Cette affaire, nommée "Juliana vs United States", du nom de la première plaignante, va donner lieu à un procès historique, qui s'ouvrira en octobre prochain aux Etats-Unis. Le gouvernement de Donald Trump est accusé de mettre en danger les droits fondamentaux des plaignants à la vie et à la propriété en subventionnant le secteur des énergies fossiles.
L'analyse de 800 plaintes déposées aux Etats-Unis
Les affaires dites de justice climatique se sont multipliées ces dernières décennies, avec des issues très différentes selon les cas. Des chercheurs de la George Washington University se sont penchés sur le phénomène et ont analysé les quelque 800 plaintes déposées aux Etats-Unis entre 1990 et 2016, en les classant par catégories et par résultats obtenus.
Leurs travaux mettent en évidence deux types de procédures distinctes: celles qui doivent mener à de nouvelles régulations et celles qui - au contraire - ont pour objectif de supprimer des régulations existantes.
Les scientifiques constatent également que la plupart des plaintes ont pour enjeu la qualité de l'air - avec très souvent une centrale à charbon au coeur de l'affaire.
Les anti-régulation plus souvent vainqueurs
Mais les plaignants qui exigent plus de limites et plus de régulations sont plus souvent perdants dans ces affaires. Ceux qui veulent supprimer des règles existantes - souvent les entreprises et industries - l'emportent en revanche dans une majorité de cas.
Consolation pour les défenseurs de l'environnement: dans les cas qui concernent les énergies renouvelables et les normes d'efficience énergétique, les plaignants demandant de nouvelles régulations pro-climat l'emportent dans la majorité des procès.
Un procès pour rendre une cause plus visible
Les plaintes, même inabouties ou rejetées, servent aussi à faire prendre conscience d'un problème au public. C'est du reste aussi l'un des objectifs des plaignants dans l'affaire Juliana.
Pour ces chercheurs américains, rendre compte des décisions des tribunaux est particulièrement important pour parler de changement climatique, à l'heure où l'administration de Donald Trump rejette toute responsabilité humaine dans le processus de réchauffement.
Plainte similaire contre l'Union européenne
Les affaires de justice climatique se multiplient aussi ailleurs dans le monde. Ainsi, dix familles d'Europe, du Kenya et des Fidji accusent l'Union européenne d'inaction climatique et lui reprochent de ne pas en faire assez pour lutter contre le réchauffement. C'est une première en Europe et la Cour de justice de l'UE vient - elle aussi - de juger cette plainte recevable.
Katja Schaer/oang