Le premier vaccin contre le Covid-19 pourrait bien être celui de Moderna. Avant tout le monde, ce laboratoire américain annonce le lancement avant la fin du mois d'un test clinique à large échelle.
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Environ 30'000 volontaires se feront injecter un vaccin synthétique qui contient le code génétique du virus capable de provoquer dans le corps une réaction protectrice contre la maladie.
Cette technologie n'a encore jamais prouvé son efficacité contre un virus. Mais les premiers résultats cliniques de Moderna sont prometteurs, selon Nicolas Winssinger, professeur au Département chimie organique de l'UNIGE qui étudie les réactions immunitaires des patients atteints du coronavirus.
"Ce qui est vraiment encourageant, c'est que cette première phase d'essais a clairement montré que les patients avaient un niveau d'anticorps comparable aux patients qui ont guéri de la maladie", confie-t-il dimanche dans le 19h30.
Le défi d'une production mondiale
Mais que les autres laboratoires se rassurent, dans cette course planétaire, un seul vaccin ne suffira pas. Les quelque 160 autres projets de recherche actuellement recensés par l'OMS, dont une dizaine implantés en Suisse, gardent leur raison d'être.
"Il y a différents types de vaccins qui peuvent servir pour différentes raisons dans différents contextes, que ce soit l'âge de la personne ou son état de santé. Donc chaque vaccin aura sa place. Et il s'agira aussi de répondre au défi que représente une production sur le plan mondial", explique la docteure Rosamund Lewis, du groupe de réponse au Covid-19 de l'OMS.
La Suisse en contact avec des producteurs potentiels
La concurrence est féroce pour se procurer au plus vite des vaccins en suffisance. Les États-Unis et l'Union européenne négocient l'achat de centaines de millions de doses avec les pharmas. La Suisse reconnaît elle aussi mener des pourparlers confidentiels.
"Nous sommes en contact et en négociation avec plusieurs producteurs potentiels. Et vous comprendrez que je ne peux pas vous dire de qui il s'agit, mais c'est aussi bien en Suisse qu'à l'étranger", indique Patrick Mathys, responsable de la gestion de crise à l'OFSP.
Dans ce contexte de demande planétaire, un acteur suisse est aux avant-postes: Lonza. Le groupe pharmaceutique bâlois associé à Moderna va démarrer la production de la substance active du vaccin américain dès septembre aux États-Unis et dès le mois de décembre sur son site valaisan de Viège.
Gabriel de Weck/asch