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Les personnes âgées et les hommes sont les plus vulnérables face au coronavirus

Les hommes âgés apparaissent comme le plus vulnérables face au Covid-19. [EPA/Keystone - Abedin Taherkenareh]
Les hommes âgés apparaissent comme le plus vulnérables face au Covid-19. - [EPA/Keystone - Abedin Taherkenareh]
Les personnes âgées ou atteintes d'une autre maladie sont les plus vulnérables face au Covid-19 alors que les jeunes enfants sont épargnés, confirme une étude chinoise. Le coronavirus fait par ailleurs davantage de victimes chez les hommes que chez les femmes.

L'analyse la plus complète à ce jour sur la base des données disponibles, publiée le 17 février par les autorités chinoises puis le 24 février dans la revue médicale américaine Jama, montre que certaines catégories de la population sont nettement plus à risque. Le taux de mortalité augmente nettement avec l'âge.

Aucun décès chez les jeunes enfants

Sur près de 45'000 cas confirmés, le taux moyen de mortalité est de 2,3%. Mais aucun décès n'est à déplorer parmi les enfants de moins de 10 ans. Jusqu'à 39 ans, le taux de mortalité reste très bas, à 0,2%, puis passe à 0,4% chez les quadragénaires, 1,3% chez les 50-59 ans, 3,6% chez les 60-69 ans et 8% chez les 70-79 ans. Les personnes âgées de plus de 80 ans sont les plus à risque avec un taux de mortalité de 14,8%.

Hors de Chine, on trouve aussi de nombreuses personnes âgées parmi les victimes. En Italie, pays le plus touché en Europe, au moins six personnes parmi les 14 premiers décès étaient âgées de 80 ans ou plus.

Des chiffres qui étonnent les spécialistes

L'absence de victimes chez les plus jeunes laisse perplexes les spécialistes, car nourrissons et jeunes enfants font habituellement partie des personnes vulnérables aux maladies infectieuses.

"C'est surprenant, car quand on regarde toutes les autres infections respiratoires - bactériennes ou virales - on a presque toujours beaucoup de cas graves chez les personnes très âgées, mais aussi chez les très jeunes, en particulier les moins de cinq ans", souligne Cécile Viboud, épidémiologiste au National Institutes of Health (Etats-Unis).

"Il faut regarder s'il n'y a pas une forme de protection croisée du fait de la récente épidémie de coronavirus saisonniers", ceux qui provoquent un simple rhume, observe John M. Nicholls, professeur de pathologie à l'université de Hong Kong. Une deuxième hypothèse est que le système immunitaire des enfants serait conçu "pour ne pas surréagir en présence de nouveaux agents infectieux".

Mortalité nettement plus élevée chez les hommes

Autre caractéristique notable du Covid-19, les hommes sont davantage menacés que les femmes par une issue fatale: alors qu'ils représentent 51,4% des cas confirmés dans cette étude, ils pèsent pour presque les deux-tiers des décès (63,8%).

Cela pourrait s'expliquer "au moins en partie" par la proportion plus élevée de fumeurs parmi les hommes, pointe Cécile Viboud, le tabac figurant parmi les paramètres qui augmentent le risque de décès. Des différences de comportement ou de réponse immunitaire sont aussi avancées comme hypothèses.

Les données statistiques chinoises donnent aussi des indications sur d'autres facteurs de risque possibles, notamment le fait d'être atteint d'une maladie chronique comme le diabète, l'asthme ou l'hypertension.

L'importance des "mesures barrière"

Comme pour d'autres maladies infectieuses telles que la grippe, les personnes qui ne présentent pas de facteurs de risque ne doivent pas pour autant se sentir exemptées des mesures de précaution recommandées (lavage fréquent des mains, tousser dans sa manche, etc.). Ces "mesures barrière" évitent en effet de transmettre le virus à des personnes plus fragiles, susceptibles elles de développer une forme sévère voire critique de la maladie.

>> Lire : Informations et conseils officiels sur le coronavirus Covid-19 en Suisse

afp/oang

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Symptômes et évolution de la maladie

Depuis son apparition en Chine en décembre, l'infection respiratoire Covid-19 a entraîné plus de 2800 décès sur 83'000 personnes contaminées, dans au moins 53 pays.

Dans la majorité des cas, elle entraîne des symptômes bénins ou modérés (toux, fièvre, fatigue...), mais dans les cas les plus graves, les patients peuvent entrer en détresse respiratoire aiguë sévère ou être victimes d'une insuffisance rénale aiguë, voire d'une défaillance de plusieurs organes, pouvant entraîner un décès.

Son taux de mortalité moyen, même si on ne le connaît pas encore avec précision - reste relativement faible: il est évalué entre 1% et un peu plus de 3%.

C'est nettement plus que la grippe saisonnière (autour de 0,1%), mais moins que les précédentes épidémies liées à un coronavirus, bien plus virulentes: 34,5% pour le Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) et 9,6% pour le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), dont le virus est proche à 80% du nouveau coronavirus.