Les yeux rivés sur l'écran 13 pouces de son ordinateur portable durant huit heures: c'est le quotidien depuis un an de Céline, étudiante lausannoise en ergothérapie qui a témoigné mercredi dans La Matinale de la RTS. Pour elle, tout a débuté avec les cours en ligne: "J'ai commencé à avoir des maux de tête, être fatiguée des yeux en fin de journée", a-t-elle raconté. "Je suis allée voir un opticien et il m'a dit qu'effectivement, si je passais beaucoup de temps derrière les écrans, c'était normal. Et j'ai eu besoin de lunettes à partir de là".
La situation de Céline n'est pas rare. Vice-présidente de la Société suisse d’ophtalmologie, la doctoresse Alessandra Sansonetti l'observe régulièrement. "Depuis une année, on voit plus de personnes - souvent des enfants, de jeunes ados et beaucoup de jeunes adultes - qui n'arrivent plus à compenser", confirme-t-elle. "Et donc, on prescrit plus de lunettes".
La myopie de l'étudiant
C'est ce qu'on appelait dans le temps la myopie de l'étudiant, rappelle cette spécialiste: "Des enfants qui, à trop forcer sur les yeux, fournissent un effort d'accommodation trop grand. Et du coup, des défauts optiques latents, qui étaient bien compensés, décompensent".
Cette fatigue visuelle se traduit souvent par des rougeurs, des larmoiements ou des picotements qui vont jusqu'aux maux de tête et à une vision floue. C'est aussi le résultat d'une pratique du télétravail ou de l'enseignement à distance mise en place dans l'urgence.
Des écrans souvent trop petits
Des employés ou des étudiants n'ont pas eu les moyens ou la possibilité d'aménager leur espace de travail à leur domicile. Or, "quelqu'un qui a un grand écran de table à son poste de bureau et qui se retrouve à la maison avec un petit 11 pouces a quand même plus de peine", souligne Alessandra Sansonetti.
Alors que le télétravail risque de s'installer, des solutions existent tout de même pour lutter contre la fatigue visuelle. Il y a notamment la règle simple des trois "20": regarder 20 mètres au loin pendant 20 secondes pour chaque 20 minutes passées à l’écran.
Foued Boukari/oang