"Il s'agit d'un anéantissement biologique qui survient au niveau global, même si les espèces auxquelles appartiennent ces populations existent toujours quelque part sur Terre", affirme l'un des auteurs de l'étude parue dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Les chercheurs ont dressé la carte de la répartition géographique de 27'600 espèces d'oiseaux, amphibiens, mammifères et reptiles, un échantillon représentant près de la moitié des vertébrés terrestres connus. Ils ont analysé les baisses de population dans un échantillon de 177 espèces de mammifères de 1900 à 2015.
Plus de 50% des animaux ont disparu
Sur ces 177 mammifères, tous ont perdu au moins 30% de leurs aire géographique et plus de 40% en ont perdu plus de 80%. Les mammifères d'Asie du Sud et du Sud-Est sont particulièrement touchés: toutes les espèces de gros mammifères analysées y ont perdu plus de 80% de leur aire géographique, indiquent les chercheurs dans un communiqué accompagnant l'étude.
Plus de 50% des animaux ont disparu depuis 40 ans, estiment les scientifiques, qui qualifient leurs résultats de "prudents".
En 2016, la planète ne comptait que 7000 guépards et 35'000 lions africains, (moins 43% depuis 1993), relaie le journal Le Monde. Les populations d’orangs-outans deBornéo ont chuté de 25% ces dix dernières années, pour atteindre 80'00 individus, tandis que celles de girafes sont passées de 115'000 spécimens en 1985 à 97'000 en 2015.
ats/ctr
Graves conséquences pour l'être humain
Le déclin des animaux sauvages est attribué principalement à la disparition de leur habitat, à la surconsommation des ressources, la pollution ou le développement d'espèces invasives et de maladies. Le changement climatique pourrait aussi y contribuer de plus en plus.
"Nous ne disposons que d’une petite fenêtre pour agir, deux ou trois décennies au maximum", préviennent les auteurs de l'étude. "L’érosion des espèces entraîne de graves conséquences en cascades sur l’ensemble des écosystèmes, ainsi que des impacts économiques et sociaux pour l’humain."
Les scientifiques appellent donc à réduire la croissance de la population humaine et de sa consommation ainsi qu'à stopper le commerce des espèces en voie de disparition.