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Un vaccin à ARN-m contre le VIH montre des premiers résultats prometteurs

Une cellule T infectée par le VIH. [National Institute of Health (NIH)]
Un vaccin à ARN-m contre le sida montre des premiers résultats prometteurs / Le Journal horaire / 32 sec. / le 9 décembre 2021
Un vaccin contre le VIH utilisant la technologie de l'ARN messager a montré de premiers résultats prometteurs chez les animaux, a annoncé jeudi une équipe de recherche. Des améliorations seront toutefois nécessaires avant de pouvoir mener des tests sur les humains.

Selon l'article publié jeudi dans la revue Nature, ce vaccin expérimental s'est révélé sûr lorsqu'il a été administré à des macaques, et le risque d'infection lors de l'exposition a été diminué de 79%.

"Malgré quasiment quatre décennies d'efforts de la communauté scientifique mondiale, un vaccin efficace pour prévenir le VIH reste un objectif insaisissable", annoncent d'emblée l'équipe de l'Institut national des allergies et maladies infectieuses (NIAD) américain.

Deux protéines qui imitent une infection

Toutefois, "ce vaccin expérimental à ARN messager combine plusieurs caractéristiques qui pourraient surmonter les défaillances d'autres vaccins expérimentaux contre le VIH, et représente ainsi une approche prometteuse", expliquent les scientifiques.

Les travaux ont été menés en collaboration notamment avec des chercheurs et des chercheuses de Moderna, l'entreprise américaine à l'origine de l'un des vaccins les plus utilisés contre le Covid-19.

Le vaccin fonctionne en délivrant des instructions génétiques à l'organisme, provoquant la création de deux protéines caractéristiques du virus. Celles-ci sont ensuite assemblées pour former des particules pseudovirales (VLP), imitant une infection afin de susciter une réponse du système immunitaire.

De multiples doses

Le traitement a d'abord été testé sur des souris, puis sur des macaques rhésus. Ceux-ci ont reçu de multiples doses de rappel sur une période d'un an. Malgré de hautes doses d'ARN messager, le produit a été bien toléré, provoquant des effets secondaires modérés, comme la perte temporaire d'appétit.

A la 58e semaine, tous les macaques avaient développé des niveaux détectables d'anticorps neutralisants, efficaces contre 11 des 12 souches de VIH-1 répertoriées. A partir de la 60e semaine, les animaux ont été exposés chaque semaine, via la muqueuse rectale, à un virus similaire au VIH capable d'infecter les singes (SHIV AD8).

Après 13 inoculations, cinq des sept macaques vaccinés étaient infectés. Mais alors que des singes non vaccinés ont développé la maladie après environ trois semaines, les immunisés ont mis en moyenne huit semaines. "Ce niveau de réduction de risque pourrait avoir un impact significatif sur la transmission virale", souligne l'étude.

Une seule étude pour l'heure

Les scientifiques notent toutefois plusieurs limites à leur étude. Premièrement, les niveaux d'anticorps provoqués étaient relativement bas, ce qui suggère que la protection pourrait être due non pas aux seuls anticorps neutralisants, mais à leur combinaison avec d'autres mécanismes immunologiques.

En outre, l'effet protecteur du vaccin reste partiel, avec seulement deux animaux sur sept entièrement protégés. Enfin, ce vaccin n'a jusqu'à présent été testé que dans une seule étude. Ses résultats devront donc être confirmés par des essais précliniques et cliniques supplémentaires.

Les scientifiques souhaitent désormais améliorer la qualité et la quantité de VLP générés avant de tester le vaccin sur des humains.

jop avec ats

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