenser notamment les pertes et dommages liés au changement climatique, serait bénéfique à tous, estime pour sa part le conseiller de la République démocratique du Congo Joseph Malassi.
"Il y a des pays qui se comportent comme si, quand ça brûlera, ils seront dans un frigo en train de se rafraîchir. Nous brûlerons tous ou nous survivrons tous. Chaque dollar investi pour guérir la planète est fait pour des raisons qui nous sont toutes profitables", souligne-t-il.
Les effets du changement climatique font perdre chaque année entre 7 et 15 milliards de dollars aux pays africains. Le continent n'est pourtant responsable que de 3% des émissions de gaz à effet de serre depuis 1850.
SAMEDI
Des négociations toujours tendues avant le G20 et l'arrivée des ministres
Les négociateurs peinent toujours à s'entendre au bout d'une semaine de pénibles tractations à la COP29, mais ils comptent sur le sommet du G20 à Rio et l'arrivée prochaine des ministres pour débloquer la situation.
"Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir, mais tout le monde est très conscient des enjeux, à mi-parcours de la COP", a déclaré le chef de l'ONU Climat Simon Stiell.
Une nouvelle proposition de texte de compromis sur le financement de la lutte contre le changement climatique a circulé vendredi, mais avec encore de multiples options ouvertes sur 25 pages. "Il n'y a toujours pas de signe clair sur la direction parce que le texte n'a pas encore été suffisamment raccourci, avec encore de très nombreuses options sur la table", déplore un observateur.
Cette année, la COP29 doit se conclure par un "Nouvel objectif collectif quantifié". Mais de nombreuses questions restent débattues dans les couloirs du stade olympique de la capitale azerbaïdjanaise: qui doit payer, quels types de financements compter dans le total, sur quelle échelle de temps et surtout combien?
Un observateur a fait état d'un climat "tendu" dans la salle où se tenaient des discussions informelles. Une difficulté relativisée par un négociateur, pour qui les réunions parallèles entre grandes puissances sont constructives.
19h50
Greta Thunberg appelle à rendre visite aux "prisonniers politiques" et "otages arméniens"
La militante écologiste suédoise Greta Thunberg a appelé vendredi responsables politiques et journalistes présents à la COP29 sur le climat à Bakou à "rendre visite aux otages arméniens" et demander la libération immédiate de "tous les prisonniers politiques".
"Nous appelons les médias internationaux et ceux qui sont au pouvoir qui sont à Bakou à aller rendre visite aux otages arméniens et exiger la libération immédiate de tous les prisonniers politiques, prisonniers de guerre et otages", a déclaré Greta Thunberg lors d'une manifestation devant la représentation de l'ONU à Erevan, en Arménie.
"Nous ne tomberons pas dans les mensonges de l'Azerbaïdjan quand ils essaient de +greenwasher+ leur nettoyage ethnique et leurs crimes", a-t-elle accusé, selon des vidéos de la manifestation, qui a rassemblé une vingtaine de personnes.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan, d'anciennes républiques soviétiques du Caucase, se sont livrées deux guerres, au début des années 1990 et en 2020. Les deux parties ont intenté l'une contre l'autre des actions en justice, s'accusant mutuellement de "nettoyage ethnique".
En septembre 2023, les forces azerbaïdjanaises ont repris le contrôle total du Haut-Karabakh, à l'issue d'une offensive éclair qui a mis fin à trois décennies de séparatisme de cette enclave montagneuse en majorité peuplée d'Arméniens.
L'opération azerbaïdjanaise a conduit sur le chemin de l'exode vers l'Arménie la majeure partie de la population arménienne du Haut-Karabakh, soit plus de 100'000 personnes.
VENDREDI
Près de 1800 lobbyistes liés aux énergies fossiles à la COP à Bakou
Au moins 1773 personnes liées à des intérêts dans les énergies fossiles ont obtenu, selon une coalition d'ONG, une accréditation pour la conférence de l'ONU sur le climat. Au total, 53'000 personnes sont accréditées à la COP29, sans compter le personnel technique et des organisateurs, selon l'ONU.
Comme l'an dernier, les lobbyistes des énergies fossiles dépassent en nombre "la délégation de presque chaque pays", hormis celles de l'Azerbaïdjan (2229), du Brésil (1914), pays hôte de la COP30, et de la Turquie (1862), a indiqué vendredi la coalition Kick Big Polluters Out ("virons les gros pollueurs"/KBPO), qui fédère 450 ONG.
17h00
"Très humiliant de devoir demander de l'argent pour réparer le problème que d'autres ont causé", tempête le dirigeant du Bangladesh
Le leader intérimaire du Bangladesh Muhammad Yunus a jugé mercredi que devoir batailler pour de l'argent à la COP29 était "très humiliant" pour les pays les plus vulnérables aux conséquences d'un changement climatique dont ils ne sont pas responsables.
"C'est très humiliant pour les nations de venir demander de l'argent pour réparer (...) le problème que d'autres ont causé pour elles", a déclaré à l'AFP ce lauréat du prix Nobel de la paix. "Pourquoi sommes nous obligés de venir jusqu'ici pour négocier ? On sait très bien quel est le problème", s'est-il insurgé.
Selon lui, les nations riches devraient mettre un chiffre sur la table. "C'est à vous de déterminer le montant nécessaire, pas à moi", a-t-il martelé. "Il ne s'agit pas de marchander. Il ne s'agit pas de négocier. Il s'agit de trouver une solution!"
Le Bangladesh est l'un des pays les plus exposés au changement climatique, avec des inondations et des cyclones qui frappent fréquemment ce pays d'environ 170 millions d'habitants. En août, des inondations ont tué au moins 40 personnes et forcé près de 300'000 habitants à chercher refuge dans des abris d'urgence.
16h30
Le gouvernement français ne sera pas représenté à Bakou
La ministre française de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a annoncé mercredi qu'elle ne se rendrait pas à la COP29 à Bakou, en raison, selon elle, des attaques "inacceptables" du président azerbaïdjanais Ilham Aliev "contre la France et l'Europe".
"Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables", a dénoncé la ministre devant le Sénat lors de la séance de questions au gouvernement, accusant l'Azerbaïdjan d'instrumentaliser "la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne".
15h00
Les dirigeants du Nord sourds aux alertes des pays du Sud
Alors que le monde doit atteindre la neutralité carbone beaucoup plus vite que prévu, selon de nouvelles estimations scientifiques publiées mercredi, des dirigeants conservateurs de pays riches rechignent à accélérer les efforts sur le climat. Et les Occidentaux sont globalement peu enclins à débourser davantage en période d'austérité, au moment où les pays d'Afrique, des Caraïbes ou du Pacifique demandent plus d'argent pour payer et anticiper les dégâts climatiques appelés à se multiplier.
En seulement quatre minutes à la tribune, le Premier ministre albanais Edi Rama a réveillé la COP en résumant l'ambiance générale: "La vie continue avec ses vieilles habitudes et nos discours pleins de bonnes intentions sur la lutte contre le changement climatique ne changent rien", a regretté le dirigeant de ce petit pays habituellement discret en matière de climat. "Que diable faisons-nous dans cette assemblée, si encore et encore, il n'y a pas de volonté politique commune de s'unir et de passer des paroles aux actes?" a-t-il lancé.
Mais à Bakou, des dirigeants de pays occidentaux confrontés à l'inflation, les déficits publics et les mouvements sociaux disent ouvertement vouloir appuyer sur le frein plutôt que sur l'accélérateur. La dirigeante italienne Giorgia Meloni a estimé mercredi qu'il n'existait "aucune alternative unique" aux énergies fossiles, qu'il fallait avoir une vision "réaliste" et se méfier de toute "approche trop idéologique". "On ne peut pas se précipiter dans les oubliettes industrielles au nom de la neutralité carbone", a estimé le Premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis.
Pour les convaincre, le patron de l'ONU Climat et les pays vulnérables arguent qu'un climat trop extrême provoquera inflation et dommages économiques partout, pas seulement dans le Sud. "Nous nous rapprochons dangereusement d'une ligne au-delà de laquelle il n'y aura pas de retour en arrière", a expliqué Philip Davis, le Premier ministre des Bahamas. "Nous devons saisir ce qui est peut-être notre dernière occasion d'agir", a aussi pressé Russell Dlamini, le chef du gouvernement de l'Eswatini.
11h55
Le président azerbaïdjanais fustige l'histoire coloniale de la France et le "régime" d'Emmanuel Macron
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a réitéré mercredi ses attaques contre la France, dénonçant l'histoire coloniale du pays et ses politiques actuelles dans ses territoires d'Outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie.
"Les leçons des crimes de la France dans ces prétendus territoires d'Outre-mer ne seraient pas complètes sans mentionner les récentes violations des droits humains par le régime", a déclaré Ilham Aliev, qui s'exprimait devant des représentants d'Etats insulaires à la COP29. "Le régime du président Macron a tué 13 personnes et blessé 169 autres (...) pendant les légitimes protestations du peuple kanak en Nouvelle-Calédonie", a-t-il dit.
"Après tout ça, la France n'a pas été dénoncée, ni par la Commission européenne, ni par le Parlement européen", a-t-il ajouté dans un discours très applaudi par une partie des représentants insulaires présents.
Les relations entre l'Azerbaïdjan et la France sont très tendues depuis 2023 en raison du soutien français à son ennemi historique arménien, et le président Ilham Aliev affiche ainsi un soutien aux luttes décoloniales dans certains territoires français. Bakou a notamment été accusé par Paris d'ingérence pendant les récentes émeutes indépendantistes en Nouvelle-Calédonie.
Depuis le début de la COP29, le dirigeant azerbaïdjanais fustige plus généralement ce qu'il considère comme l'hypocrisie des pays occidentaux en matière de climat et de politique internationale. Mercredi, il a encore accusé le chef de la diplomatie européenne Josep Borell d'avoir comparé, dans des propos tenus en 2022, l'Europe à un jardin et le reste du monde à des jungles. "Si nous sommes des jungles, alors écartez-vous et ne vous mêlez pas de nos affaires", a-t-il conclu.
11h25
Une nouvelle base de négociations sur la "finance climatique" publiée mercredi
Une nouvelle ébauche d'accord sur la "finance climatique" publiée mercredi a encore multiplié les options et reflète, sur 34 pages, les propositions de pays toujours loin de s'entendre sur le sujet. La plupart des pays en développement réclament dans ce document "au moins 1300 milliards de dollars par an" d'aide des pays riches.
Le nouveau document propose toujours trois options principales: une première reflétant l'approche des pays en développement qui veulent voir le nouvel objectif reposer exclusivement sur l'aide des pays riches; la seconde traduisant la position de ces derniers qui veulent partager la responsabilité; et une troisième qui mixe les deux approches. Les négociateurs doivent désormais travailler pour le ramener à quelques décisions-clefs sur lesquelles les ministres devront négocier la semaine prochaine.
Une première version trop favorable aux pays riches
"Le nouveau texte propose davantage d'options concrètes pour parvenir à un accord sur le montant total, ainsi que des objectifs spécifiques pour les pays les moins avancés ou les plus vulnérables", a commenté une représentante de l'ONG Global Citizen. "Malheureusement, (...) les propositions visant à définir clairement ce que constituent les financements climat, et à garantir un suivi rapproché et transparent, demeurent insuffisantes", a-t-elle souligné.
La COP29 doit établir un "Nouvel objectif collectif quantifié" (NCQG) pour aider les pays moins industrialisés à s'adapter au changement climatique. Celui-ci remplacera celui fixé en 2009, qui prévoyait que les pays riches fournissent 100 milliards de dollars de financements par an aux pays en développement, chiffre péniblement atteint en 2022.
Une première ébauche d'accord avait déjà été établie avant le sommet par l'Egypte et l'Australie, désignés pour tenter de synthétiser des années de bras fer Nord-Sud. Mais ce texte avait été retoqué dès mardi ici par les pays en développement unanimes, qui le jugeaient trop favorable aux pays riches.
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10h00
Des émissions de CO2 record attendues en 2024, selon une étude
Les émissions mondiales de CO2, notamment celles causées par les énergies fossiles, devraient atteindre un niveau record en 2024, ont déclaré mercredi des scientifiques de l'organisation Global carbon budget. Quelque 41,6 milliards de tonnes devraient être émises dans le monde, dont 37,4 milliards liées aux combustibles fossiles, contre 40,6 milliards en 2023. Le reste des émissions sera dû à l'utilisation du sol, notamment à la déforestation et aux feux de forêt.
Sans une baisse immédiate et significative des émissions au niveau mondial, "nous nous dirigeons tout simplement vers l'objectif de 1,5 degré. Nous allons le franchir et continuer notre route", a dit auteur de l'étude Pierre Friedlingstein, chercheur en modélisation climatique à l'université anglaise d'Exeter.
Les émissions causées par les combustibles fossiles ont augmenté ces dix dernières années, dans la foulée de l'accord de Paris sur le climat. Celles dues à l'utilisation du sol ont quant à elle reculé jusqu'à cette année, où elles ont augmenté de 13,5%, en raison notamment des feux de forêt en Amazonie.
Certains scientifiques estiment que l'objectif fixé par l'accord de Paris ne pourra pas être atteint au vu des faibles progrès enregistrés.
MERCREDI
Les marchés du carbone sous le feu des critiques
Les différents marchés du carbone - que certains qualifient de "droit à polluer" - sont vertement critiqués pour leur complexité, leur opacité et leur inefficacité à réduire effectivement les émissions de gaz à effet de serre au niveau global. Malgré ces écueils, ils constituent toutefois un outil utile pour financer des projets dans les pays du Sud.
Un premier marché carbone ne concerne que les échanges bilatéraux entre les Etats, et c'est un mécanisme que la Suisse apprécie particulièrement dans sa stratégie climatique: "La Suisse est l'un des pays les plus dynamiques, avec d'autres pays comme Singapour, la Suède ou le Japon", confirme Christian De Perthuis, spécialiste des marchés carbone et professeur d'économie à l'Université Paris Dauphine.
Le schéma est assez simple: la Suisse finance des projets de reforestation ou d'énergies renouvelables dans des pays du Sud et, sur cette base, "on va calculer un certain nombre de réductions d'émissions financées grâce à la Suisse, dont une partie pourra être intégrée dans sa contribution à l'objectif de l'Accord de Paris", explique-t-il.
Un second marché concerne le secteur des entreprises privées, qui peuvent y vendre et acheter des quotas lorsqu'elles dépassent leur plafond d’émission de gaz à effet de serre. Ces entreprises s'échangent donc le droit de polluer des tonnes de CO2, et les prix évoluent en fonction de l'offre et de la demande. Un quota, soit l'équivalent d'une tonne de CO2, se négocie ainsi de 1 à une centaine de francs.
Loi de la jungle
Mais en l'absence de régulation, ces crédits et quotas carbone échangés ne correspondent pas réellement à des tonnes de CO2 évitées ou séquestrés. Et certains vendeurs gonflent l'impact écologique positif de leurs projets pour vendre le plus possible de crédit carbone, ce qui correspond à du greenwashing.
Selon de nombreuses études, l'efficacité climatique de certains projets est aussi questionnable, notamment plusieurs projets financés par la Suisse, comme un réseau de bus électriques à Bangkok.
"Le marché de ces projets ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre, il déplace simplement le lieu où se font ces réductions d'émissions", résume Christian De Perthuis.
Le système actuel est donc inadapté à l'urgence climatique et offre des droits de polluer aux plus gros émetteurs, soit les grandes entreprises et les économies des pays riches. Il ne constitue donc pas une solution à long terme. Mais ce marché du carbone reste une façon de financer un peu la transition climatique dans les pays du Sud global. Reste à trouver la bonne formule avec des crédits carbone efficaces, transparents et irréprochables. C'est ce qui est jeu durant cette COP29.
Lundi soir, un premier cadre international a été accepté pour un marché carbone supervisé par l'ONU. Mais il reste loin d'être parfait aux yeux de nombreuses ONG.
MARDI
Londres s'engage à réduire ses émissions de 81% d'ici 2035
Le Royaume-Uni s'est engagé à réduire "d'au moins 81%" ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2035 par rapport à 1990 dans le cadre de son ambition climatique, a annoncé le Premier ministre Keir Starmer. "Un problème mondial nécessite également un partenariat mondial et une coopération internationale responsable", a déclaré le dirigeant britannique, un des rares dirigeants du G20 présents à ce sommet, appelant "toutes les parties à présenter des objectifs ambitieux".
Les pays neutres en carbone demandent à être reconnus
Quatre petits pays, qui affirment absorber plus de carbone qu'ils n'en émettent, a demandé "la reconnaissance" de la communauté internationale. Perdus parmi les nations riches et les grands émetteurs qui monopolisent l'attention lors de ces COP, le Bhoutan, le Panama, Madagascar et le Suriname ont lancé leur "Forum G-Zero" pour mettre en évidence leur statut inhabituel, et espèrent changer la donne.
"Notre plus grande demande est la reconnaissance", a déclaré le Premier ministre du Bhoutan Tshering Tobgay. "Si vous ne reconnaissez pas une réalité née de décennies de sacrifices, pourquoi un pays pourrait-il sérieusement envisager d'atteindre la neutralité carbone ?", a-t-il demandé. Le Bhoutan, d'une taille équivalente à la Suisse mais qui compte moins de 800'000 habitants, a exploité sa topographie naturelle pour devenir un géant de l'hydroélectricité, qui fournit de l'énergie renouvelable à des voisins comme l'Inde.
Un fonds pour les désastres climatiques lancé mais insuffisant
Le "fonds pour répondre aux pertes et dommages" climatiques des pays les plus vulnérables, créé à la COP28, est désormais quasiment opérationnel et s'apprête à débloquer ses premiers fonds en 2025, a déclaré son directeur exécutif lors d'une signature de protocoles actant son lancement officiel du fonds à Bakou. Selon lui, ce démarrage montre que dans le bras de fer sur la finance climatique entre Nord et Sud, sujet central de cette COP29, avance.
Ce fonds a reçu jusqu'à présent 700 millions de dollars de promesses de dons de la part de pays riches. Mais ce montant "est loin de suffire pour compenser les maux infligés aux plus vulnérables", a déploré le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Il correspond "à peu près aux revenus des dix joueurs de football les mieux payés au monde", mais même pas au quart des dommages causés au Vietnam par l'ouragan Yagi en septembre, a-t-il illustré.
LUNDI
Blocages et tensions en marge de l'ouverture, des règles de "marché carbone" adoptées
La COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan, a connu un démarrage difficile lundi. Des blocages et des tensions sont apparus juste après son ouverture, alors même que les négociations n'avaient pas encore commencé. Plusieurs pays ont commencé par s'écharper longuement sur l’ordre du jour officiel, avant de finalement l'adopter dans la soirée.
La journée s'est tout de même achevée sur une petite avancée, avec l'adoption surprise des règles de mise en œuvre d’un nouveau marché mondial du carbone, supervisé par une entité des Nations unies. Il permet notamment l'échange de droits d'émission de gaz à effet de serre, responsable du réchauffement climatique.
Fixer le montant de l'aide climatique pour les Etats en développement
L'enjeu principal de cette COP, qui durera jusqu'au 22 novembre, est de fixer le montant de l'aide climatique pour les pays les plus pauvres afin qu'ils se développent sans charbon ni pétrole, et puissent affronter plus de canicules et d'inondations.
Le montant actuel de 116 milliards de dollars (environ 102 milliards de francs) par an expire l'année prochaine. Ce nouvel engagement doit se chiffrer en milliers de milliards annuels, réclament les pays pauvres. Mais les Occidentaux jugent cet ordre de grandeur irréaliste pour leurs finances publiques.
"Nous y croyons", a toutefois déclaré Laurent Matile, expert en entreprises et développement au sein d'Alliance Sud, au micro de La Matinale lundi. "C'est pour ça que la société civile (...) s'organise pour pousser les gouvernements à être à la hauteur des enjeux".