Plus de 20 ans après sa mort, la longévité de Jeanne Calment, décédée à l'âge canonique de 122 ans et 165 jours, fait toujours parler.
Ce record a en effet été remis en cause à maintes reprises. En décembre dernier, une équipe russe affirmait d'ailleurs que Jeanne Calment était en réalité sa fille Yvonne, qui aurait frauduleusement pris l'identité de sa mère.
Epidémiologie et modélisation mathématique
Mais en combinant épidémiologie, modélisation mathématique et enquête historique, des chercheurs genevois et français confirment la longévité Jeanne Calment.
Vivre jusqu'à 122 ans, c'est possible, explique Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). "On a démontré que sur le plan statistique, on pouvait s'attendre à avoir une personne qui atteigne un âge entre 119 et 123 ans, tous les 10 millions de centenaires. On estime généralement que, jusqu'à aujourd'hui, il y a eu dans le monde 8 à 10 millions de centenaires. Qu'une personne ait atteint cet âge-là n'est donc pas du tout aberrant", détaille-t-il.
25 millions de centenaires en 2100
Selon le scientifique, le secret de la longévité de Jeanne Calment résiderait dans un "trio gagnant": ses bons gènes, un bon environnement social puisqu'elle vient d'une famille aisée et bien éduquée, et puis... une part de chance.
Reste maintenant à savoir si son record pourra tenir encore quelque temps. "Si les évolution constatées jusqu'à aujourd'hui se poursuivent dans le futur, on aura 25 millions de centenaires présents en 2100. Ce qui veut dire que dans 20 ans ou 30 ans, on aura au moins une ou deux autres personnes qui vont atteindre 122 ans ou dépasser cet âge", poursuit le scientifique.
Guillaume Rey/jfe