"Toute consommation - même faible - a un effet délétère pour la santé", soulignent les auteurs de ce rapport d'"expertise collective" sur la réduction des dommages associés à l'alcool, que consomment près de 43 millions de personnes en France.
Les niveaux de consommation demeurent élevés, notamment chez les jeunes, alors qu'on dénombre en France "41'000 morts par an (dont 11'000 femmes) pour un coût social estimé à 118 milliards d'euros", notent-ils dans ce document de 700 pages, assorti de recommandations.
Interdire la publicité
Les chercheurs préconisent ainsi de durcir la loi Evin de 1991 (relative à la lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme) "considérablement affaiblie" ces dernières années, en interdisant la publicité sur internet et dans l'espace public, et d'augmenter le prix (en taxant les boissons au gramme d'alcool ou avec un prix minimum comme en Ecosse).
Ils suggèrent également de "réduire la disponibilité de l'alcool" (via les plages horaires de vente et le nombre de commerces ou de licences) et de "rappeler les repères de consommation à risque faible" (pas plus de deux verres par jour et pas tous les jours) ainsi que "la plus grande vulnérabilité biologique des femmes vis-à-vis de l'alcool".
Consommation en hausse
D'après deux études, la consommation régulière (10 fois ou plus dans le mois) concerne un jeune sur dix en classe de seconde et un jeune sur quatre en terminale.
Les plus de 50 ans ne sont pas en reste: depuis 2013, leur niveau de consommation d'alcool a augmenté, notamment les épisodes d'"alcoolisation ponctuelle importante" (la beuverie express ou binge drinking) et de consommation à risque d'alcool (plus de deux verres quotidiens).
afp/gma