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Des scientifiques américains testent un vaccin contre la salive des moustiques

Les moustiques transmettent de nombreuses maladies. [Depositphotos - dabjola]
Un vaccin contre la salive des moustiques / CQFD / 7 min. / le 17 juin 2020
Les chercheurs ont mis au point un vaccin à base de protéines salivaires de moustiques. Ils veulent ainsi lutter contre les maladies transmises par cet insecte, qui tuent des centaines de milliers de personnes chaque année.

Malaria, chikungunya, dengue, virus Zika ou fièvre du Nil occidental. Ces maladies ont toutes un point commun: elles sont transmises par les moustiques.

Des chercheurs du Laboratoire de recherches sur le paludisme de Bethesda, dans la banlieue de Washington, ont donc eu l'idée de développer un vaccin contre la salive de ces insectes.

Le médicament est composé de protéines salivaires de moustiques. Les chercheurs en ont fait un essai clinique. Leur étude vient d'être publiée dans la revue scientifique The Lancet.

Cibler le vecteur

Il n'existe pas de vaccin contre la plupart des maladies transmises par les moustiques. La dengue fait exception, mais l'efficacité du remède est limitée. Alors que les vaccins existants ciblent l'agent pathogène, les scientifiques derrière l'étude se concentrent sur le vecteur des maladies: la salive.

La salive des moustiques joue un rôle important dans le développement de la maladie. Elle augmente la transmissibilité d'un virus et aggrave l'inflammation. Agir sur la salive ne permettrait pas de supprimer la maladie, mais de réduire sa gravité.

Ce vaccin serait une réponse immédiate à un nouveau virus, en attendant d’avoir un vaccin ciblé contre le pathogène.

Blaise Genton, médecin spécialiste des maladies tropicales

"On peut imaginer un ralentissement de la multiplication des parasites de la malaria par exemple. Cela permettrait aux réactions immunitaires de se développer. On se donnerait un peu de temps pour lutter contre la maladie, ce qui la rendrait probablement moins sévère", explique Blaise Genton, médecin-chef du Service des maladies infectieuses d'Unisanté à Lausanne et spécialiste des maladies tropicales.

Ralentir une future épidémie

Les auteurs de l'étude estiment que ce vaccin pourrait être un outil supplémentaire pour lutter contre les maladies émergentes qui se propagent par les moustiques, les tiques ou d’autres insectes.

Un espoir partagé par Blaise Genton: "Le drame, c’est que nous arrivons souvent trop tard pour lutter contre un virus émergent. On l’a bien vu avec le Covid-19."

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Et de souligner l'avantage d'un vaccin qui se focalise sur le transporteur des maladies: "Ce serait une réponse immédiate à un nouveau virus, avant d’avoir un vaccin ciblé contre le pathogène en présence. Cela pourrait permettre de ralentir l’épidémie, d’aplatir la courbe."

Sujet radio: Stéphane Délétroz
Adaptation web: Anouk Pernet

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