Cette étude mesure à la fois l'exposition à des risques physiques, comme le fait de travailler debout ou de porter de lourdes charges et l'exposition, à des risques dits psychosociaux: par exemple, avoir un travail intense, peu d'autonomie dans ses décisions, ou ne pas adhérer aux valeurs de son entreprise.
Le stress et ses nombreux facteurs
Parmi les risques psychosociaux, il y a le fait d'être exposé au stress: cette année, tous secteurs d'activités confondus, c'est le facteur de risque pour la santé qui augmente le plus sensiblement: 21% des personnes actives en 2017 déclarent qu'elles en souffrent, contre 18% cinq ans plus tôt.
Le problème, c'est que le stress est souvent associé à d'autres facteurs qui pèsent sur le moral: on est stressé quand on se sent discriminé, quand on n'est pas soutenu par ses chefs et ses collègues, quand on doit sans arrêt cacher ses émotions ou encore quand on a peur de perdre son emploi. Si bien que la moitié des gens qui se disent stressés se déclarent aussi épuisés émotionnellement.
>> Lire : Contre le burn-out, des entreprises forcent les employés à "déconnecter"
Risques physiques
Si on regarde l'ensemble de la population, l'exposition aux risques physiques est restée stable, mais dans le détail, les femmes en souffrent plus qu'avant, alors que la situation tend à s'améliorer pour les hommes.
En particulier, les femmes de nationalité suisse, et celles qui ont un niveau de formation secondaire, sont désormais plus souvent exposées aux mouvements répétitifs, aux positions douloureuses, et au travail dans des températures extrêmes.
Rinny Gremaud/sjaq et l'ats
Les syndicats veillent
Les syndicats ont promptement réagi à l'enquête de l'OFS. L'Union syndicale suisse (USS) et Unia exigent plus de protection de la santé des travailleurs.
Ils en ont profité pour rappeler leur opposition au projet de révision de la loi sur le travail qui sera débattu lors de la prochaine session parlementaire.
L'USS et Unia dénoncent les velléités de la droite d'assouplir les dispositions en matière d'enregistrement des heures de travail, de respect des périodes de repos et d'interdiction de travailler le dimanche: "Si les Chambres ne mettent toujours pas le holà à cette charge contre la santé des salariés, les syndicats lanceront un référendum", avertit l'USS.