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Des scientifiques identifient un virus à l'origine de la sclérose en plaques

Des chercheurs identifient un virus à l'origine de la sclérose en plaques et ouvre l'espoir d'un possible traitement. [AFP - LAURIE DIEFFEMBACQ]
Une découverte apporte un espoir de pouvoir guérir la sclérose en plaque / Le Journal horaire / 31 sec. / le 15 janvier 2022
La sclérose en plaques est très probablement provoquée par le virus d'Epstein-Barr, selon un nouvelle étude menée par une équipe de recherche américaine. Cette découverte soulève l'espoir du développement possible d'un futur traitement.

Chercheuses et chercheurs ont pour la première fois identifié un responsable de cette maladie auto-immune, ce qui ouvre des perspective d'élaborer un traitement qui permettrait de guérir cette maladie affectant environ 2,8 millions de personnes dans le monde. Environ 95% de l'ensemble des adultes sont infectés par le virus d'Epstein-Barr (EBV), qui peut également provoquer d'autres maladies, comme la mononucléose.

L'étude, publiée cette semaine dans la prestigieuse revue Science, montre que ce virus est nécessaire au développement de la sclérose en plaques, même si toutes les personnes infectées ne développent pas cette maladie pour autant.

Preuve de causalité

L'hypothèse était étudiée depuis plusieurs années, mais difficile à prouver notamment parce que ce virus est très commun, et que les symptômes de la maladie ne commencent qu'environ dix ans après l'infection.

Il s'agit de "la première étude fournissant une preuve convaincante de causalité", a déclaré Alberto Ascherio, auteur principal et professeur d'épidémiologie à l'école de santé publique d'Harvard.

"C'est un pas important, car cela suggère que la plupart des cas de sclérose en plaques pourraient être empêchés en stoppant l'infection au virus d'Epstein-Barr", a-t-il ajouté, cité dans un communiqué. "Viser ce virus pourrait conduire à la découverte d'un remède".

Recherche durant 20 ans

L'équipe de recherche a suivi durant 20 ans plus de 10 millions de jeunes adultes engagés dans l'armée américaine, dont 955 ont été diagnostiqués atteints de sclérose en plaques durant leur service.

Selon ces travaux, le risque de contracter la sclérose en plaques était multiplié par 32 après avoir été infecté par le virus d'Epstein-Barr, mais restait inchangé après l'infection par d'autres virus.

Selon des scientifiques de l'Université de Stanford, ayant publié un commentaire de l'étude dans la revue Science, d'autres facteurs, par exemple génétiques, pourraient jouer un rôle dans le fait de développer ou non la maladie.

Maladie auto-immune

La sclérose en plaques est une maladie auto-immune du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Elle provoque un dérèglement du système immunitaire, qui s'attaque à la myéline, la gaine servant à protéger les fibres nerveuses.

Evoluant par "poussées", la maladie est très variable d'une personne malade à une autre mais peut aboutir à des séquelles, et est l'une des causes fréquentes de handicap chez les jeunes adultes.

L'entreprise américaine Moderna a annoncé la semaine dernière avoir démarré les essais cliniques sur des humains d'un vaccin contre le virus d'Epstein-Barr.

afp/jpr

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