Laurence Zinder souffre encore des symptôme du Covid-19 qu'elle a contracté depuis mars 2020. Elle a ce qu'on appelle un "Covid long", soit la persistance de plusieurs symptômes durant des mois après la phase aiguë de la maladie.
"Les symptômes sont tellement multiples qu'il est difficile de les décrire tous, mais en tant que maman de deux enfants, je peux vous dire que les douleurs sont bien pires que celles d'un accouchement", assure la Lausannoise, dans un témoignage qu'elle a livré au 19h30 de la RTS.
Déni médical
Les premiers médecins consultés entre mars et avril 2020 ont mis en doute le témoignage de Laurence Zinder. Il lui a fallu plusieurs mois pour trouver une oreille attentive au sein du corps médical. "Ce déni n'a fait qu'amplifier nos souffrances", conclut-elle. La jeune femme a lancé un groupe Facebook, pour partager ses expériences. Ce groupe répond à de réels besoin de malades souvent désemparés, comme en témoignent les près de 3000 membres.
Sous la direction de la docteure Mayssam Nehme, cheffe de clinique du Service de médecine de premier recours des HUG et du Proffesseur Idris Guessous, médecin-chef du Service de médecine de premier recours des HUG, une large étude incluant plus de 400 personnes a conclu que 39% des malades présentant des symptômes du Covid en souffrent encore sept à neuf mois après la phase aiguë. Ce chiffre impressionnant serait même sous-estimé, car les personnes hospitalisées à la suite de symptômes graves ont été exclus de l'étude.
>> A relire : Près de 40% des personnes ont encore des symptômes sept mois après avoir eu le Covid
Lente guérison
Mayssam Nehme a observé que le Covid long touchait plus les femmes. Idris Guessous relève quant à lui la difficulté de soigner des malades pour un mal que l’on commence à peine à connaître. "Chaque symptôme peut être traité avec des techniques connues mais il faut dire qu'aujourd'hui, le traitement miracle n’existe pas".
Après 16 mois de maladie, Laurence Zinder commence à voir le bout du tunnel. Les symptômes deviennent moins forts et les crises s'espacent. "C'est très positif, je recommence à faire du sport."
"Ca laisse des traces"
Elle émet toutefois des doutes sur l'éventualité de retrouver un jour ses capacités d'avant la maladie. "Quand on a vécu cela, ça laisse des traces. Et on ne sait pas si c'est quelque chose qui va partir définitivement ou pas. C'est difficile de se projeter vers l'avenir.
Mais il faut apprendre à vivre avec", résume Laurence Zinder, qui se démarque avec un esprit positif hors du commun. La jeune femme, qui a du interrompre son activité professionnelle comme la plupart des Covid longs, commence à envisager de relancer son entreprise malgré certains symptômes persistants. Ironie du destin: la Lausannoise qui aura testé personnellement les limites des "ressources humaines" est spécialisée dans l’accompagnement professionnel et la gestion des talents.
Nicolas Rossé, Feriel Mestiri