"Une fois appliqué, le texte assurera que toute substance active utilisée dans les pesticides identifiée comme perturbateur endocrinien pour les personnes ou les animaux pourra être évaluée et retirée du marché", a expliqué le commissaire européen à la Santé et à la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis.
Le texte a été adopté au sein d'un comité technique composé de représentants des Etats membres et chapeauté par la Commission. Le Conseil, qui regroupe les 28 Etats membres, et le Parlement européen ont maintenant trois mois pour l'examiner avant son adoption finale.
Substances présentes dans de nombreux produits
L'absence de définition claire entravait la réglementation de ces substances susceptibles d'agir sur le système hormonal et d'être à l'origine de divers dysfonctionnements.
Outre les pesticides, les perturbateurs endocriniens se retrouvent dans de nombreux produits de la vie courante, les cosmétiques ou les jouets par exemple.
afp/ptur
Un feuilleton à Bruxelles
La question de la définition des perturbateurs endocriniens a fait l'objet d'un véritable feuilleton à Bruxelles. Les critères de définition ont finalement été votés trois ans après la date initialement attendue, et un an après une proposition de texte de la Commission européenne qui avait immédiatement été critiquée par les défenseurs de l'environnement, mais aussi par certains pays membres comme la France.
Ces critères de définition doivent entrer en vigueur à l'issue d'une période de transition de 6 mois au cours de laquelle l'Agence européenne de la sécurité des aliments et l'Agence européenne des produits chimiques établiront un guide pour l'application des critères.
Une "brèche" est ouverte, se félicite la France
Le texte voté mardi à Bruxelles pour définir les perturbateurs endocriniens est "une brèche" ouverte dans la lutte contre ces substances nocives, s'est félicité le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot, même si ce texte n'est "pas parfait".
"Dans ce front, qui fait face à une résistance des lobbies, une résistance culturelle aussi parfois, une brèche est ouverte, qui ne va pas se refermer", a réagi le ministre, pour qui "il faut aller plus loin". "On a gagné une bataille mais pas la guerre", a-t-il ajouté.