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L'obésité, une pathologie présentant deux typologies différentes

Selon une étude conduite sur des humains et des souris, l'obésité peut se caractériser par de la graisse qui se loge soit dans le tissu adipeux, soit dans les muscles. [Keystone/epa - Waltraud Grubitzsch]
Selon une étude, il existe deux formes d'obésité / La Matinale / 1 min. / le 15 septembre 2022
Selon une étude publiée dans Nature Metabolism, il n'existerait pas qu'un type d'obésité, mais plutôt deux. Deux formes de pathologie touchant quelque 600 millions de personnes dans le monde et qui mériteraient chacune des traitements spécifiques.

Il existe le diabète de type 1 ou de type 2; demain l'obésité sera peut-être définie de la même façon. L'équipe de recherche américano-allemande a identifié deux types distincts d'obésité comportant des différences physiologiques et moléculaires.

Ayant conduit leur étude sur des humains et des souris, les scientifiques ont remarqué en résumé que l'obésité peut se caractériser par de la graisse qui se loge soit dans le tissu adipeux, soit dans les muscles.

Dans les deux cas, il est possible de retrouver un indice de masse corporel supérieur à 30, soit la définition officielle de l'obésité. Cet indicateur comparant le poids en relation avec la hauteur des individus est toutefois imprécis, car il ne tient pas compte des différences biologiques et peut donner une mauvaise image du statut de la santé d'une personne.

Quatre sous-types métaboliques

Les scientifiques ont découvert quatre sous-types métaboliques qui influencent la morphologie individuelle: deux prédisposés à la maigreur et deux à l'obésité.

Vérifiant leurs découvertes concernant le genre humain avec des souris, deux sous-types distincts d'obésité sont apparus: "L'un semblait être épigénétiquement 'déclenchable' et se caractérisait par une masse maigre plus élevée et une masse grasse plus importante, des signaux inflammatoires élevés, des taux d'insuline élevés et une forte signature épigénétique", explique J. Andrew Pospisilik, l'un des coresponsables de l'étude, dans un article de News Medical.

Le texte précise que, selon le calcul et les traits en questions, "seuls 30 à 50% des résultats des traits humains peuvent être liés à la génétique ou aux influences environnementales". L'autre moitié est régie par quelque chose d'autre appelé "variation phénotypique inexpliquée": un vrai défi qui semble lié à l'épigénétique, les processus qui régissent quand et dans quelle mesure les instructions contenues dans l'ADN sont utilisées.

Vers une meilleure prise en charge

En diagnostiquant plus clairement de quel type d'obésité patientes et patients sont atteints, les médecins pourraient mieux adapter les régimes alimentaires ou les chirurgies qui permettent de perdre du poids.

Les scientifiques ont aussi découvert que le deuxième type d'obésité, celui où la graisse s'accumule dans les muscles, est plus dangereuse: elle provoque des inflammations accrues des tissus pouvant ainsi mener vers plus de maladies, dont le cancer.

Les résultats de ces recherches demandent à être approfondis, mais ils ouvrent de nouvelles perspectives dans des traitements plus précis de l'obésité et de ses troubles métaboliques associés.

Sujet radio: Bastien Confino

Article web: Stéphanie Jaquet

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