En novembre, la Société suisse de pédiatrie disait pourtant "ne pas soutenir l’obligation générale du port du masque pour les 6-12 ans car le nombre de cas dans cette tranche d’âge est nettement plus faible et le port du masque fiable pendant plusieurs heures est plus difficile."
Mais entretemps, la situation s'est détériorée, note-t-elle dans ses nouvelles recommandations, avec des variants plus contagieux et davantage de cas de Covid dans les écoles, qui doivent parfois fermer. Une étude des Hôpitaux universitaires de Genève doit d'ailleurs examiner prochainement le rôle des enfants dans la transmission du virus (lire encadré).
"Un moindre mal"
Pour Alessandro Diana, pédiatre à la Clinique des Grangettes et chargé d'enseignement à la Faculté de médecine de l'Université de Genève, le port du masque pour les enfants serait un moindre mal.
"Je suis convaincu que la privation de l'école pour les enfants à partir de six ans serait certainement plus lourde pour eux et les familles que le port du masque", affirme-t-il mardi dans La Matinale, tout en précisant qu'il s'agit d'une généralité, avec forcément des exceptions: "On trouvera toujours des personnes qui ne sont pas d'accord, parce que certains enfants peuvent avoir d'autres problèmes - de type cognitifs ou physiques - pour lesquels le port du masque peut s'avérer compliqué", convient-il.
On pourrait, selon lui, édicter une règle générale, avec des exceptions pour ces enfants-là.
Tout faire pour rester ouvert
Samuel Rohrbach, président du Syndicat des enseignants romands, admet que le masque rend plus difficile la communication, mais souligne la nécessité de tout faire pour que les élèves continuent d'aller en classe.
"Avant de fermer les écoles, il faut prendre des mesures supplémentaires pour prévenir la transmission du virus: généraliser le port du masque chez les plus jeunes, s'appliquer à avoir une meilleure qualité de l'air, renforcer les protocoles d'hygiène et les appliquer strictement. Le but est vraiment de garantir l'ouverture des écoles", insiste Samuel Rohrbach.
Dans le canton de Berne, les élèves devront porter un masque dès la 7ème année Harmos à partir de mercredi.
Contacté, Jean-Pierre Siggen, président de la Conférence intercantonale de l'instruction publique de la Suisse romande et du Tessin, indique que "cette mesure n’est pas taboue et si la situation empire, elle pourrait être utilisée" dans d'autres cantons romands.
Pauline Rappaz/kkub
Etude des HUG sur le rôle des enfants dans la transmission
Les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) veulent mieux comprendre le rôle des enfants dans la transmission du coronavirus.
L'Unité d'épidémiologie va lancer ces prochains jours une étude, financée par l'Office fédéral de la santé publique, qui combine tests PCR et tests sérologiques et qui vise spécifiquement les enfants de deux à six ans.
Cette classe d'âge est peu étudiée car peu symptomatique, mais son rôle dans l'épidémie reste à déterminer.
"Ils ne portent pas de masques, ont une proximité physique importante, nous voulons donc répondre à ces questions pour cette population-là", indique la doctoresse Silvia Stringhini, responsable de la recherche. "J'espère que nous aurons un bon retour de la part des parents, sachant que nous essayons de répondre à des questions qui sont sur toutes les bouches depuis des mois."