Les résultats de l'étude menée par des scientifiques de l'Université de Genève et des épidémiologistes de l'Institut de recherche en santé, environnement et travail de Rennes (France) a été publiée dans la revue Human Reproduction. La qualité du sperme de 1045 recrues a été passée au crible pour cette recherche.
Un spermogramme pour tout savoir
Les scientifiques ont réalisé un spermogramme pour mesurer le volume de l’éjaculation ainsi que la quantité, la mobilité et la morphologie des spermatozoïdes. Les parents des recrues ont été questionnés sur les emplois exercés au cours de la période de la grossesse.
Les emplois des mères ont été classés en fonction de la probabilité d'exposition à des perturbateurs endocriniens. Les résultats ont montré que les jeunes hommes exposés in utero ont deux fois plus de risques d'être en-dessous des seuils standards de qualité établis par l'OMS tant au niveau du volume du sperme qu'au niveau du nombre total de spermatozoïdes par éjaculation.
Très peu d'études chez l'humain
Interrogé vendredi dans l'émission CQFD de la RTS, Serge Nef, professeur au département de médecine génétique de l’Université de Genève, a rappelé qu'il existe très peu d'études scientifiques chez l'humain démontrant un lien entre l'exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la vie foetale et la baisse du nombre de spermatozoïdes.
"Il y a quelques cas rares d'accidents professionnels ou environnementaux qui ont déjà montré une association claire entre l'exposition prénatale à ces perturbateurs et la qualité du sperme", a rappelé le co-auteur de l'étude. "C'est typiquement Seveso avec le relâchement de dioxine, ou des cas d'huiles contaminées aux PCB à Taïwan. Mais, mis à part cela, il y a peu de données claires qui l'établissent".
L'importance d'informer
Les chercheurs précisent toutefois que leurs observations ne préjugent pas de la fertilité future des jeunes hommes. Mais l'étude montre l'importance d'informer les femmes en recherche de conception et en tout début de grossesse des dangers potentiels d'une exposition à des perturbateurs endocriniens.
oang avec ats