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Pour diminuer les hospitalisations, un traitement contre le Covid-19 réservé à certaines infections précoces

Coronavirus: la Suisse se met lentement aux anticorps monoclonaux pour les patients à risque
Coronavirus: la Suisse se met lentement aux anticorps monoclonaux pour les patients à risque / 19h30 / 2 min. / le 14 août 2021
La Confédération s'est dotée d'une autre arme que la vaccination contre le Covid 19. Depuis juin, les patients à risque qui sont contaminés peuvent se faire administrer du Regenron ou Regencov. Un coûteux traitement permettant de faire diminuer drastiquement les risques d'hospitalisation.

En octobre 2020, Donald Trump faisait parler de lui en bénéficiant d'une injection d'anticorps monoclonaux afin de lutter contre son infection au Covid-19.

John Monbaron, un Vaudois, partage ce point commun avec l'ancien président américain: quelques heures après avoir été diagnostiqué positif au SARS-CoV-2, il a reçu ce traitement: "Je suis pas très vaccin... Du coup on attend, on attend, et voilà: le Covid est arrrivé. Vu que j'ai une maladie auto-immune – une polyarthrite ankylosante – j'ai beaucoup moins d'anticorps que quelqu'un de standard et on m'a proposé de faire une perfusion d'anticorps, chose nouvellement arrivée."

Très rapidement, ce patient s'est bien mieux senti, alors qu'il avait une probabilité élevée d'être hospitalisé. Le traitement dont il a bénéficié s'appelle RegenCov ou Regeneron: une combinaison de deux anticorps monoclonaux – casirivimab et imdevimab – des anticorps créés en laboratoire: "Avec le Regeneron, les études ont montré qu'il y a une diminution de 70% des risques d'hospitalisation", précise samedi dans le 19h30 le Professeur Oriol Manuel qui travaille au service des maladies infectieuses du CHUV.

>> Lire aussi : Des anticorps d'alpagas contre le Covid-19, expérience en cours en Allemagne

Un traitement cher et spécifique

La Confédération en a acheté 3000 doses en avril. Seulement 64 ont été administrées pour l'heure dans le pays: il n'est pas question de faire suivre ce traitement à 2300 francs à n'importe qui, selon le médecin: "C'est un médicament qui est cher. Si on le donnait à tout le monde, on n'aurait pas d'efficacité, on ne pourrait pas diminuer les risques d'hospitalisation chez tout le monde. C'est pour les personnes à risques: les personnes âgées, celles qui ont une diminution de leur état immunitaire, des comorbidités, qui sont obèses, hypertendues et diabétiques."

Toute la difficulté consiste à localiser ces personnes rapidement, soit trois à cinq jours après le diagnostic au maximum et bien avant que la maladie ne dégénère. Permanences médicales et généralistes doivent jouer le rôle de sentinelles. Reste encore à convaincre des personnes non vaccinées d'accepter l'administration d'un traitement qui n'a pas encore été validé par Swissmedic.

John Monbaron, lui, n'a pas hésité: "De toute façon, ce sont des anticorps, je me suis dit que ça ne peut pas faire grand mal, ça peut faire que du bien: pourquoi ne pas essayer".

Pas de quoi non plus le faire changer d'avis sur la vaccination, bien au contraire.

>> Voir aussi la Professeure Samia Hurst-Majno, médecin et vice-présidente de la task force scientifiques qui conseille le Conseil fédéral expliquer comment fonctionne l'ARN messager des vaccins :

Mais c’est quoi cet ARN messager dans nos vaccins ?
Mais c’est quoi cet ARN messager dans nos vaccins ? / L'actu en vidéo / 1 min. / le 5 février 2021

Sujet TV: Carole Pantet

Version web: Stéphanie Jaquet

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