Davantage d'opérations cardiaques avec l'assurance complémentaire, selon une étude
Les chercheurs qui ont réalisé l'étude en Suisse pour le compte de l'alma mater bâloise et de l'Hôpital cantonal d'Aarau sont formels: la probabilité pour les cotisants à une assurance complémentaire privée de se faire opérer au coeur dépasse de 11% celle des patients disposant uniquement de l'assurance de base.
"Cela laisse entendre qu'il existe une importante inégalité de traitement", écrivent les auteurs de l'étude publiée vendredi dans la revue spécialisée "Jama Network Open". Les coûts supplémentaires entraînés par ce surplus de 895 interventions cardiaques par an atteignent 5,74 millions de francs. Ces frais pourraient être économisés sans impact négatif sur la qualité des soins, estiment les chercheurs.
"Intérêt économique"
Les personnes assurées de manière complémentaire sont généralement en meilleure santé et plus rarement hospitalisées que celles qui ne disposent que de l'assurance maladie de base. Les chercheurs s'attendaient donc à un nombre inférieur d'interventions cardiaques dans leur cas.
Ils voient dans cette inégalité de traitement une raison non médicale. "Les hôpitaux ont un net intérêt économique à opérer ces patients lucratifs dans un cadre stationnaire, plutôt que de renoncer à une intervention ou à effectuer celle-ci de manière ambulatoire", observe le directeur de l'étude, cité dans un communiqué de l'Université de Bâle.
Hausse des opérations cardiaques
Alors que les caisses maladie couvrent les traitements des personnes ayant uniquement l'assurance de base à travers le forfait par cas, les hôpitaux ont le droit de facturer des honoraires supplémentaires pour les patients disposant d'une assurance complémentaire. En outre, ces derniers sollicitent davantage de prestations médicales de manière générale.
Dans l'ensemble, les chercheurs ont constaté une hausse généralisée des opérations cardiaques, tant chez les personnes disposant d'une assurance complémentaire que chez celles qui n'en ont pas. Cette augmentation ne s'explique pas uniquement à travers la croissance démographique, mais aussi par une demande en hausse. L'étude de l'Université de Bâle et de l'Hôpital cantonal d'Aarau se base sur les données de 590'000 patientes et patients.
ats/gma