"Nous avons décidé que nous allions participer à la démarche et choisir une action par année. L'année prochaine, ça sera la mobilisation précoce des patients. Si vous restez alité, vous allez avoir plus de peine à ressortir du lit. C'est aller à l'encontre d'un mythe, qui jusqu'à présent voulait qu'un patient malade reste au lit", explique Jean-Blaise Wasserfallen, vice-directeur médical du CHUV.
L'hôpital vaudois s'engage à chercher des solutions plus rationnelles, avec des initiatives stratégiques planifiées sur quatre ans. D'autres établissements romands comme les hôpitaux universitaires de Genève, le groupe hospitalier du canton du Tessin et l'Hôpital du Trimli à Zurich vont suivre l'initiative de l'association Smarter medicine.
20% des tests et traitements seraient inutiles
"Il faut nous concentrer sur les prestations médicales qui ont une valeur ajoutée pour les patients. Smarter medicine est un mouvement pour plus de qualité et pour moins de gaspillage. Il ne s'agit pas d'un retour à la médecine aux pieds nus, mais ce serait bien que l'on ne prescrive plus des médicaments inutiles", déclare le président de la section suisse de Smarter medicine Jean-Michel Gaspoz.
Celui-ci avance qu'en Suisse 20% des tests et des traitements médicaux sont considérés comme inutiles. Son association se donne donc pour mission d'avoir une action éducative vis-à-vis des médecins.
Un mouvement international
Smarter medicine est un mouvement international. Si les progrès technologiques ont d'abord fait faire à la médecine un réel bond en avant, ils ont aussi engendré une hausse effrénée du nombre d'actes médicaux.
"La première chose est d'impliquer les dirigeants ainsi que d'autres médecins pour qu'ils comprennent l'importance de cette campagne. Elle a pour but d'éviter les interventions inutiles et les inconvénients pour les malades. En médecine, nous en faisons souvent plus que nécessaire et cela peut mener à des effets secondaires et à des complications pour les patients", indique Wendy Levinson, titulaire de la Chaire du pendant canadien de Smarter Medicine.
Pierre-Etienne Joye/gma