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Le cancer du sein touche 6000 Suissesses chaque année

Octobre rose... mois de la prévention du cancer du sein. [Keystone/epa - Pawel Supernak]
Sensibilisation au cancer du sein durant ce mois d'octobre rose / La Matinale / 1 min. / le 30 septembre 2019
Octobre rose... un mois consacré à la prévention du cancer du sein. Une maladie qui est la première cause de mortalité féminine entre 40 et 50 ans. Mais une tendance se confirme: ce type de cancer atteint des femmes de plus en plus jeunes.

Depuis une dizaine d'années, en Suisse et dans le reste de l'Europe, on assiste à une augmentation du risque du cancer du sein chez les moins de 45 ans: "Une tendance en augmentation, mais il n'y a pas encore vraiment d'étude par rapport à la cause", confirme Isabelle Philipona, responsable prévention à la Ligue vaudoise contre le cancer. "Environ 20% des femmes ont moins de 50 ans lors du diagnostic".

Or, 50 ans, c'est l'âge conseillé pour un dépistage. Christine Bienvenu avait 35 ans lorsqu'elle a appris la nouvelle: "Le radiologue m'a dit: 'Il y a 50% de chances pour que cela soit un cancer'. Quelque chose qui était absolument impensable, parce que j'avais 35 ans et pas d'antécédents familiaux. C'était un coup de tonnerre. C'est un peu cela le problème: se dire que ce cancer du sein, c'est une maladie de femme, entre guillemets, vieille... Il n'y a pas assez de sensibilisation qui est faite pour que les femmes jeunes soient au courant que cela peut leur arriver", souligne-t-elle.

>> L'interview du Docteur Khalil Zaman, responsable médical du Centre du sein, département d'oncologie du CHUV, dans La Matinale :

Cancer du sein chez les moins de 50 ans: interview du Docteur Khalil Zaman
Cancer du sein chez les moins de 50 ans: interview du Docteur Khalil Zaman / L'invité-e d'actualité / 6 min. / le 30 septembre 2019

Une augmentation chez les 20-29 ans

"Le nombre des femmes les plus jeunes, entre 20 et 29 ans, a augmenté ces dernière décennies", remarque le docteur Khalil Zaman, oncologue, au micro de La Matinale. "Le nombre total n'est pas grand, mais la tendance est inquiétante, car ces personnes-ci ont peu été soumises à des

Une femme porte un ruban rose géant, symbole de la sensibilisation au cancer du sein, à Tegucigalpa, au Honduras, en octobre 2013. [Keystone/epa - Gustavo Amador]
Une femme porte un ruban rose géant, symbole de la sensibilisation au cancer du sein, à Tegucigalpa, au Honduras, en octobre 2013. [Keystone/epa - Gustavo Amador]

facteurs de risque", analyse le responsable médical du Centre du sein, au CHUV.

"Certains pensent que c'est le mode de vie, l'alimentation, peut-être l'usage de la pilule à des âges précoces... Mais peut-être aussi la nutrition en période périnatale, donc très précocement. On évoque par exemple les bisphénols dans les plastiques: certains experts recommandent que les femmes enceintes ou en cours d'allaitement n'utilisent pas certains types de plastiques pour alimenter ou chauffer les aliments", précise Khalil Zaman.

"C'est difficile à étudier, car cela intervient très très tôt dans le développement des enfants, voire des embryons. Il est important que les médecins et les experts soient aussi sensibilisés à cela, afin de recommander à leurs patientes d'éviter les plastiques pour nourrir leurs enfants".

L'apparition de cancers hormono-dépendants chez les jeunes femmes interpellent les médecins; ils touchent généralement des personnes ménopausées.

Pour comprendre cette tendance, à Genève, des experts examinent un registre des cancers datant de 1970. Ils étudient les cas de 1600 femmes de moins de 45 ans qui ont eu un cancer du sein. Leur but étant de comprendre et d'améliorer la prise en charge des patientes.

Sujet radio: Natacha Van Cutsem

Propos recueillis par Romaine Morard

Adaptation web: Stéphanie Jaquet

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