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Le retour à la normale provoque un vif regain des maladies infantiles hivernales

Des maladies infantiles associées à l'hiver sont en augmentation cet été
Des maladies infantiles associées à l'hiver sont en augmentation cet été / 19h30 / 2 min. / le 12 juillet 2021
Les urgences pédiatriques des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont dénombré 2967 consultations sur le mois de mai, soit une hausse de 19,5% par rapport à 2019. Des maladies tenues à distance durant l'hiver par les mesures sanitaires font un retour inattendu en plein été.

En ce début de mois de juillet, les urgences pédiatriques romandes sont encore extrêmement sollicitées par de nombreux cas de bronchites, gastroentérites, varicelles ou autres maladies infantiles typiques de l'hiver.

Jamais autant de petits patients n’ont été touchés en plein mois de juillet, et la surcharge d'activité frappe tous les hôpitaux romands, depuis plusieurs semaines. À Genève, les urgences pédiatriques ont ainsi bondi de presque 20% en mai, par rapport à 2019. La tendance se poursuit en juin, avec une hausse plus faible, mais des cas plus lourds que de coutume.

Le RSV par exemple, une infection virale respiratoire parmi les plus fréquentes, est en plein pic épidémique. Ce virus très contagieux provoque des symptômes graves principalement chez les nourrissons âgés de moins de deux ans.

Dans le sillage du Covid-19

A Delémont (JU), le report des virus hivernaux accapare également un lit sur deux en pédiatrie, après un hiver anormalement calme. Pour le médecin-chef du service de pédiatrie à l'Hôpital du Jura Vincent Muehlethaler, ce phénomène inattendu est "probablement lié" au relâchement des mesures sanitaires suivies durant l'hiver.

"Les mesures barrières en vigueur ont été bien respectées sur la période hivernale et ont permis de bloquer la propagation de ces virus, alors que maintenant on a peut-être plus de relâchement lié à la vaccination", estime-t-il.

Chef de service au département de pédiatrie du Réseau hospitalier neuchâtelois, le Dr. Bernard Laubscher se veut quant à lui rassurant. Selon lui, ces flambées ne doivent pas inquiéter outre mesure. "Ce sont des maladies que l'on sait soigner", rappelle-t-il.

>> Les explications du Dr. Laubscher dans le 19h30 :

Dr. Bernard Laubscher: "On peut s'étonner mais on ne doit pas s'inquiéter. Nous savons soigner ces maladies."
Dr. Bernard Laubscher: "On peut s'étonner mais on ne doit pas s'inquiéter. Nous savons soigner ces maladies." / 19h30 / 2 min. / le 12 juillet 2021

Pas seulement en Suisse

Pour l'heure, les hôpitaux peuvent prendre en charge tous les jeunes malades, mais la surchauffe est là. Médecin-chef à l'Hôpital de l’enfance de Lausanne, Mario Gehri explique que ce phénomène inattendu met à mal les hôpitaux, car l'été est généralement la période où il y a moins d'hospitalisations. "C'est vrai qu'on rencontre de vraies difficultés d’organisation et d’effectifs qu'on pouvait très difficilement prévoir", déplore-t-il.

La Suisse n'est visiblement pas la seule à faire face à de tels cas. Des études en Australie démontrent le même phénomène. En revanche, nul ne sait encore combien de temps durera ce décalage du cycle de l’immunité des enfants face aux maux classiques de l'hiver.

Olivier Kurth, Pascale Defrance/jop

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