Ce type de traitement pourrait réduire l’infection, mais aussi, peut-être, protéger du virus. C’est le cas des animaux testés dans ces deux études publiées la semaine passée, l'une à Berlin, l’autre menée entre Milan et Washington. Les chercheurs ont isolé des anticorps d’anciens patients Covid-19 et sélectionné les plus prometteurs. Sur les animaux malades, l’injection a permis de réduire la gravité de l’infection. Et ceux qui étaient sains n'ont pas développé la maladie. Ils ont été protégés du Sars-COV-2.
Mais sur l’humain, il est encore un peu prématuré d'imaginer les utiliser en prévention, selon Giuseppe Pantaleo, chef du Service d’immunologie et allergie au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), qui s'est exprimé dans La Matinale: "Une fois que les anticorps sont injectés chez l'homme, ils ont une durée de vie d'environ deux semaines. Donc, pour imaginer une utilisation prophylactique, il faut prévoir des injections toutes les deux à trois semaines. Ce n'est donc pas un sésame d'un point de vue pratique".
Utilisation thérapeutique
Ce qui semble plus réaliste sur l'humain, c’est une utilisation thérapeutique, pour limiter l’infection chez les patients Covid-19. Deux études cliniques sont en cours aux Etats-Unis. Et l’équipe de Giuseppe Pantaleo continue sa recherche au CHUV. Elle a sélectionné des anticorps et devrait savoir dans deux ou trois semaines s’ils ont du potentiel. Même si cela prend du temps, l’idée est de trouver des anticorps universels qui protégeraient aussi des autres coronavirus, explique le spécialiste.
Pour l’instant, ces anticorps sont injectés par voie veineuse. Mais idéalement, ils seraient un jour produits industriellement pour en faire un médicament qui serait complémentaire à un vaccin contre le coronavirus.
Alexandra Richard/jpr