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Les HUG à la pointe dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques

Résistance aux antibiotiques : un pas de plus aux HUG pour identifier plus vite des bactéries dangereuses
Résistance aux antibiotiques : les HUG ont développé une machine qui permet d'identifier plus vite des bactéries dangereuses / 19h30 / 2 min. / le 23 mai 2019
Les Hôpitaux universitaires genevois (HUG) et de l'Université de Genève ont mis en place un robot qui permet de diagnostiquer plus rapidement les infections afin de trouver l'antibiotique le plus adéquat et ainsi lutter contre les infections multirésistantes.

La machine mise au point à Genève permet de gagner quelques heures, des heures très précieuses quand il s’agit d’identifier des bactéries à l’origine d’infections parfois sévères. Une équipe des HUG et de l’Université de Genève vient de faire valider un processus d’analyse automatisé qui permet d’arriver à des premiers résultats en 24 heures déjà.

"Le fait de pouvoir connaître le résultat plus tôt permet de simplifier le traitement plus tôt et donc de diminuer les risques de développement et de dissémination de résistances aux antibiotiques", explique Jacques Schrenzel, responsable du laboratoire de bactériologie des HUG.

Limiter les antibiotiques à large spectre

Car pour certaines infections graves, il est parfois nécessaire d'administrer des antibiotiques dits à large spectre dans l’attente des premiers résultats de laboratoire. Ce sont des médicaments qui s'attaquent à un grand nombre de bactéries en même temps mais qui peuvent favoriser à long terme la résistance de ces bactéries aux antibiotiques.

"L'antibiotique à large spectre, c'est quelque chose d'extraordinaire pour un hôpital ou pour des patients extrêmement fragiles souffrant de maladies infectieuses sévères. C’est vraiment quelque chose qui sauve des vies. Mais on veut éviter que ce traitement-là ne puisse plus avoir d'efficacité si des germes deviennent de plus en plus résistants. Il y a un vrai bénéfice à réduire la durée de cette utilisation au maximum", détaille Jacques Schrenzel.

Lourd tribut aux infections multirésistantes

Les infections multirésistantes pourraient causer 10 millions de décès dans le monde, chaque année d’ici 2050 si rien n’est fait, soit plus que le nombre de morts liés au cancer aujourd'hui. La Suisse aussi est concernée par des problèmes de résistance aux antibiotiques, même si elle ne connaît pas de cas de bactéries impossibles à traiter, comme en Asie ou en Amérique latine.

Pour Stephan Harbarth, médecin adjoint agrégé en maladies infectieuses aux HUG, "le défi c'est de découvrir si vous voulez la nouvelle pénicilline, une nouvelle classe complètement différente des antibiotiques préexistants. Et ça pour l’instant, on n'en a pas".

"C’est ensuite le défi économique, parce qu'actuellement si on développe une nouvelle molécule anti-infectieuse, c’est des fois des marchés relativement restreints", ajoute Stephan Harbarth. Pour ce professeur, une des solutions possibles pourrait passer par la création de centres de recherche internationaux sur les antibiotiques.

Elsa Anghinolfi

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