"L'achat compulsif est une pathologie très discutée", précise d'emblée Lucia Romo, professeure de psychologie clinique à l'Université Paris Nanterre, dans Le Point J. En effet, elle n'est pas répertoriée dans les catégorisations américaine et européenne et se présente généralement "associée à d'autres troubles, comme la dépression". Une étude de l'OFSP réalisée en 2019 estime néanmoins que 4,8% de la population suisse serait touchée par les achats compulsifs pathologiques.
L'achat compulsif se fait sans que la personne en ait besoin, sans réel plaisir, et les objets ne seront pas forcément utilisés.
"On peut parler d'achat pathologique quand il se répète dans le temps, quand il y a une perte de contrôle ou quand la personne se met en difficulté financière, de couple ou au travail (...). Il y a une tension qui va monter tant que l'achat n'a pas eu lieu", définit-elle. Mais alors, comment définir l'achat spontané épisodique? "Un épisode d'achat irréfléchi ou impulsif de temps en temps ne signifie pas qu'il y a une pathologie", rassure Lucia Romo.
Et de préciser: "Une personne qui fait des achats impulsifs peut avoir des problèmes de gestion des émotions (tristesse, colère) ou a du mal à anticiper les conséquences de ses achats".
En quoi l'achat compulsif est-il différent du fait de collectionner, d'accumuler des objets? Quel type d'objets sont concernés? Y-a-t-il une différence entre le shopping physique et les achats en ligne?
Jessica Vial et l'équipe du Point J