Après un avis favorable de deux groupes d'experts indépendants, l'Organisation mondiale de la santé a recommandé mercredi à Genève l'utilisation de ce vaccin pour tous les enfants.
"C'est un jour historique", a affirmé à la presse le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus. Le vaccin est "sûr" et réduit de 30% les cas graves, a-t-il ajouté. Il pourra être utilisé dès 5 mois avec quatre doses dans les régions à propagation moyenne ou élevée de la pathologie, surtout en Afrique.
Avancée "pour la science et la santé" saluée
Le directeur de l'OMS a salué une avancée "pour la science, pour la santé des enfants et pour le contrôle de la malaria". Pour autant, comme pour la pandémie, le vaccin ne constitue pas à lui seul la solution. Les autres instruments devront être maintenus.
Selon les tests menés dans trois pays africains, le vaccin permet d'augmenter l'accès équitable à la prévention de la malaria. L'immunisation n'a pas eu non plus d'effet sur les campagnes de vaccination contre d'autres pathologies.
Près de 2,5 millions de doses administrées
"C'est un moment très excitant" dans la lutte contre la malaria, a affirmé le directeur du programme mondial contre la malaria à l'OMS, Pedro Alonso. Près de 2,5 millions de doses ont été administrées depuis deux ans dans les trois pays africains et plus de 800'000 enfants ont reçu au moins une d'entre elles. Le vaccin empêche quatre cas sur dix auprès des moins de deux ans.
"Il est possible" de mener une large immunisation, selon la directrice du département de la vaccination à l'OMS. Mais il faudra des investissements importants qui pourraient être lancés par l'Alliance mondiale de la vaccination (GAVI), établie à Genève.
L'acceptation par les populations a été importante, selon une responsable de l'organisation. La demande sera probablement forte en cas de validation, selon P.Alonso.
Au total, plus de 400'000 personnes décèdent chaque année de la malaria, dont plus de 250'000 sont en Afrique et ont moins de 5 ans. L'OMS estime que d'autres vaccins contre la malaria dépasseront à l'avenir l'impact de celui qui a été testé dans les trois pays.
ats/aes