Le consentement présumé du donneur d'organes, "un grand changement" selon René Prêtre
Au mois d'avril de cette année, la chancellerie fédérale a annoncé que l'initiative populaire "Pour sauver des vies en favorisant le don d'organes" avait abouti avec plus de 112'000 signatures.
Pour l'instant, les médecins ne peuvent prélever un organe que si le défunt a clairement donné son acceptation de l'intervention, notamment en indiquant son aval sur un registre national.
Les initiants souhaitent la logique inverse. Il s'agira donc pour la personne décédée d'indiquer au préalable si elle s'oppose à un prélèvement d'organes. Une solution pour relever le nombre de donneurs, jugé trop faible en Suisse.
"Le bénéfice du doute va basculer"
Pour René Prêtre, ce changement est "significatif" et "très important" pour les médecins, car le doute profite actuellement au non. "Il faut savoir que les donneurs sont toujours des jeunes avec une mort violente, des morts non-attendues (...) on ne sait donc pas toujours quelle était leur position par rapport à ça, et pour ne pas les trahir, les proches préfèrent dire non", explique le chirurgien jurassien.
Et d'ajouter: "Là, c'est nous, la société, qui aurons décidé. S'ils expriment un "non", on le respectera, mais le bénéfice du doute va cette fois basculer vers le "oui" et c'est une grande différence."
Les discussions devraient commencer sous la coupole fédérale au cours de l'automne 2020. De son côté, le Conseil fédéral souhaite un contre-projet à l'initiative populaire. Favorable sur le fond au passage au système du consentement présumé de toute personne décédée, il tient à préserver les droits des proches.
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Propos recueillis par Darius Rochebin
Adaptation web: Tristan Hertig