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Un test de résistance à la tuberculose sur cinq est faux dans les pays du sud

La tuberculose tue encore 1,8 million de personnes par an selon l’OMS. [AP/Keystone - Anupam Nath]
Un test diagnostic de la tuberculose sur cinq est erroné / CQFD / 9 min. / le 11 février 2019
Une étude de l'Université de Berne montre qu'un test diagnostic de résistance à la tuberculose sur cinq est erroné dans les pays en développement. Cette situation entraîne notamment une surmortalité.

Les chercheurs ont mené leur travail sur des patients de plusieurs pays dʹAfrique, dʹAsie et dʹAmérique du Sud.

"Dans les cliniques sélectionnées pour cette étude, quelques tests sont disponibles pour détecter ces résistances aux médicaments, mais nous avons constaté que dans un cas sur cinq, ils étaient soit erronés, soit incomplets", explique lundi Marie Ballif, l'une des responsables de l'équipe à lʹInstitut de médecine sociale et préventive de lʹUniversité de Berne, dans l'émission CQFD.

"C'est pour cela que l'on a fait les tests dits 'standards', pour pouvoir faire cette comparaison et établir les différences qu'il y avait entre les tests locaux et les tests standards", poursuit-elle.

Des traitements inadaptés voire inutiles

La conséquence la plus directe de cette incertitude autour des résultats des tests est qu'un patient pour lequel on ne connaît pas les résistances aux médicaments ne sera pas forcément traité avec les bons médicaments. "On va lui donner peut-être un traitement standard ou un traitement légèrement adapté, sur la base des résultats disponibles sur le terrain, mais - comme on n'a pas vu toutes les résistances - certains des médicaments seront complètement inutiles. Donc ils vont avoir des difficultés à être soignés ou ils vont décéder."

Or il faut savoir qu'un traitement de base de la tuberculose - dans le meilleur des cas - dure déjà six mois, avec jusqu'à quatre antibiotiques à prendre quotidiennement. Une souche résistante aux médicaments, elle, va demander un traitement de 18 mois à deux ans.

En prise directe avec le terrain

L'étude bernoise a mis en valeur des données de terrain, là où les patients sont soignés. "Pas des données d'essais cliniques super-standardisés, faits dans des conditions idéales", souligne Marie Ballif. "Et c'est surtout important pour nous de voir quelle est la situation à laquelle font face ces cliniciens, ces patients, dans les pays où ils sont traités."

Propos recueillis par Cécile Guérin/oang

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