En Suisse, la pratique est réglée au niveau cantonal et n’est pas la même partout. Mais en Suisse romande en tous les cas, ces médicaments sont généralement délivrés au guichet, avec le filtre du pharmacien, et pas en libre-service.
Il est utile de rappeler que ces analgésiques ne sont pas anodins. Le paracétamol, en particulier, que chacun a probablement dans ses armoires. Comme il est bien toléré, même par les femmes enceintes par exemple, avec des effets secondaires limités, on oublierait presque qu'il peut être dangereux en surdose.
Enormément d'intoxications au paracétamol nous arrivent. Une minorité sont accidentelles, une majorité sont volontaires: ce sont des gestes désespérés.
"Des patients qui ont des douleurs importantes, ou qui ne se sentent pas pris au sérieux, ont parfois la tentation d'en prendre vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup... pour essayer de faire cesser les douleurs. Les gens se mettent vraiment en danger", assure Thierry Buclin, médecin et pharmacologue clinique au CHUV. Il précise voir "énormément d'intoxications au paracétamol. Une minorité sont accidentelles, une majorité sont volontaires: ce sont des gestes désespérés".
Pas des bonbons
En France, le décès d'une femme en 2017 après une surdose de paracétamol avait beaucoup ému la population et posé la question de l'accès à ces médicaments. Désormais, avec cette décision de ne plus les laisser en rayon dans les pharmacies, à côté des vitamines, on évite aussi de les banaliser et de les voir comme des bonbons qui soulagent.
Alexandra Richard/jvia