Podcast : Dois-je me remettre au sport?

Un petit triathlon, histoire de se remettre en forme. Ou alors du tennis, de l'escalade et de la nage en eau froide. Des activités sportives qui ne rebutent pas Vincent Gremeaux, médecin responsable du centre de sport Swiss Olympic du CHUV et professeur associé à l'Institut des sciences du sport de l'Université de Lausanne.

Pour d'autres, cela ressemble fort à un entraînement de haut niveau: "Vous n'êtes pas obligés de faire tout ça! Vous pouvez tout à fait vous sentir bien et avoir des bénéfices en faisant d'autres sports réguliers", rassure-t-il en soulignant qu'il n'y a pas besoin de chercher la performance. "C'est important de varier un petit peu et de le faire soit dans un environnement, soit avec des gens qu'on apprécie".

Activité physique ou sport?

Et combien de temps faudrait-il consacrer au sport pour en tirer des bénéfices pour sa santé? Le verdict selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS): "Cinq fois trente minutes d'activité en endurance et, on a souvent tendance à l'oublier, deux fois quinze ou vingt minutes de renforcement musculaire léger", précise le médecin.

Trois heures et dix minutes d'exercice dans la semaine... 190 minutes, ça paraît beaucoup, mais cela ne représente qu'un à deux pourcents de notre temps. Vu sous cet angle, ça fait moins peur: de surcroît, ce n'est pas du sport, juste de l'activité physique, soit "n'importe quoi où vous allez augmenter votre dépense énergétique", selon Vincent Gremeaux.

Et être active ou actif physiquement, c'est combattre les maladies chroniques liées à la sédentarité. Car, selon l'OMS, être sédentaire renforce toutes les causes de mortalité, double le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète, d'obésité, augmente le risque de cancer du colon, d'hypertension artérielle, d'ostéoporose, de troubles lipidiques, de dépression et d'anxiété. Ah oui. Quand même.

Combattre la sédentarité

Et l'OMS de rappeler  que nous serions 60 à 85% de la population à avoir un mode de vie sédentaire: "La plupart du temps, les gens nous disent – une fois les premiers temps passés – qu'on se sent mieux. A la fois psychologiquement et physiquement". L'estime de soi grimpe aussi, avec les muscles qui gonflent; sans pour autant perdre du poids, une silhouette se redessine. Pour certaines personnes, le tour de taille, ça compte! Le corps médical estime que cela compte plus que le poids en tant que tel.

La clé de la réussite, c'est d'augmenter progressivement ses efforts. En prenant les escaliers au lieu de l'ascenseur, par exemple, pour lutter contre la sédentarité. Et accroître gentiment son activité physique, en mettant "en place un programme d'exercices un peu plus planifiés qui permettront d'accéder à ces cinq fois trente minutes qui devraient être suffisantes puisque vous n'êtes plus sédentaire", rassure le spécialiste. Et pour les personnes plus âgées, un bénéfice est ressenti dès quinze minutes par jour .

Marche, vélo, rameur, course à pied: juste de quoi s'essouffler un peu de façon prolongée... Rien ne sert de se fixer des objectifs insurmontables, mais plutôt jouer sur l'intensité de l'effort et varier les plaisirs. Finalement, une routine s'installe et, l'air de rien, on fait du sport! Avec des courbatures aussi, parfois.

>> Refaire du sport, c'est possible, promis! Cet épisode de  : Micro sciences

passe en revue les bonnes raisons pour reprendre l'activité physique:

RTS

Sujet radio: Huma Khamis

Version Web: Stéphanie Jaquet