Cette cartographie, élaborée par 200 scientifiques originaires de 20 pays, a nécessité 13 ans de recherches, selon un rapport publié jeudi dernier dans la revue Science. "Cela a été très difficile parce que ce génome est gigantesque", explique à la RTS Dario Fossati, sélectionneur de blé à l'Agroscope, le centre de compétence de la Confédération pour la recherche agricole.
Une complexité qui s'explique par l'histoire de cette céréale: "Le blé est une association de trois espèces sauvages qui se sont agglomérées en deux étapes. Donc pour chaque gène, il en existe trois copies", rapporte l'expert. L'ADN du blé tendre contient en effet cinq fois plus de gènes qu'un humain (107'891 contre 20'000).
Meilleure qualité et plus grand rendement
Le blé nourrit plus d'un tiers de la population humaine mondiale. "La production de blé doit augmenter de 1,6% par an pour répondre à la demande d'une population mondiale projetée à 9,6 milliards d'habitants d'ici 2050", selon le rapport.
Mais il est plus difficile de le cultiver dans des climats chauds et secs, et ces conditions devraient s'accentuer avec le changement climatique. Le séquençage devrait ainsi palier ces problèmes et permettre une plus grande résistance aux maladies, davantage de rendements et une meilleure qualité des farines.
"Pour la hauteur d'une plante par exemple, seuls un ou deux gènes auront un maximum d'impact et expliqueront peut-être 60% de cette variation de hauteur, alors que des tas d'autres gènes plus petits expliqueront chacun quelques pourcents. Et jusqu'à présent, il était très compliqué de travailler sur l'ensemble de ces gènes."
hend