Parmi 141 personnes infectées par le coronavirus, l'autotest rapide n'a détecté que deux infections sur trois. Et il a donné des résultats encore plus mauvais chez les personnes infectées ne présentant pas de symptômes: il n'a permis de détecter que 44% des personnes positives, décelées par le test PCR.
Loin des indications données par le fabricant
Publiés dans la revue spécialisée "International Journal of Infectious Diseases", ces résultats s'écartent considérablement des indications du fabricant, ont indiqué jeudi l'Hôpital de l'Île à Berne et l'Université de Berne dans un communiqué.
L'équipe de recherche bernoise a déterminé pour la première fois la précision diagnostique de cet autotest. Elle l'a fait dans un contexte clinique en évaluant des échantillons prélevés en parallèle avec les deux méthodes de test, et ce par des experts spécialement formés.
Les risques d'un faux sentiment de sécurité
On estime que 130'000 autotests rapides sont effectués par semaine actuellement en Suisse, indiquent les deux institutions bernoises. Avec environ 18% de résultats positifs, 23'400 personnes seraient correctement identifiées comme positives, mais 12'400 personnes infectées seraient manquées.
Ces personnes se laissent bercer par un faux sentiment de sécurité. "Il y a donc un risque potentiel que l'usage de ce genre de tests alimente la pandémie plutôt qu'elle ne la ralentit", a déclaré le responsable de l'étude, Michael Nagler, de l'Hôpital de l'Île. "Les autotests antigéniques rapides disponibles aujourd'hui ne doivent donc être utilisés qu'avec réserve", préconise-t-il.
ats/oang