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Le Covid augmente les cas de syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique

Les hôpitaux reçoivent de plus en plus de jeunes patients atteints de PIMS.
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Le Covid booste le syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique / CQFD / 7 min. / le 3 février 2022
Les hôpitaux reçoivent de plus en plus de jeunes patientes et patients atteints de PIMS, le syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique, potentiellement grave. Il survient souvent après une infection au Covid-19.

La surveillance spécifique des cas de PIMS, un syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique potentiellement grave lié au Covid, "montre bien 'une ascension' depuis début décembre", a relevé Santé publique France vers la fin du mois de janvier.

Cette augmentation est potentiellement à mettre en lien avec le variant Omicron. En Suisse, l'Office fédéral de la santé publique a enregistré 131 cas entre le 24 février 2020 et le 2 janvier de cette année. Plus de la moitié des personnes étaient âgées de 7 à 11 ans. Et, dans cette tranche d'âge, près de la moitié des patients hospitalisés avec le Covid-19 ont développé ce syndrome.

PIMS est l'acronyme en anglais de Paediatric Inflammatory Multisystem Syndrome, le syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique – il peut aussi être nommé MIS-C, pour Multisystem Inflammatory Syndrome in Children.

Un orage inflammatoire

Avec cette nouvelle maladie inflammatoire infantile, complication liée à l'infection au SARS-CoV-2, les enfants "se présentent avec une sorte d'orage inflammatoire", décrit Serge Grazioli, médecin adjoint au Service de Néonatologie et Soins Intensifs Pédiatriques des HUG. Et, avec elle, les médecins constatent "la sécrétion d'importantes molécules de l'inflammation qui circulent en grande quantité dans les différents organes et, au lieu de se concentrer pour lutter contre une infection – contre le virus qui a disparu – ils vont commencer à atteindre différents organes et causer des lésions au cœur, aux vaisseaux sanguins, au cerveau et également au système digestif", note-t-il au micro de l'émission CQFD.

Les symptômes sont de la fièvre pendant plusieurs jours, mais pas seulement: "Les enfants se plaignent aussi très fréquemment de symptômes gastro-intestinaux comme des vomissements, des diarrhées et des douleurs abdominales. Certains présentent aussi des éruptions cutanées. Et, finalement, un des motifs de consultation aux urgences est souvent une baisse de l'état général et des chutes de pression artérielle. Elles peuvent souvent mener à des syncopes, à la maison".

En discutant avec les parents et les enfants, les médecins ont constaté retrouver une infection asymptomatique ou peu symptomatique au coronavirus environ quatre à six semaines avant l'apparition des symptômes du PIMS.

Se rendre aux Urgences

S'il s'avère que les symptômes correspondent bien à ce syndrome, Pédiatrie suisse recommande l'orientation d'urgence de l'enfant vers une clinique pédiatrique, afin de recevoir une évaluation et de débuter un traitement précocement: "Une grande majorité est hospitalisée et on a pu observer depuis le début de la pandémie – depuis le début de l'apparition de ces premiers enfants au mois de mai 2020 – que 80% nécessitent un séjour aux soins intensifs", remarque Serge Grazioli.

Il est important de détecter le plus rapidement possible les signes de ce syndrome pour pouvoir rapidement hospitaliser les petits. Là, des traitements leur seront administrés pour essayer de stopper l'inflammation et rétablir le bon fonctionnement des différents organes atteints.

Symptômes initiaux majoritairement cardiaques

Avec un peu de recul, les médecins constatent que le PIMS se traite bien lorsque les enfants reçoivent des anti-inflammatoires, comme par exemple de la cortisone ou des perfusions d'anticorps. Des traitements qui permettent de baisser la fièvre et de retrouver un meilleur fonctionnement des différents organes atteints, dont le cœur: "Souvent, le symptôme le plus important au moment où les patients sont admis, c'est l'atteinte du cœur et des vaisseaux sanguins, avec une inflammation du myocarde. Mais on observe aussi une inflammation d'autres organes comme les reins: certains enfants ont besoin d'être dialysés".

Le cerveau peut aussi être touché avec des troubles de l'état d'éveil: "C'est vraiment une atteinte de plusieurs systèmes, d'où cette composante multi-systémique dans la définition", précise le pédiatre.

Pour l'heure, la communauté médicale n'a pas encore assez de recul à long terme pour savoir si ce syndrome inflammatoire provoque des séquelles: "On peut dire qu'une grande majorité des patients, à six mois, ont une récupération de la fonction du cœur et des autres organes et une baisse de l'inflammation".

Toutefois, il est noté que certains enfants et adolescents se plaignent encore d'une fatigue importante et d'une réduction de l'effort. Certaines personnes présentent encore des anomalies aux investigations cardiologies comme l'IRM cardiaque ou l'échographie du cœur.

Serge Grazioli tient à rassurer les parents: "Même si ce syndrome peut paraître impressionnant, les enfants répondent très bien au traitement. Mais on peut recommander que si leur enfant présente de nouveau de la fièvre, des symptômes digestifs et une baisse de l'état général survenant 3 à 4 semaines après un Covid, d'aller consulter leur pédiatre ou de se rendre aux urgences si l'état général est vraiment fortement diminué".

L'importance de la vaccination

Bien que le PIMS soit très récent et que la communauté médicale n'ait pas beaucoup de recul, Serge Grazioli souligne: "De très récentes évidences suggèrent que le vaccin contre le Covid pourrait protéger les adolescents contre ce syndrome. Deux publications récentes en France et aux États-Unis ont montré que les adolescents étaient protégés une fois vaccinés. Nous, aux HUG, nous notons que, depuis l'ouverture des vaccins chez les adolescents, aucun enfant vacciné n'a été aussi hospitalisé avec un PIMS. Mais on a besoin d'un peu plus de recul pour avoir une réponse définitive", conclut-il.

>> Lire aussi : Un syndrome inflammatoire lié au Covid peut toucher les enfants

Sujet radio: Stéphane Délétroz

Version web: Stéphanie Jaquet

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