Interrogé dans le 19h30, Daniel Borel, membre de la fondation Defitech, a plaidé pour davantage de moyens pour la recherche. Les milieux politiques n’ont pas encore pris pleinement conscience de l'importance de développer en Suisse des compétences scientifiques de pointe, a-t-il relevé.
L'ancien patron de Logitech a ainsi souligné les avantages de la Suisse et de l'Arc lémanique en particulier: leur petite taille "force les chercheurs et scientifiques de différentes disciplines à travailler ensemble". "On a cet aspect pluridisciplinaire qui nous permet de faire des innovations fantastiques. En faisant travailler ensemble les entités comme le CHUV, l'EPFL, la SUVA, on peut déplacer des montagnes, c'est le cas de le dire, et je veux croire que les politiciens vont être sensibles à ce message".
Des investissements
"Notre pays vit et vivra dans le futur sur les inventions actuelles. Le paysage industriel va changer, va évoluer. Et il est plus qu'important que les politiciens acceptent dans le futur que les budgets des EPF et de recherche et développement ne soient plus vus comme des 'dépenses' mais comme des investissements pour le futur du pays", a affirmé Daniel Borel.
Interdisciplinarité
A la tête de "NeuroRestore", le neuroscientifique de l'EPFL Grégoire Courtine et la neurochirurgienne du CHUV Jocelyne Bloch, célèbres pour être parvenus à faire remarcher des paraplégiques souffrant de traumatismes de la moelle épinière. Ils sont entourés de chercheurs, ingénieurs et médecins spécialisés dans la neuroréhabilitation et les neurotechnologies, selon un communiqué de l'EPFL publié jeudi.
Interdisciplinarité
"L'interdisciplinarité est plus qu'une force, elle est essentielle", explique Grégoire Courtine. "Un chercheur dans son coin peut trouver des mécanismes fondamentaux, mais il ne peut pas développer de nouvelles thérapies et les appliquer sur des patients".
L'équipe, composée d'une cinquantaine de personnes, veut aussi développer les traitements neurochirurgicaux pour les patients atteints de Parkinson ou souffrant de troubles neurologiques suite à un accident vasculaire cérébral ou un traumatisme crânien. "On va continuer ce qu'on fait déjà, mais mieux. On aura plus de monde, on aura plus de moyens pour aller plus vite", se réjouit Jocelyne Bloch.
Huit réussites
Ce que les partenaires nomment un nouveau centre veut rendre plus accessibles au plus grand nombre les démarches initiées par les deux professeurs. Leurs recherches, publiées dans Nature, ont notamment permis à huit patients paraplégiques de faire quelques pas sans assistance.
Reste que les différents spécialistes continuent d'oeuvrer sur des sites dispersés: Lausanne, Sion ou Genève. Ils sont notamment soutenus par la Fondation Defitech, créée par Daniel Borel, fondateur de la société Logitech, et son épouse qui ont augmenté leur contribution. Ils verseront désormais un million de francs par année pendant cinq ans.
jfe/lan avec l'ats